Pharmacie Populaire du Mali : Les travailleurs exigent le départ du PDG, Dr Moussa Sanogo

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Les portes de la Pharmacie Populaire du Mali (PPM) sont fermées depuis hier. Les agents  protestent contre la décision du PDG de relever plusieurs agents. Ils révèlent aussi plus d’un milliard de produits périmés, la surfacturation etc. Tout cela est au compte du PDG, faute de mauvaise gestion.

«Injustice, mauvaise gestion ; trop c’est trop. », voilà en substance ce qu’on pouvait lire  sur   les affiches que détenaient  les travailleurs assis dans la cour de la pharmacie populaire du Mali. Ils menacent de rester dehors jusqu’à ce que le PDG, Dr Moussa Sanogo soit relevé de ses fonctions. Ils  lui reprochent la mauvaise gouvernance, la surfacturation, le manque de considération du personnel et d’avoir acheté des produits en voie de péremption.

Le secrétaire général du comité syndical, Amadou Sangaré a été très clair dans ses propos. Avant d’évoquer les raisons de  leur grève, il a précisé qu’ils ne  travailleront plus jusqu’à ce que le PDG Sanogo  soit relevé ou qu’il revienne sur ses décisions. « Nous allons venir chaque jour et à l’heure mais nous n’allons pas travailler. Nous exigeons à ce que le PDG revienne sur ses décision ou qu’il soit relevé de ses fonctions », a-t-il martelé. Le secrétaire général  soutient que la gestion de ce PDG n’est pas basée sur l’intérêt de la PPM.

Les raisons de la cessation du travail

Pour M. Amadou Sangaré, la vie de la Pharmacie Populaire du Mali est menacée depuis l’arrivée du PDG, Dr Moussa Sanogo en juillet 2016. A l’entendre, la spécialité du Dr Sanogo, ce sont les dépenses  inutiles, la dilapidation des fonds. Le syndicaliste confie qu’après avoir constaté la mauvaise gestion du patron de la PPM, ils lui ont averti et lui ont demandé de  réduire les dépenses pour l’intérêt de l’entreprise mais il ne l’a pas fait. Selon le secrétaire général Amadou Sangaré, le bilan de 2017 de la PPM a été plus que négatif avec plus 700 millions F de déficit. Il a précisé que plus d’un milliards de produits ont été périmés. « Le PDG a acheté de films AGFA au mois de juin 2017 en voie de péremption d’une valeur de cent quarante-neuf millions  neuf cent trente-trois mille  sept cent cinquante (149 933750) francs », rappelle le secrétaire général du comité syndical. A la date d’aujourd’hui, ajoute -t-il, tous ces produits sont périmés. Au-delà  de cela, à cause de la mauvaise gestion du PDG, la PPM n’a même pas pu livrer des kits césariens au complet. Aux dires des leaders syndicaux, il y’a beaucoup de surfacturations surtout au niveau des frais de réparation des véhicules. « Les frais de réparation des véhicules de 2017 seulement sont plus élevés que ceux des trois années précédentes », s’étonne M. Amadou Sangaré. A tout cela s’ajoute le prix exorbitant de la rénovation de la maison du PDG. « Dans une maison où quelqu’un habitait avant son arrivée, le PDG l’a rénovée à hauteur de 12 millions de F », a laissé entendre le porte-parole des travailleurs. Pis, Dr Moussa Sanogo a recruté un garde du corps dont les frais de carburant et le salaire vont à 250 000 F,  révèlent  des syndicalistes. « C’est notre première fois de voir un PDG de la PPM avec un garde du corps », martèlent-ils.

Selon le secrétaire général du comité syndical Amadou Sangaré, comme si ces frasques ne suffisaient pas, le PPG a décidé de relever plusieurs personnes de leurs postes dont le directeur du département finance et comptabilité, Dr Guédiouma Daou ; le chef du département d’approvisionnement, M. Nfaly Sangaré ….  Selon les syndicalistes, le PDG a violé les textes de la structure puisque dans  le département finance et comptabilité, il a fait remplacer Dr Guédiouma par un agent de catégorie B alors que les textes exigent une catégorie A. « Il a amené quelqu’un de catégorie B qui ne connait rien de la finance alors qu’il y a quatre catégories A dans le département », a révélé le syndicaliste. C’est donc contre toutes ces défaillances que les travailleurs ont arrêté  de travailler et exigent le départ du patron.

 

Boureima Guindo

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