Pour assurer l’équilibre des régimes et leur pérennisation : L’Inps partage avec ses partenaires les résultats de son étude actuarielle

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L’Institut national de prévoyance sociale (Inps) a organisé, le mardi 19 juin, dans la salle Kibaru de Maeva Palace, le séminaire de restitution de l’étude actuarielle de ses régimes. La cérémonie d’ouverture était présidée par le représentant du ministre de la Solidarité et de l’Action humanitaire, Amadou Diallo, en présence du directeur général de la structure, Bréhima Noumoussa Diallo et des représentants des partenaires sociaux de l’Inps.

 

Dans son intervention, le représentant du ministre a adressé ses sincères félicitations à la direction de l’Inps, au Bureau international du Travail (Bit) et à l’ensemble des partenaires sociaux pour leur participation active à la production de ce rapport d’étude.

Selon lui, en 2016, l’Inps avait sollicité la coopération du Bit pour réaliser l’étude actuarielle de ses différentes branches de protection sociale. Et de poursuivre que le choix d’un tel partenaire doté d’expertise avérée a été motivé par le souci d’obtenir une évaluation sans complaisance de la santé financière de ces branches.

À le croire, le besoin de mener une étude actuarielle s’est fait sentir depuis 2004, lorsque les résultats techniques de la branche vieillesse invalidité décès ont montré des signes inquiétants de déséquilibre marqués par un déficit grandissant d’année en année, ce en dépit des multiples efforts de maitrise des charges de toute nature. « Le financement du déficit ainsi constaté a été régulièrement assuré par les excédents des branches des prestations familiales et des accidents du travail largement excédentaires. Aussi, l’adoption de la loi sur l’Assurance maladie obligatoire (Amo) a fortement impacté les finances de l’Inps car les ressources initialement dédiées à la branche de la protection contre la maladie ont été entièrement transférées à l’Amo tandis que les charges liées à cette activité sont demeurées pour l’Inps. À titre d’illustration, le manque à gagner était estimé en 2010 à plus de 10 milliards de Fcfa », a-t-il fait savoir.

De son point de vue, la question du déficit structurel de la branche retraite de l’Inps a été une préoccupation constante des plus hautes autorités de notre pays. Car, dit-il, à travers une analyse de la situation, les services techniques de l’Inps sont eux-mêmes parvenus à un premier diagnostic de la question. « Dès lors, il apparait clairement que le déséquilibre structurel du régime est consécutif, entre autres, à la forte augmentation du nombre de nouveaux pensionnés, au niveau de plus en plus élevé des rémunérations servant au calcul des droits, au faible taux de couverture des populations assujetties réduisant la base des cotisants », a-t-il précisé.

En 2006, le processus n’a pas pu obtenir l’aval des partenaires sociaux

Toutefois, ajoute-t-il, ces constats bien que pertinents devraient être validés par une étude actuarielle de qualité dont les conclusions aboutiraient à des prises de décisions majeures sur la pérennisation de notre système de prévoyance sociale. « Dans ce sens, une première étude actuarielle a été menée en 2005, ses conclusions ont abouti à des pistes de solutions et à l’élaboration des projets de textes de réformes paramétriques tendant à rétablir l’équilibre de la branche retraite. Ce processus a été interrompu en 2006 car n’ayant pas obtenu l’aval des partenaires sociaux jadis peu convaincus de la pertinence des solutions préconisées par cette étude », a-t-il laissé entendre.

Pour M. Diallo, plus d’une décennie après, la question de l’équilibre des régimes et leur pérennisation reste d’actualité d’où la motivation de la présente étude actuarielle. Ainsi, à travers ce séminaire, l’objectif recherché c’est de fournir aux plus hautes autorités du pays et aux dirigeants de l’Inps, les éléments pertinents d’appréciation de la viabilité et de la solvabilité financières des régimes de prévoyance sociale des travailleurs salariés et de l’assurance volontaire.

« En outre, cette étude doit permettre d’avoir une vision synoptique des difficultés rencontrées par l’Inps et de prendre des mesures conséquentes pour son avenir. Il s’agit donc d’analyser le fonctionnement des régimes obligatoires et volontaires au plan financier et actuariel, de formuler des propositions permettant de garantir l’équilibre financier sur les moyen et long termes, de proposer une source alternative de financement des régimes et de proposer les modalités pour la couverture sociale d’une plus grande couche de la population », a martelé le représentant du ministre de la Solidarité et de l’Action humanitaire.

Pour finir, il dira que le vieillissement prévisible de la population du Mali, sous l’effet combiné de l’augmentation de l’espérance de vie et de la diminution du taux de fécondité, viendra accentuer fortement des déséquilibres déjà présents.

« Je vous invite donc à attacher la plus haute importance aux exposés en vue de sortir de ce séminaire, fortement imprégnés, des recommandations et des outils essentiels de prise de décisions courageuses afin de pérenniser notre système de protection sociale permettant ainsi d’améliorer significativement la qualité des prestations servies et par ricochet la gestion efficace de l’Inps », a-t-il conclu.

Boubacar PAÏTAO 

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