Les responsables d’Amnesty International Mali étaient face à la presse ce jeudi 12 avril 2018 pour présenter le rapport 2017 sur la plus lourde sentence mondiale ‘’ la peine de mort’’. Selon les résultats présentés, la pratique a considérablement reculé à travers le monde. La conférence a eu lieu au siège de l’organisation sis à Kalabancoura.
A travers cette conférence animée par Mohamed El Bachir Singaré Coordinateur Juriste Chargé de la peine de mort, sous la présidence de la directrice d’Amnesty International Mali Mme Ramata Guissé et Mahamane Maiga, commissaire de la CNDH, les responsables d’Amnesty International ont présenté des chiffres plutôt encourageant même si l’objectif d’Amnesty International est l’abolition pure et simple de la pratique à travers le monde.
Dans le rapport 2017, on constate des avancées positives réalisées à travers le monde et plus particulièrement dans toute l’Afrique subsaharienne : « l’Afrique Subsaharienne représente une lueur d’espoir dans le contexte de baisse à l’échelle mondiale du nombre d’exécutions et de sentences capitales » dit le coordinateur juriste, chargé des questions de la peine de mort. Toujours selon le rapport, les progrès enregistrés en Afrique subsaharienne en 2017 sont représentatifs des tendances positives relevés dans le reste du monde. Amnesty International a recensé au moins 993 exécutions dans 23 pays en 2017, soit 4% de moins qu’en 2016 et 39% de moins qu’en 2015. Aussi, l’organisation a enregistré au moins 2 591 condamnations à mort dans 53 pays en 2017, ce qui représente une baisse notable par rapport au chiffre record de 3 117 enregistré en 2016. Des chiffres qui n’incluent pas les milliers de sentences capitales prononcés en Chine et d’exécutions ayant eu lieu dans ce pays, selon Amnesty International, les statistiques en la matière relevant toujours du secret d’Etat dans ce pays. Ainsi le nombre des pays ayant aboli la peine de mort à travers le monde s’élève à 106 sur 142.
Cependant, des inquiétudes persistent dans la tendance au recours à la peine de mort selon Amnesty International. Dans le même rapport, il ressort que quinze pays ont prononcé la peine capitale ou exécuté des personnes pour des infractions liées aux stupéfiants, en violation des dispositions du droit international. Si la majeure partie des exécutions dans des affaires de stupéfiants ont été enregistré au Moyen-Orient et en Afrique du Nord en 2017, et selon Amnesty International, c’est dans la région Asie-Pacifique que se trouvent le plus grand nombre de pays ayant recours à la peine capitale pour ce type d’infraction. Toute chose qui motive Amnesty International à demander un ‘’stop’’ définitif à la pratique.
Amadou Kodio