Conçue et adoptée par le gouvernement malien en 1991 et actualisée en 2003, la politique nationale de population (PNP) se penche sur les problèmes de population à travers des palliatifs soutenus par les programmes et plans d’action.
La journée mondiale de la population, 22e du genre, célébrée le 11 juillet dernier au Mali dans le quartier de Lassa en commune IV avait pour thème « les deux prochains milliards d’humains vivront dans les villes, de sorte que nous devons planifier dès maintenant dans cette perspective ». Un thème bien significatif, car le monde comptera à partir du mois d’octobre prochain, 7 milliards de personnes.
La politique nationale de population est l’ensemble de mesures en vigueur dans un Etat, pour résoudre les problèmes de population qui sont définis comme ceux résultants de l’interrelation entre les trois variables démographiques que sont : la fécondité, la mortalité, la migration avec les variables du développement.
Selon la Directrice Nationale de la Population, Mme Sidibé Fatoumata Dicko, l’évolution de la population du Mali a été de : 6,3 millions d’habitants en 1976 ; 7,6 millions d’habitants en 1987 ; 9,8 millions d’habitants en 1998 ; 14,5 millions d’habitants en 2009. Soit un accroissement de 1,7% entre 1976 et 1987 ; de 2,2% entre 1987 et 1998 ; et de 3,6% entre 1998 et 2009.
Le défi démographique serait de faire face aux besoins de la population avec les moyens disponibles et cela en termes de santé, d’éducation, d’emploi, d’environnement, de nutrition, d’eau potable et aussi de la dépendance. La croissance économique projetée pour 2012 est faible car estimé à 6% seulement. Si l’hypothèse démographique haute de 3,6% par an se maintenait, en supposant que la croissance économique de 6% projetée pour 2012 se poursuive, il faudrait 25 ans pour doubler le PIB du Mali. 30 ans si la croissance économique redescend à 5% par an, 60 ans si elle passe à 4%.
Les domaines de développement affichent le « rouge »
Toujours selon la directrice de la PNP, si des mesures ne sont pas prises pour les années à venir, il y’aura des effets sur l’éducation, la santé, l’alimentation, l’eau, l’environnement mais aussi des effets par rapport à la dépendance. Sur le plan éducatif, il y’aura une forte demande scolaire à tous les niveaux d’enseignements mais aussi divers problèmes comme : l’importance des redoublements, le non-achèvement du cycle primaire, un ratio élèves-enseignant trop élevé, une insuffisance de moyens pour faire face à la fois à la non-scolarisation de tous les enfants, au maintien d’un niveau de qualité acceptable.
Sur le plan sanitaire, il y’aura de fortes demandes. En la matière les besoins planifiés seront de 75 médecins, 185 infirmiers et 34 sages femmes au cours des prochaines décennies. Selon Sidibé Fatoumata Dicko, ces manques se traduiront par des soins de qualité insuffisante, et donc une morbidité et une mortalité de niveau non acceptable surtout pour les mères et les enfants.
Par rapport à l’alimentation, la densité de la population rapportée aux terres utiles sont de 255 habitants au km², au lieu de 10 personnes au kilomètre carré pour l’ensemble du territoire ; en eau, la demande de bois de chauffe ira croissant si la forte fécondité se maintient ; et les effets sur l’environnement sont la dégradation, la saleté et la non satisfaction des besoins en eau potable.
Niveau de fécondité élevé au même titre que celui de la mortalité !
Il y’a problème de population, lorsque les niveaux et les tendances des variables sociodémographiques observées constituent une entrave au développement, du fait, aussi de l’insuffisance de la croissance économique. Aussi, la variation de ces trois composantes économiques que sont la fécondité, la mortalité, la migration dans un sens ou dans un autre peut créer un déséquilibre dans le développement. Concernant les avancées, selon Mme Sidibé Fatoumata Dicko, une prise de conscience de l’importance et de l’ampleur des problèmes de population, l’existence d’une structure pérenne de coordination des programmes de population, l’implication de tous les secteurs sont entre-autres pris en compte.
En sommes, pour faire face aux questions de la population et combattre la mortalité maternelle, il faut promouvoir le droit à la santé de la reproduction ainsi qu’à l’information et l’accès aux services de planification familiale. Le niveau de mortalité est un problème car il est encore élevé dans notre pays, notamment la mortalité de la petite enfance et des femmes en âge de procréer. Nous avons aussi un niveau de fécondité très élevé malgré les pratiques de la planification familiale. Adam Toumany Sissoko