Les héritiers de feu Mamadou Bagayoko sont très remontés contre leur avocat, Me Ousmane Aldjouma Touré, qu’ils accusent de négligence et faute professionnelle dans le traitement de leurs dossiers devant les juridictions. Ainsi, en guise de réparation, ils réclament la somme de près de 400 millions F CFA à leur conseil. Le procureur général près la Cour d’appel de Bamako a été saisie de l’affaire tout comme le bâtonnier de l’Ordre des avocats du Mali.
Un des héritiers de feu Mamadou Bagayoko du nom de Boubacar Camara a échangé la semaine dernière avec la presse pour dénoncer le traitement que leur avocat du nom de Me Ousmane Aldjouma Touré a réservé à leur dossier.
Pour le conférencier, depuis 2001 soit plus de 22 ans, ils ont engagé Me Ousmane Aldjouma Touré pour défendre leurs intérêts dans un litige foncier qui les oppose à la mairie du District de Bamako, la mairie de la Commune III et l’Union locale des femmes de Ouolofobougou-Bolibana. Car, pour Boubacar Camara, suite à une décision de justice, ils ont été dépossédés en 2003 de leur maison située à Ouolofobougou par la mairie du District de Bamako qui prétend avoir acheté la concession avec leur père avant de l’affecter à la mairie de la Commune III. Selon lui, leur père n’a nullement vendu la concession. Et de soutenir que même la mairie du District de Bamako n’a pas été en mesure de produire un document attestant cette vente. C’est pourquoi, les héritiers ont saisi la justice pour demander l’annulation de la décision n°031-M-DB du 18 juin 2001 de la mairie du District pour excès de pouvoir et la seconde en annulation de vente. Pour le conférencier, au terme de la première affaire, le jugement n°33 du 15 mai 2003 a été rendu par le Tribunal administratif de Bamako.
La seconde affaire a fait l’objet de plusieurs répliques, renvois pour production de pièces, délibérés, rabat de délibéré, réouverture des débats, pour finir par être renvoyée sine die à l’audience du 8 mai 2003 pour non comparution de toutes les parties. Ainsi Camara s’est dit surpris qu’au terme de toutes ces procédures et à la surprise générale et surtout contrairement à la déontologie de la profession, leur avocat, Me Ousmane Aldjouma Touré, n’a pas user de son droit de recours. Chose qui peut prêter selon lui à confusion. Ainsi, partant de tous ces faits, les héritiers de Mamadou Bagayoko se sont retournés contre leur avocat depuis des années qu’ils accusent de faute professionnelle. Pour ce faire, ils ont saisi à deux reprises le Barreau pour dénoncer leur conseil. La première lettre, qui date du 28 avril 2008, a été adressée au bâtonnier de l’époque et la dernière correspondance remonte au 16 mars 2020.
Dans toutes ces lettres, les héritiers de Mamadou Bagayoko décrivent le comportement peu orthodoxe de Me Ousmane Aldjouma qui n’a pas rempli selon eux sa part de contrat dans leur défense, ce, malgré le payement de ses honoraires. Vu aussi que le Barreau tarde à réagir à prendre des mesures disciplinaires contre un de ses adhérents, le conférencier d’ajouter qu’ils étaient obligés de se tourner vers la justice pour réclamer réparation. Pour ce faire, une plainte a été adressée le 28 décembre 2022 au procureur général près la Cour d’appel de Bamako par les héritiers contre Me Ousmane Aldjouma Touré. Dans leur plainte, ils réclament près de 400 millions F CFA à leur avocat pour réparation. Un montant qui représente, selon le conférencier, le prix de leur maison soit 375 millions qu’ils ont perdue par sa faute. Ce n’est pas tout, ils demandent le payement de 15 millions F CFA supplémentaires en guise de frais de location de l’endroit durant la période du contentieux.
En tout cas, le conférencier a fait montre de toute sa détermination à poursuivre ce combat afin qu’ils soient remis dans leurs droits.
Kassoum Théra