Les faits ont été rapportés par la presse sénégalaise : «le fondateur du Mouridisme et vénéré Feu Cheikh Amadou Bamba est apparu en ce mois béni du ramadan, dans une concession de Sakal le Samedi 11 juillet 2015. Depuis, la maison en question ne désemplit pas de visiteurs et de simples curieux, venus d’abord pour en avoir le cœur net, et ensuite pour se recueillir sur les lieux sollicitant des bénédictions en ce mois béni de ramadan… » (Source: Actusen).
Selon toute évidence, cette première apparition au Sénégal semble avoir préparé les Mouridines à assimiler celle de Hamdallaye à Bamako à Feu Cheikh Amadou Bamba. Mais s’agit-il véritablement de lui ?
Nous avions soumis la même image à l’appréciation des chrétiens pratiquants. Tous affirment qu’elle leur rappelle plutôt l’Enfant Jésus dans les bras de sa mère, la Sainte Marie. L’ombre, à leur entendement, à une posture féminine et semble tenir dans ses bras un objet ou un petit corps qui ne saurait être que celui du Christ enfant. La correspondante de BBC qui s’est rendue sur les lieux parle elle-aussi dans son reportage, de la «forme d’une femme debout».
Les spécialistes de la construction ou peut-être les incrédules, ont une autre lecture de l’ombre qui n’aurait, à leurs yeux, rien de mystérieux. Il s’agirait, selon eux, d’une efflorescence, un phénomène récurrent dans l’industrie de la maçonnerie et du béton. «L’efflorescence L’efflorescence est un dépôt cristallin de sels solubles dans l’eau et qui apparaît à la surface de la maçonnerie. Cette situation se produit plus particulièrement par temps froids et lorsqu’il y a présence d’humidité derrière le mur. L’eau migre au travers du parement et transporte à la surface les sels minéraux contenus dans la brique ou le béton et y laisse un résidu blanc faisant penser à de la farine. Le trajet de l’écoulement peut dessiner des formes et l’imagination fait le reste. C’est un phénomène normal qui s’estompe avec le temps. Il se trouve, signalent nos constructeurs, que l’ombre blanche à Hamdallaye est apparue sur le mur d’une toilette qui renfermerait de l’humidité».
Qu’à cela ne tienne. Que les traces en question s’apparentent précisément à une forme humaine avec cette posture mérite bien que les croyants s’y intéressent.
Il faut dire, en tout état de cause qu’aucune explication fut-elle d’ordre religieux ou cartésien n’entame en rien la ferveur des curieux et des fidèles qui continuent d’affluer sur les lieux. Après tout, dit-on, il faut bien s’accrocher à quelque chose en ces temps qui courent.
B.S. Diarra