Le nouveau plan d’action 2020-2024 de la Politique Nationale de Migration du Mali (PONAM) est en gestation. Les différents acteurs sont en atelier de quatre jours dans la capitale des Balanzans (Ségou) afin de réfléchir aux priorités communes pour les cinq prochaines années, dans le domaine de la migration et de faire du phénomène un atout pour le développement du Mali. L’atelier s’est ouvert le mardi 20 octobre 2020 dans la salle de la chambre de commerce de Ségou sous la houlette du ministre des Maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine, Alhamdou Ag Ilyene, en présence des partenaires techniques et financiers.
La migration se perçoit dans la plupart des pays d’origine comme une alternative à la dégradation des ressources naturelles, aux changements climatiques, à l’instabilité sociopolitique, aux défis sécuritaires, au chômage des jeunes etc., a rappelé le ministre des Maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine, Alhamdou Ag Ilyene. Selon lui, le Mali, pays de départ, de transit et de plus en plus d’immigration est au cœur des enjeux migratoires qui s’expriment, non seulement en terme d’opportunités pour le développement, mais aussi en terme de réalités complexes auxquelles il faudra faire face. Il a annoncé que le rôle de nos compatriotes établis à l’extérieur dans le développement aussi bien dans les pays de départ et ceux d’accueil, est l’un des facteurs marquants des dynamiques migratoires actuelles. Le premier responsable du ministère des Maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine a fait ressortir l’énorme place qu’occupe les Maliens établis à l’extérieur pour le progrès du Mali. Selon lui, en 2017, les Maliens de l’extérieur ont transféré plus de 538 milliards de franc CFA par les canaux officiels. Il a ajouté que selon une étude de la banque africaine de développement, les deux tiers des fonds sont transférés par les canaux informels. Il a noté que la diaspora transfère aussi des ressources matérielles, telles leurs compétences (intellectuelles ou techniques).
Le ministre des Maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine a décortiqué le premier plan de la Panam 2015-2019, tout en mentionnant ses forces et ses faiblesses, sans oublier les drames qu’elle occasionne. Selon lui, cet atelier doit être un cadre idéal afin de confectionner un outil de planification cohérent dans lequel chaque acteur trouvera sa place en vue d’une meilleure gouvernance. « Pendant ces quatre jours, vous êtes appelés à réfléchir aux priorités communes pour les cinq prochaines années dans le domaine de la migration, en tenant compte des enjeux à l’échelle nationale, sous régionale, régionale et mondiale » renforce-t-il. Pascal Reyntjens, chef de la mission de l’Organisation Internationale pour la Migration (OIM), a fait savoir qu’au vu des enjeux que posent les défis de la migration pour la communauté internationale, il est primordial que les synergies d’actions continuent d’être renforcées pour les relevés afin de faire de la migration un atout pour le développement et non une contrainte, au regard des drames issus de la migration irrégulière. Il a assuré que sa structure a soutenu le Mali avec plus de 27 milliards de FCFA lors de la première phase de la politique nationale de migration et qu’elle l’accompagnera lors de cette seconde phase. Quand à Salvador franca, chargé de mission à la délégation de l’UE au Mali, il a indiqué que l’Afrique et l’Europe sont unies par l’histoire et la géographie et que l’élaboration d’une politique ingénieuse permettra de glaner des résultats probants. Dr. Boulaye Keita, conseiller technique au ministère des Maliens de l’extérieur, a présenté les grandes lignes du premier plan d’action de la politique nationale de migration du Mali et a fait savoir que cette deuxième phase doit contenir les points qui n’ont pas été traités dans le précédent afin de doter le Mali d’une politique innovante en conformité avec les réalités actuelles.
Moussa Samba Diallo