Hier, mardi 27 octobre 2015, les responsables de l’Association des travailleurs compressés du Mali (ATCM) et l’Union nationale des travailleurs compressés du Mali (UNTCM) étaient face à la presse à la bourse du travail pour informer l’opinion nationale et internationale de la lutte qu’ils mènent depuis belle lurette pour l’obtention de leurs droits. Victime des différentes privatisations effectuées par l’Etat, les 50 000 travailleurs compressés au sein de 33 sociétés liquidées réclament le payement de leurs droits impayés qui s’élèvent à 41 milliards de FCFA. Ils exigent la satisfaction de leurs doléances faute de quoi, ils utiliseraient tous les moyens pour marcher sur le ministère de l’économie et des finances le 19 novembre 2015. Au cours de cette conférence de presse, les responsables des travailleurs ont dénoncé les promesses électorales non tenues, au nom d’IBK, de Mohamed Aly Bathily.
Outre les responsables des deux organisations, cette conférence de presse a enregistré plusieurs travailleurs compressés venus en grand nombre. « Mes sincères remerciements vont à l’UNTM qui lors de sa conférence de presse du 20 Octobre 2015 a évoqué le bilan de la privatisation au Mali et le paiement des droits de certains camarades compressés. Messieurs les journalistes, nous ne cessons de solliciter votre concours tant que nos doléances ne seront pas prises en compte par ceux-là même qui détiennent la solution de nos problèmes. Nous avons tenté en vain, d’être reçus par le département chargé du règlement de cette affaire. Seul le secrétaire général adjoint de la présidence nous a reçu, il y’a de cela deux mois. Aucune suite jusqu’à ce jour », c’est par ces mots que le conférencier, Ousmane Berthé, président de l’Atcm a commencé son allocution. Selon lui, il y’ a lieu de croire que les travailleurs compressés sont devenus les parias de ce pays. Et pourtant, dit-il, c’est grâce aux sacrifices consentis par ces femmes et ces hommes que le Mali a pu devenir un bon client du FMI et de la Banque Mondiale. A l’en croire, l’Etat malien leur doit près de 41 Milliards de FCFA. « Il est temps et grand temps que le gouvernement ait le courage de nous rencontrer afin de négocier pour une solution définitive », a-t-il dit. En réponse aux questions des journalistes, le conférencier a exigé le payement de leurs droits qui s’élève à 41 milliards de FCFA faute de quoi, ils utiliseraient tous les moyens (autorisation de marche ou pas) pour marcher sur le ministère de l’économie et des finances le 19 novembre 2015 à partir de 10h de la bourse du travail au dit ministère. En outre, il a montré son indignation face aux promesses électorales non tenues. « Au cours de la campagne électorale Mr Mohamed Ali Bathily porte parole du candidat Président nous as fait savoir, que nous victimes du programme d’Ajustement structurel (PAS), en dehors de nos droits locaux avons accès au fonds TRI, logé à la chambre de commerce et au conseil malien des chargeurs. Lors des élections, nous avons mobilisé nos militants pour IBK et notre voix compte beaucoup. Mais nous sommes étonnés qu’après 2 ans de pouvoir, au lieu de nous payer et que nous soyons des bons militants, on nous a considéré comme des escrocs, des gens qu’on ne finit jamais de payer et on nous a abandonné », regrette-t-il. A ses dires, il y a au total 50 000 travailleurs au sein de 33 sociétés qui ont été compressé dont 50% n’avaient pas atteint l’âge de la retraite.
Mensonge d’Etat
Pour sa part, Cheick Oumar Sissoko, secrétaire général des travailleurs compressé (à ne pas confondre avec l’ancien ministre, le cinéaste Cheick Oumar Sissoko) a fait savoir que les compressés ne veulent rien d’autre que leurs droits car les fonds détournés au Mali sont plus de 41 milliards. Avant de dénoncer le mensonge d’Etat, la mauvaise gouvernance des gouvernements successifs, le comportement peu orthodoxe de certains dirigeants. Selon lui, il y a mensonge d’Etat car le ministre de l’économie et des finances de l’époque, Mme Bouaré Fily Sissoko, les a reçu le 21 août 2014 et avait promis de payer leurs droits s’il s’avérait qu’il y a erreur sur le protocole 2003. Selon le secrétaire général Cheick O Sissoko, l’erreur est palpable et confirmée par le service de contrôle de la direction nationale du trésor en date du 1er septembre 2014 CF lettre N°10/DNTCB-BN, mais jusqu’à présent, ajoute-t-il, rien n’est fait de la part de l’Etat. « Nous luttons contre l’exclusion et le chômage. Nous avons la foi, l’engagement et nous sommes déterminés à faire aboutir nos revendications», a-t-il dit. A l’en croire, il y’aura une Assemblée générale des travailleurs compressés avant la marche du 19 novembre qui aura lieu à Bamako et dans toutes les régions du Mali.
Aguibou Sogodogo