Pénurie ou rétention de cartes d’identité : À qui la faute?

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Aujourd’hui, il est plus facile au Mali d’avoir un passeport qu’une carte d’identité. La faute à la police nationale ou à la société Graphique industries de Alou Tomota qui confectionne les cartes? La population indignée, exprime son ras-le-bol. Lire notre coup de projecteur.

Suite au coup d’état du 22 mars 2012, les contrôles de routine de la police se sont multipliés dans notre pays. Les citoyens voulant échapper aux ennuis ont pris d’assaut les différents commissariats de police en quête de pièce d’identité. Celle-ci est devenue ce qu’on appelle en Bambara (Waraba Nono) le lait du lion. Autrement dit, il faut faire un véritable parcours du combattant pour l’avoir. Cet état de fait constitue une aubaine pour certains porteurs d’uniforme qui en profitent pour s’enrichir.

Les procédures d’obtention de la carte d’identité nationale sont devenues compliquées voire fastidieuses au nom de la lutte contre l’utilisation des documents de voyage du Mali par des étrangers. Plusieurs questions viennent alors à l’esprit rendant fallacieux et inefficace ce durcissement des procédures. Où et comment les étrangers obtiennent-ils la carte d’identité du Mali? Les falsificateurs ou contrefacteurs sont en complicité avec qui? Si cela arrive qui fait l’enquête pour arrêter les auteurs? Ces interrogations doivent être incontestablement répondues par les policiers eux-mêmes.

Car apparemment on est confronté à une rétention qu’à une pénurie qui offre l’opportunité à certains commissariats de police d’entretenir la spéculation autour de la carte d’identité. Du coup, il très fréquent de voir les gens faire la queue durant toute la nuit à la recherche de la pièce devenue une denrée rare. Parce que seules 10 à 15 personnes sont prises par jour sur la cinquantaine. Le reste du lot rentre à la maison pour revenir les jours suivants. Quelle souffrance?

Selon un homme qui a requis l’anonymat, le fait de limiter le nombre de personnes à 15 permet aux policiers d’avoir de l’argent. Dans un pays de corrupteurs et de corrompus, de nombreux gens voient à côté ou glissent discrètement un billet dans la main des… afin de faire partie du lot devant avoir sa carte d’identité. Ainsi, on contourne la voie normale pour prendre celle qui est sinueuse. Ce qui prouve à suffisance qu’on est loin de la pénurie. Si c’est le contraire, pourquoi les autorités compétentes n’interviennent pas dans les médias pour expliquer les problèmes liés à cette histoire de carte d’identité. Sinon, actuellement elles sont traitées de tous les noms par les citoyens qui veulent avoir la précieuse pièce pour diverses raisons.

Que font les étrangers pour avoir la carte d’identité du Mali?

La délivrance de la carte d’identité à un citoyen est conditionnée à la présentation de plusieurs pièces. Il s’agit de quatre photos, d’extrait original d’acte de naissance, de deux timbres (l’un 200F l’autre 500F) de la photocopie d’une fiche de renseignement et de 1000F comme prix de la carte. À défaut de l’original d’acte de naissance, il faut apporter la copie de la carte d’identité de deux personnes qui doivent avoir 10 ans d’écart avec l’âge du candidat.

Cette mesure très simple donne l’occasion, et les policiers le savent bien, à bon nombre d’étrangers d’avoir la carte d’identité malienne. En effet, généralement le petit bureau à côté du commissariat de police réussit à amasser de sous en vendant aux gens la photocopie des pièces de vieux hommes et de vieilles femmes.

Les faussaires (les étrangers) introduisent les dossiers de ces deux personnes (vivantes ou mortes) comme étant leurs parents géniteurs qui, en réalité, ignorent ce qui passe. Sans vérifier la fiabilité des photocopies de la carte d’identité de ces personnes (témoins) les policiers remplissent le formulaire et délivrent la carte au candidat. Il est temps de trouver une solution radicale à ce problème.

Dognoumé Diarra

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7 COMMENTAIRES

  1. demandez à vos frères ou à vos cousins qui sont en France de vous envoyer des papiers maliens ,à Barbés ils se vendent sur le trottoir 😆 😆 😆 😆 😆 😆

  2. C’est regreable d la part d’un journaleux.Mais cette histoire est très simple,invite les parlementaires à interpeler le Ministre de tutelle pour donner de large explication au peuple malien qui souffre à cause d’une carte.Que justice soit faite::::::::::::::::::::::::::: 😳 😳 😳 👿 👿 👿

  3. A certains endroits la carte est vendue aux gens à 10000 voire 15000 fcfa. A l’entrée des villes les passagers qui n’ont pas de cartes d’identité côtisent 500 fcfa chacun et les remettent au chauffeur pour les forces de l’ordre. Même si ta carte est périmée de deux jours tu payes ce montant au nom de la sécurité.
    Est ce le fait de vendre la carte chère aux citoyens la sécurité? Le phénomène a pris tellement de l’ampleur que même dans les sous préfectures c’est pareil!
    Et personne ne parle!

  4. Les commissariats sont devenus une Mafia a part, et la nuit au lieu de partir à la chasse aux voleurs et fauteurs de trouble ce sont les bonnes et les paisibles motocyclistes qui paient les frais, on sait tous que les policiers savent ou se trouvent les voleurs. Mais pourquoi ne pas les arreter.
    Question sans réponse

  5. Et si l’on revenait à l’originalité, c’est à dire les scarifications et les balafres???

    • 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆

  6. Ils font express ces policiers pour rafler beaucoup de monde une fois la nuit pour défaut de pièce d’identité.

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