La planification familiale : Des progrès notables enregistrés au Mali

0

Au Mali, la prévalence contraceptive a  augmenté grâce aux efforts consentis par les médias et les points focaux en matière de la sensibilisation sur les bienfaits de cette méthode d’espacement de la naissance. Cela a été senti à travers  les résultats de l‘enquête démographique et de santé au Mali (EDSM V).

L’augmentation de la prévalence contraceptive moderne provient essentiellement de l’augmentation de l’utilisation des méthodes de longue durée : les injectables (passant de 2,5 % à 4,0 %) et les implants (0,1 % en 2006 contre 2,5 % en 2012-2013), la pilule (2,7 %), sont les méthodes contraceptives modernes les plus utilisées.

En outre, les résultats mettent en évidence, des écarts importants d’utilisation de la contraception. Du point de vue du milieu de résidence, c’est en zone urbaine que l’utilisation de la contraception est la plus fréquente ; 22 % des femmes en union utilisent actuellement une méthode moderne en milieu urbain contre 7 % en milieu rural. Il convient de noter que la prévalence contraceptive moderne est aujourd’hui presque aussi élevée dans les autres villes (21 %) qu’à Bamako (23 %).

Cela résulte du fait que la prévalence contraceptive moderne a beaucoup plus augmenté dans les autres villes, passant de 10 % en 2006 à 21 % en 2012-2013, qu’à Bamako  où elle est passée de 17 % en 2006 à 23 % en 2012-2013. Ainsi, la prévalence contraceptive moderne a plus que doublé dans les autres villes entre l’EDSM-IV et l’EDSM-V.  Ce  qui a contribué à la baisse du niveau de fécondité dans ces villes (4,9 enfants en 2012-2013 contre 5,8 enfants en 2006).

En milieu urbain, que ce soit à Bamako ou dans les autres villes, 7 % de femmes utilisent la pilule, entre 6 % et 7 % utilisent les injectables et 6 % utilisent les implants. Sur le plan régional, c’est à Bamako que la prévalence contraceptive moderne est la plus élevée (23 %) tandis qu’à Mopti dans la cinquième région du pays, seulement 3 % de femmes utilisent une méthode moderne. Le niveau d’instruction des femmes constitue un autre facteur différentiel important. Chez les femmes ayant au moins un niveau d’instruction secondaire ou plus, 27 % utilisent actuellement une méthode moderne, contre 13 % chez celles ayant un niveau primaire et 8 % chez celles n’ayant aucun niveau d’instruction.

Par ailleurs, faut-il rappeler que la prévalence de la contraception moderne varie selon le groupe d’âges de la femme, des minima de 7 % à 15-19 ans et 6 % à 45-49 ans, à un maximum de 12 % à 30-39 ans. Les plus fortes proportions d’utilisatrices se situent donc à 30-39 ans.

Ces résultats ont été atteints grâce à la politique de renforcement de l’offre de services de planification familiale, l’engagement du gouvernement à travers l’adoption par l’Assemblée Nationale de la loi 02-044 relative à la santé de la reproduction, promulguée depuis le 24 Juin 2002 par l’ex président de la République du Mali, son excellence Amadou Toumani Touré, permettant à toutes les femmes de recourir à la contraception afin de croître sa chance de survie, ainsi que celle de ses enfants. Aussi, avec l’engagement de certains journalistes pour la promotion de la santé de la reproduction, notamment ceux ayant participé à la formation de la Population Référence Bureau (PRB) en 2010 au Mali et à Dakar. A cela s’ajoute le combat des points focaux relatif à  une stratégie soutenue de communication et de plaidoyer pour l’accroissement du taux de contraception à travers le pays.

Cela dit, la promotion de la planification familiale est au centre des préoccupations au Mali. C’est pourquoi, elle a été prise en compte dans la politique  nationale genre, matérialisée par le Plan d’action national sur la planification familiale. Le Ministère de la Santé et de l’hygiène publique, depuis des années, a institué ” la campagne nationale de planification familiale” chaque année et durant tout un mois, tous les maliens sont informés sur les bienfaits  du planning familial.

Selon, Dr Boiré Saran Diakité, chef de division santé de la reproduction  de la direction nationale de la santé du Mali, certes, des progrès ont été constatés selon l’EDSM-V en matière de la planification familiale, mais il reste beaucoup à faire. Pour elle, la planification familiale permet à l’organisme de la femme de se reposer, de récupérer, de mieux supporter les aléas de la nature qui sont entre autres les maladies stress, les efforts physiques.

Dr Boiré a enfin, lancé un appel aux femmes qui sont dans le besoin de la planification familiale de se présenter dans les structures de santé au lieu de se procurer de façon hasardeuse, des produits de contraception.

Mariétou Konaté

Commentaires via Facebook :