L’intégration des personnes handicapées dans le circuit de production est un problème majeur indispensable au développement de notre pays. Malgré les efforts déployés par le gouvernement pour leur octroyer la fonction publique, ces handicapés diplômés qui constituent les couches les plus vulnérables de notre société, sont victimes d’un rejet social sur le marché de l’emploi. Ecrasés par tant de préjugés sociaux, ils ne doivent leur salut qu’à la fonction publique qui recrute très faiblement, 5% par an.
Etre handicapé diplômé, n’est ni un défaut, ni une incapacité, ni une honte, mais une raison d’avoir plus de courage. Cependant, malgré la fonction publique que le gouvernement prétend leur attribuer, beaucoup d’entre eux souffrent du chômage à long terme. Ne pouvant, le plus souvent, s’adapter dans le secteur privé qui les exploitent impitoyablement, ils sont rejetés par cette société le plus souvent hostile à leur égard. A cet effet, les sourds-et muets sont les plus touchés de cette opacité sur le marché de l’emploi. Beaucoup d’entre eux chôment environ 4 à 5 ans. En raison du quotta que recrute le gouvernement chaque année parmi une centaine de candidats, beaucoup n’ont pas d’avenir. Une autre difficulté à laquelle ces handicapés sont confrontés, est le refus catégorique de certaines structures d’accepter leurs dossiers. « Ce n’est pas par l’apparence qu’il faut juger les gens, mais ce qu’ils font, ce dont ils sont capables », dit un proverbe. Alors s’ils sont vraiment qualifiés, le gouvernement doit leur accorder des postes aisément, même des contrats tout comme les personnes bien portantes pour leur donner du plaisir à vivre avec nous dans ce monde où l’argent devient le seul lien qui rattache l’individu à la société, à la nature et à ses semblables. « On nous demande à chaque fois que nous sollicitons un poste dans n’importe quel établissement public, de nous adresser à la FEMAPH qui est une autorité servant de lien entre nous et l’Etat, sans toute fois comprendre que la fonction publique que le gouvernement attribue à certains jeunes handicapés est un coup de chance et que le nombre de recrutement est très restreint par rapport aux candidats par an. Je suis à ma 5ème année de chômage, malgré le fait que j’ai toujours déposé mon dossier à la FEMAPH les 4 ans précédents.
Je commence à me demander à quoi à servi toute ma carrière scolaire pleine de succès et d’espérances », s’indignait un jeune handicapé en quête d’emploi. Certes, ces personnes handicapées diplômées méritent d’être intégrées massivement dans l’administration, même à des postes de contractuel. Cela leur permettra d’intégrer la fonction publique par la suite. Notre pays ne doit pas rester en marge de cette situation qui témoigne notre désengagement total en faveur des couches défavorisées de notre société que sont les personnes handicapées qui, malgré leur handicap, témoignent leur courage dans le domaine de l’éducation. Concernant l’école pour déficients auditifs, ses élèves ont presque tous une expérience professionnelle basée sur le logiciel, car une salle d’informatique adaptée à leurs cours est au service de l’école depuis des années.
Le gouvernement doit remplacer le quotta de recrutement de ces jeunes handicapés courageux par une véritable promotion d’emploi en les insérant massivement dans la fonction publique ou en leur attribuant des postes de contractuel pour leur épargner le cercle vicieux du chômage et de l’exclusion.
C’est à ce seul prix que ces personnes handicapées auront un meilleur avenir pouvant les aider à participer massivement au développement de notre pays. A défaut de cette théorie et d’autres perspectives analogues, ces handicapés resteront toujours les personnes les plus démunies dans notre pays.
Pour sa part, la FEMAPH qui est constamment à pied d’œuvre depuis l’arrivé de Oumar Diakité à sa tête pour l’intégration des personnes handicapées, doit être renforcé et mieux responsabiliser pour mener à bien cette tâche.
Lemzo Diallo