Le président de la République Ibrahim Boubacar Kéita a fait de la jeunesse la rampe de lancement de sa campagne présidentielle. Et aussitôt réélu, le chef de l’Etat a rassuré la frange jeune de la population qu’elle ne restera pas en marge de son programme de société. Pour preuve, il a constitué avec le Premier ministre, un gouvernement jeune par excellence. Mais par rapport aux projets initiés par IBK, des doutes commencent à s’installer si l’argent injecté au niveau de l’APEJ et du PROCEJ a été orienté dans les circuits proposés ou s’il a suivi d’autres destinations. Toute chose qui commence à faire des grincements de dents. IBK est interpellé. Comment éviter que le président ne tienne un double langage par la faute de certains exécutants ?
On se rappelle que le Président IBK a reçu le Conseil National de la Jeunesse (CNJ) à l’occasion de la remise du Rapport du Forum sur l’emploi des jeunes tenu au Palais des Sports du 23 au 24 juillet 2018. Le Chef de l’Etat était accompagné par le Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga, le ministre de la Jeunesse et de la Construction Citoyenne Amadou Koïta, l’ancien ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, Maouloud Ben Kattra, le président du Conseil National de la Jeunesse(CNJ), M. Souleymane Satigui Sidibé.
On se souvient ce jour qu’IBK a affirmé avec insistance que ceux qui doutent encore de sa santé se trompent avant de rassurer qu’il n’est pas venu au pouvoir pour sucer notre pays. C’est pourquoi le chef de l’Etat a notifié que plus de 38 milliards de FCFA sont alloués à l’APEJ et plus de 37 milliards de FCFA au PROCEJ. Il a précisé que 13 milliards de FCFA sont disponibles pour 400 PME et leur a demandé de se mettre en collectif, en regroupement, pour chercher le financement. Justement à propos de financement, on apprend que les fonds ne sont pas destinés aux vrais propriétaires, que l’argent est détourné ayant migré sous d’autres cieux.
Et pourtant, le président du CNJ, M. Souleymane Satigui Sidibé avait fait savoir que la jeunesse ne demande pas l’impossible, mais juste l’indispensable, c’est-à-dire des offres d’emplois, de vraies conditions d’acquisition du savoir scolaire et universitaire, aussi et surtout une éducation citoyenne assez efficace pour permettre à chaque jeune de se rendre employable, comme stipulé dans les recommandations du Forum déclinées en plan d’action. Pour lui, la jeunesse n’est pas en pénurie de dialogue, d’engagement, de mobilisation, de défense de valeurs. Elle est encore moins dans la rareté d’idées, de créativité, d’innovations, de projets. Elle est pleinement animée de courage, d’audace, d’esprit fraternel et de solidarité intergénérationnelle. Et de poursuivre que « La jeunesse n’est donc pas une charge, c’est une chance. La jeunesse n’est pas une source à problèmes, mais un océan de ressources, si chacun avait une réelle opportunité d’affirmer son génie.
Les jeunes ont sollicité auprès d’IBK et des mamans, la création d’un fonds d’autonomisation de la jeunesse qui lui permettra de se réaliser, tout en contribuant à la création de richesses et au progrès socioéconomique de notre pays, dont les premiers jalons ont été posés par le Ministère de la Jeunesse et de la Construction Citoyenne.
IBK a été clair : il ne veut pas d’une jeunesse sans emploi dans notre pays car elle constitue l’avenir de notre nation. Mais le chef de l’Etat doit faire l’audit des structures sus – mentionnées pour éviter la dilapidation des fonds et des cas d’enrichissement illicites. Outre l’employabilité des jeunes, le président doit avoir un droit de regard sur l’école avec les grèves à répétitions, et des cours mal rendus dans les établissements scolaires. Autre cas de préoccupation : la santé qui est mal distribuée cumulée à la cherté de la vie. Pour le cas de l’école, il urge aujourd’hui de créer un ministère d’enseignement privé.
Samba Sidibé