Pédicure, manicure

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Eaux souillées, lames et couteaux rouillés, chiffons et  pinces noircies par la saleté…Ce sont là les instruments utilisés par les Haoussa pour faire Pédicure Manicure. rn

Pourtant, ces haoussas sont sollicités, même par des intellos. . Mieux, ce métier représente un  eldorado. Et pour cause, la plupart des Bamakois ne connaissent  plus le chemin des salons de coiffure et d’esthétique. Le lieu indiqué, pour se faire beau, c’est chez ces nigériens, qui ont élu domicile sous les arbres… Devant la grande Mosquée, le  spectacle est désolant. Ici, les vieux Haoussa, rasent les clients, avec les mêmes matériels : ciseaux, couteaux, chiffons… pour transmettre tétanos, lèpre, VIH/SIDA, infections cutanées, tuberculoses osseuses, pour ne citer que ces maux. Les scarifications et certaines opérations « chirurgicales », sont les principales causes de ces maladies. Un quinquagénaire, faisant « dégager » du sang du genou d’un jeune homme, nous assure qu’après cette intervention, le « petit ira mieux ». L’opération est douloureuse. 

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Le petit est charcuté avec un couteau et une corne de chèvre plantés dans le corps. Le vieil Haoussa récite des incantations, avant de commencer. Après quelques scarifications, il applique la corne sur la plaie baignée de sang, pour aspirer les caillots de sang qu’il crache, à même le sol. Pour terminer l’opération, la plaie est recouverte d’une pâte noire. Ces instruments, nettoyés avec un chiffon et de l’eau, serviront à coiffer Salif, un mécanicien. Aucune mesure n’est prise pour désinfecter ces couteaux. L’eau dans laquelle le chiffon s’ajourne a perdu sa  couleur initiale, après quelques séances. C’est pourquoi, le lieu est  constamment envahi par les mouches. Salif se fait raser la tête, le menton et les narines. Pourtant, les Tarifs de ces haoussa sont les mêmes que ceux pratiqués dans les salons de coiffure. Mais : « Ils nettoient tout. Dans un salon de coiffure, les coiffeurs n’accepteront jamais de foutre les doigts dans la narine d’un client. Même avec tout l’or du Mali.   »                      

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De père en fils

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Ces Haoussa nous assurent que ces opérations ne sont pas dangereuses. « Ce couteau, je l’ai hérité de mon père. Et, mes enfants l’auront quand je serai mort. Depuis que j’ai commencé ce travail, je n’ai eu aucun problème », nous révèle-t-il. Avant de conclure : « La maladie est un message de Dieu. Moi, je ne peux transmettre aucune maladie ».

rnChrystelle

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