Si elle a enregistré des acquis certains depuis son démarrage effectif en novembre 2015, la phase de pérennisation du Recensement administratif à vocation d’état civil (Ravec) a aussi connu des insuffisances. D’où la nécessité d’un réajustement et la mise en place d’une organisation efficace en cette phase à la fois ultime et cruciale de l’opération.
Ce jeudi 9 juin 2016, le gouvernorat du District a abrité un atelier d’évaluation à mi-parcours du Ravec. Cette rencontre intervient près de 10 mois après le lancement de la phase de pérennisation en août 2015. Organisé par le ministère de l’Administration territoriale en partenariat avec le Pnud, cet atelier visait à ‘’revisiter le chemin parcouru du début de la phase active à celle de la pérennisation des acquis du Ravec’’, laquelle phase a démarré de façon effective en novembre 2015. Cette rencontre était d’autant plus opportune que le ministre de l’Administration territoriale a rappelé que la phase de pérennisation a fait ressortir des insuffisances en dépit des acquis notables enregistrés. D’où la nécessité, ‘’d’analyser ces insuffisances, examiner les dysfonctionnements afin de formuler des recommandations pertinentes à même d’aider au réajustement’’ qui s’impose et à la mise en place ‘’d’une organisation efficace en cette phase ultime’’, a souligné le ministre Abdoulaye Idrissa Maïga. Dans la perspective des futures échéances électorales, donc de la consolidation du fichier électoral, le ministre Maïga a interpellé les chefs des exécutifs locaux et régionaux dont il a demandé une forte implication dans le processus pour une meilleure constitution finale du dossier Ravec. «Je vous invite à veiller au renforcement du dispositif en place, de manière à assurer correctement la prise en charge des nouvelles naissances déclarées à l’état civil, de tous les cas d’omissions ainsi que les corrections d’erreurs observées ou à la suite des réclamations», a-t-il invité, tout en exprimant sa reconnaissance aux partenaires, notamment le Pnud.
Auparavant, le Directeur-pays du Pnud avait félicité le gouvernement malien pour les efforts consentis dans le processus de modernisation de l’état civil, malgré les défis qui se posent à notre pays. A en croire Dr Boubou Dramane Camara, la phase de pérennisation du Ravec a enregistré des acquis, tels que l’opérationnalisation de la majorité des centres de collecte des données de l’état civil, 373 587 nouvelles naissances enregistrées ainsi que 36 174 nouveaux majeurs et 182 494 nouveaux enrôlés. Cela ne doit toutefois pas faire perdre de vue les insuffisances qui ont pour noms: les anomalies sur les informations d’état civil biométriques; la non-prise en compte des personnes recensées ayant atteint l’âge de 15 ans; l’indétermination des lieux de naissance et de résidence, etc.
Pour sa part, le représentant du Gouverneur de Bamako, Fatoma Coulibaly, a loué les efforts du ministre Maïga dont l’implication a été «significative» pour la bonne marche des opérations. Surtout quand on sait que le Ravec a connu un engouement accru au sein de la population depuis l’annonce de la valorisation de la carte Nina. Toutefois, les difficultés demeurent: le retard dans le paiement des salaires des agents et la rupture de carburant, a-t-il souligné.
Bakary SOGODOGO