En cette période de froid accompagnée de vent, les Bamakois changent complètement de tenues vestimentaires, chacun cherchant de quoi se protéger contre le froid. Cette période est inscrite dans le carnet d’or des vendeurs de vêtements lourds tels que les pull-overs et jackets. C’est en cette période que ces vendeurs font le maximum de profit. La crise économique a changé la donne cette situation cette année. Paradoxe, malgré, le froid, les vendeurs ne se frottent pas les mains.
Auparavant quand la saison froide commence, les revendeurs se pressent sur les habits hauts plus rentables et font des bénéfices énormes.
Par rapport aux autres années passées, cette année, les ventes sont au ralenti. Sinon d’habitude à pareil moment, les clients se bousculent devant nos marchandises cherchant de quoi se protéger contre le froid. La crise que vit notre pays est devenue le slogan de tous les Maliens et cela joue beaucoup sur le business.
A Bamako, au Mali, l’un des principaux marchés est celui de Médine.
L’histoire de la friperie est assez complexe et a débuté en Europe. Puis, le pouvoir d’achat des populations européennes s’est amélioré, le prix des textiles a baissé et les vêtements usagés se sont trouvé d’autres destinations.
Au départ, ces vêtements de seconde main étaient plutôt rejetés dans la plupart de nouveaux pays africains où naissait une industrie du textile et de l’habillement. Mais avec la détérioration des termes de l’échange, survenue dans les années 1980, de nombreux gouvernements ont commencé à les tolérer, pour répondre à la demande des ménages à faible pouvoir d’achat.
Face à ce besoin, il y a eu une offre chinoise.
Bamako, la capitale du Mali, est aujourd’hui envahie par les «yougouyougou saki».
Mahamadou YATTARA