Le Réseau des communicateurs en population et développement du Mali (RENACOP) a organisé, lundi à la Maison de la presse à l’occasion de la naissance du sept milliardième habitant de la terre, une conférence sur le thème : « Adéquation entre croissance démographique et croissance économique au Mali : défis et perspectives ».
Elle était animée par Sékouba Diarra, démographe statisticien et coordinateur du Cadre stratégique pour la croissance et la réduction de la pauvreté (CSCRP). C’était en présence de Djigui Kéïta, le coordinateur du réseau. La croissance démographique actuelle est à la fois une opportunité et un problème de développement pour notre pays. Elle constitue un grand défi auquel le pays a été confronté au cours des dix dernières années, a noté Sékouba Diarra. La difficulté d’en maitriser le rythme et son effet sur la croissance économique et sur les efforts du pays pour améliorer le bien-être social reste l’enjeu principal. De fait, depuis le recensement général de la population et de l’habitat en 1976, le taux de croissance intercensitaire est passé de 1,8 % par an pour la période 1976-1987 à 2,2 % entre 1987 et 1998 et à 3,6 % de 1998 à 2009. Ainsi, en 32 ans, la population de notre pays a augmenté de près de 130 % passant de 6,4 millions en 1976 à 14,5 millions en 2009.
La naissance du sept milliardième être humain le 31 octobre, comme l’indiquent les Nations Unis, correspond, selon les prévisions de la Direction nationale de la population et du développement, à 16 millions d’habitants dans notre pays contre 3,5 millions en 1960, soit un taux de croissance annuel moyen de 3,6 %. De fait, a analysé le conférencier, cette croissance rapide résulte d’une baisse importante de la mortalité tandis que la fécondité reste élevée. Spécifiquement, le Mali a une population à majorité jeune. Environ 46% de la population à moins de 15 ans et les femmes représentent 51% de la population totale. Ces caractéristiques démographiques peuvent être positifs pour notre pays qui se classe parmi les pays sous-peuplés du monde avec une densité de 13 habitants au kilomètre carré. Par ailleurs, a poursuivi Sékouba Diarra, l’explosion démographie exerce une pression énorme sur les ressources économiques. Elle a d’importantes conséquences sur les politiques sociales notamment l’éducation, la santé, l’emploi et la nutrition. Le poids démographique exerce également une pression sur l’environnement.