Plan de sortie de crise pour la réussite de la transition : Dioncounda Traoré rejoint les propositions faites par Cri 2002

Le Cercle de réflexion et d’information pour la consolidation de la démocratie au Mali, CRI 2002, dirigé par Dr Abdoulaye Sall, a multiplié les initiatives depuis le coup d’Etat du 22 mars à travers des propositions concrètes pour une sortie de crise. Les différents documents issus de ses réflexions avec les différentes couches socioprofessionnelles, ont été remis à qui de droit et les récentes propositions de nouveaux organes de transition vont dans le même sens que le  schéma proposé par Cri 2002.

Fidèle à sa vocation de mettre en œuvre tous les moyens intellectuels, matériels et humains pouvant consolider la démocratie à travers la réflexion et l’action dans tous les domaines de la gouvernance, Cri 2002 a ouvert, depuis le 10 mai 2012, le front de la résistance intellectuelle et citoyenne pour sortir notre pays de la plus grave crise de son histoire. A cet effet, Cri 2002 avait conceptualisé et élaboré trois documents de propositions de sorties de crise. A savoir, une note de cadrage, un cadre d’analyse de la situation et une feuille de route. Ces documents, qui ont fait l’objet de partage et d’échanges avec les autorités du pays et les chefs traditionnels à Bamako et à Mopti, avaient été officiellement remis, le 11 mai 2012,  aux autorités de la transition à travers le Premier ministre, Cheick Modibo Diarra.
L’on se rappelle que pour une sortie de crise, le président de Cri 2002 avait proposé la mise en place d’un gouvernement d’union nationale avec toutes les sensibilités du pays, l’élaboration d’un projet de  feuille de route pour la transition, la création auprès du président de la République d’un conseil paritaire pour la République (CPR), la mise en place d’un comité consultatif pour la continuité de l’Etat (CCE). Près de trois mois après et en recherchant toujours une issue à la crise politico-institutionnelle, le président de la République par intérim vient de s’inspirer, certainement, du travail fait par CRI 2002,  valorisant du coup de l’effort intellectuel de cette organisation citoyenne très active ces dernières années.
En effet, dans son premier message à la nation, depuis son agression le 21 mai dernier, Dioncounda Traoré a conçu sa thérapie autour d’une nouvelle architecture institutionnelle. Il a proposé la création d’un Haut Conseil d’Etat (HCE) constitué du Président de la République et de deux Vice-Présidents chargés d’assister le Président dans l’accomplissement des missions de la Transition, la formation d’un gouvernement d’union nationale où seront représentées toutes les composantes des forces vives.
Il a aussi annoncé la constitution d’un Conseil national de transition (CNT) ayant une compétence consultative et regroupant les représentants des partis politiques présents ou non à l’Assemblée nationale et des représentants de la Société Civile et d’une Commission nationale aux négociations (CNN).
La création des organes ci-dessus cités rejoint quasiment en bien des égards le contenu des documents de Cri 2002. Car, les organes de transition annoncés vont dans le même sens que ceux proposés par Cri 2002. Aussi, ces propositions du président par intérim interviennent quelques semaines après l’adoption des lois portant amnistie des membres de l’ex-junte et leurs associés et la création du comité de suivi des reformes militaires (toutes proposées aussi par Cri 2002).  En clair, il faut, plus que jamais, reconnaitre que la feuille de route de sortie de crise de CRI 2002 reste d’actualité pour la réussite de la transition. Aux autorités de s’en servir pour l’intérêt supérieur de la nation.
Youssouf Camara

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