Position du collectif des associations musulmanes du Mali sur la révision constitutionnelle : La légitimité de Mohamed Kimbiri remise en cause ?

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Le président du Collectif des Associations Musulmanes du Mali, Mohamed Kimbiri était face aux hommes de médias le mercredi dernier à la Maison de la Presse pour inviter les siens à voter NON au référendum qui était  prévu le 09 juillet prochain et qui a été reporté en conseil des ministres le même jour. Mais, le chic qui fait tilt c’est qu’il était le seul membre du collectif présent sur les lieux car tous les autres au nombre de cinq (5) disent avoir répondu à son  invitation à titre personnel.

Devant les journalistes, Mohamed Kimbiri a expliqué les raisons de sa révolte. Selon lui, les autorités n’ont pas suffisamment associé toutes les forces vives de la nation au processus de révision de la constitution. Pour lui, après le travail du comité des experts, la mouture de la constitution devait faire l’objet de discussions au niveau des forces vives de la nation pour  intégrer leurs observations avant d’être introduite dans le processus d’adoption formelle par les députés. Il a reconnu néanmoins que leur collectif a été associé au processus. Seulement, certaines de  leurs préoccupations n’ont pas été prises  en compte dans le document final.

« La société civile n’a pas été suffisamment consultée avant l’adoption du texte en conseil des ministres. Et, c’est avec une profonde indignation et affliction  que le Collectif des Associations Musulmanes du Mali a  appris le vote par l’Assemblée nationale du  projet de constitution », a déploré M. Kimbiri.

Surpris de la suppression de la référence  de cette constitution à la ‘’charte de Kourou Kan Fouga’’ en ses valeurs et principes dit-il, le Collectif des Associations Musulmanes du Mali réaffirme son inquiétude sur le rejet de certaines de leurs propositions, surtout sur le mode de prestation de serment du président de la République.

Mohamed  Kimbiri dira que le collectif avec proposé  qu’avant son entrée en fonction, que le président de la République prête serment sur le livre saint de sa confession religieuse devant la Cour Constitutionnelle. Mais aussi, qu’il jure  solennellement sur le livre saint de sa religion de respecter tous ses engagements et déclare qu’en cas de parjure, qu’il subisse les rigueurs de la loi.

Par ailleurs, Mohamed Kimbiri a dénoncé un complot visant une relecture du Code des personnes et de la famille par  l’insertion dans ce projet de constitution,  surtout dans son préambule, des références aux textes extérieurs comme la convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.

« Nous, Collectif des Associations Musulmanes du Mali, fidèle à ses principes et à son rôle de veille, lançons un appel solennel  aux autorités de sursoir au projet de referendum, et au cas contraire, demandons aux musulmans sincères du Mali de voter non au projet de constitution,  qui ouvrira la porte à toutes sortes de déviations et de dérives »,  a  conclu Mohamed Kimbiri.

A noter que la trentaine d’associations qui composent le collectif n’avaient aucun représentant à cette conférence de presse. Seulement cinq (5) personnes ont fait le déplacement mais disant qu’ils l’ont fait à titre personnel. Ce qui a poussé de nombreuses personnes à se douter de la légitimité de Mohamed Kimbiri surtout avec cette prise de position qu’il a faite au nom de ce collectif. Car ni la LIMAMA, ni l’Association des Femmes Musulmanes du Mali, ni celle des Jeunes… n’ont été associées à l’organisation de cette rencontre avec les hommes de médias.

A. Dao

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3 COMMENTAIRES

  1. Comment on peu mettre en cause la légitimité du président d’une organisation à la place de ses composants si ce n’est de la mauvaise foi !
    Kimbiri a bien parlé au nom des adhérents et la formulation du motif du rejet de cette monture de la constitution est très juste. La Cour Constitutionnelle elle même a fait la remarque de l’absence de la formule du serment.
    Pour ce qui est du Code de la Famille voté et promulgué depuis 2010, à présent il n’y a pas eu le décret d’application pour le mettre en œuvre dans les tribunaux, mairies et mosquée. Un blocage pour faire plaisir à ceux qui n’ont jamais voulu ce code. Ils ont trouvé comme Kimbiri l’a dit le moyen de contourner le code en sortant par le haut, donc la constitution elle même qui est au-dessus du code.

    Un leader religieux est un citoyen qui a le devoir de prendre garde de la vie de la société. Allez s’assoir dans la mosquée et laisser les aventuriers venir se faire chapeauter par des lois iniques, voilà ce que Joe demande. Et bien non, détrompez vous. Le pays appartient à tous les maliens, et sa majorité fera ses lois, pas les pseudo-européens. Nous, nous sommes africain et musulman et on veut vivre comme tel./

  2. Mr Kimbiri, invitez les musulmans à adorer davantage Dieu, c’est ça votre devoir. Mme si au Mali, on croit que c’est Dieu qui donne le pouvoir, pas l’électorat (qu’on courtise pourtant par tous les moyens au cours de la campagne). Vous êtes un leader religieux, non politique. Vous outrepassez vos prérogatives Mr Kmibiri.

  3. Tellement bien de voir que les laches s’entre-accusent pour ne pas paraitre, tout le monde sait que ces mots de Kimbiri sont ceux de Mouhamoud Dicko et sa clique.

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