La pluie diluvienne qui a arrosé la ville de Bamako, hier, a occasionné des inondations dans plusieurs quartiers faisant d’importants dégâts matériels et des pertes en vies humaines. Selon un communiqué du gouvernement, le bilan provisoire de cette abondante pluie est de 15 personnes décédées (six à Niamakoro, six à Kalaban-Coro, deux à Missabougou et un à Faladiè). A ce sinistre bilan s’ajoutent deux blessés, indique le communiqué officiel qui signale que d’autres quartiers ont été inondés. Il s’agit, entre autres, de Banconi, Daoudabougou, Bacodjicoroni, Tièbani, Kabala, Yirimadio, Kalaban-Coura et Sotuba.
Le gouvernement indique que des équipes de recherche et de sauvetage se sont rendues sur le terrain pour porter secours aux populations en détresse. Dans le même communiqué, le gouvernement a annoncé la tenue hier d’une réunion d’urgence de la Plateforme nationale de réduction des risques de catastrophes. La réunion était coprésidée par les ministres en charge de la Sécurité et de la Protection civile ; de la Solidarité et de Lutte contre la Pauvreté ; de la Santé et des Affaires sociales ; de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable.
En cette douloureuse circonstance, le gouvernement a présenté ses sincères condoléances aux familles des disparus et souhaité prompt rétablissement aux blessés tout en exhortant les populations à observer les mesures de prudence qui s’imposent en ce début d’hivernage. Notre équipe de reportage est allé constater les dégâts à Niamakoro Dougoukoro, en Commune VI du district de Bamako. Maisons et murs écroulés, amas d’ordures dispersés dans les rues… la catastrophe est d’ampleur dans ce quartier où des habitations sont installées dans le lit d’un cours d’eau.
Dans certaines concessions, l’eau a pénétré dans toutes les chambres, obligeant les occupant à entasser dans la cour fauteuils, ustensiles de cuisine, valises etc. Mme Doumbia Mariam Diarra, quinquagénaire, l’air désemparée, explique : «Tout a commencé aux environs de 3 heures du matin quand mon époux m’a informée que notre chambre était sur le point d’être envahie par l’eau de pluie. Etant déboussolée, j’ai pris le Coran pour implorer Allah afin que la situation s’apaise. Toutes mes affaires ont été endommagées. Je vis dans cette concession plus de 40 ans, c’est la première fois que nous souffrons d’une telle catastrophe ».
C’est un acte de Dieu, se résigne la victime avant d’inviter les autorités à leur apporter des soutiens urgents. Oumar Diarra, un autre habitant de la cour, indique qu’il faut vivre ces événements pour croire à leur ampleur. Quant à Karidiatou Diabaté, elle est confiante que la solution contre l’inondation viendra de l’aménagement du lit du cours d’eau au bord duquel les concessions sont construites. « Nous avons perdu nos vivres et des objets suite à l’effondrement de notre magasin », a laissé entendre notre interlocutrice.
A quelques mètres de la famille Doumbia, Aboubacrine Bouaré n’a presque plus de maison. La pluie a détruit quatre de ses chambres et emporté sa volaille. Selon lui, si certaines personnes n’avaient pas construit sur le passage des eaux de pluie, les dégâts n’auraient pas atteint un tel niveau.
M. Bouaré remercie les voisins qui sont venus l’aider à sauver ce qui pouvait l’être. Il estime que les autorités doivent venir s’informer sur la situation des victimes afin de les réconforter.
Mme Keita Brigitte Mounkoro habite au bord du cours d’eau. Malgré le mur de protection qu’elle a bâti pour se protéger contre les inondations, sa famille n’a pas été épargnée. « A l’aube, les enfants, fuyant l’eau qui envahissait leur local, sont venus me rejoindre dans ma chambre. Tous les compartiments de mon appartement étaient pris d’assaut par la pluie. Les enfants sont montés sur les fauteuils et se sont accrochés aux barres de fer du toit en tôles. L’eau continuait à monter, c’est en ce moment que mon mari a perforé le toit de la maison pour nous trouver une porte de sortie. Nous étions accrochés au toit quand le niveau de l’eau a commencé à baisser », raconte la dame en larmes. Sa famille a perdu beaucoup de biens.
Un peu plus loin, quelques femmes récupéraient leurs biens dans une concession non clôturée. Assitan Coulibaly est l’une d’entre elles. «J’ai perdu deux petits-enfants. L’un était âgé de six mois et l’autre n’avait pas atteint un semestre. Ils ont tous été emportés par l’eau», précise la vieille dame effondrée. De son côté, Oumar Konaté, 65 ans, a vu ses maisons s’effondrer et beaucoup de biens détruits. Le sexagénaire accuse ceux qui occupent le passage de l’eau, l’empêchant de s’écouler normalement vers le fleuve.
«Il faut que les autorités réagissent contre cette infraction, sinon ce genre de drame se produira de nouveau», prévient-il. Drissa Sanogo, 45 ans, a sauvé sa vie en grimpant sur le mur de sa cour. « Je n’ai plus rien. Même l’habit que je porte m’a été offert par un voisin », confie M. Sanogo. Dans le lit du cours d’eau, on pouvait voir trois voitures déposées là par les flots impétueux. Les jeunes du quartier s’attelaient à récupérer les biens enfouis dans les décombres.
Mohamed D. DIAWARA
Malheureusement, Allah n’aide pas quand les humains ont commis la stupidité d’aller construire sur la voie des eux avec la complicité des autorités municipales aussi corrompus qu’ignorants des règles de l’urbanisme. Gasramrak!
Bonjour
$tupidoccidentaux, à Paris ils regrettent d’avoir mis des autobus 2 portes, ça se croise un peu trop sur la porte arrière
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