Passation de flambeau aux finances

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Photo de famille du personnel avec les deux ministres
Photo de famille du personnel avec les deux ministres

C’est après 15h30 que la ministre Bouaré Fily Sissoko joviale et en pleine santé physique a fait son entrée dans la salle. Elle était suivie du nouveau ministre Mamadou Igor Diarra. La cérémonie a été marquée par deux interventions que nous vous proposons in extenso.

Sur le départ, Mme Bouaré Fily Sissoko a tenu à rendre un vibrant hommage, à ses proches collaborateurs, ses agents et l’ensemble du personnel des services des assiettes et du recouvrement.

« Je pense que la relève est bien assurée car mon cadet Mamadou Igor Diarra est du secteur. On a eu de très bonnes relations avant maintenant. Je pense que ce n’est qu’un passage de flambeau. Je sais qu’il saura le tenir haut comme il l’a toujours fait. Je  voudrais vous  remercier  chacun d’entre  vous  individuellement et collectivement de ce que  vous avez fait, du  travail  abattu au nom de l’engagement  citoyen dont vous avez  témoigné au niveau de ce département. On a connu des moments pas faciles, vous le savez mieux que moi. Beaucoup d’entre nous, n’ont pas eus de vie de famille pendant près d’un an. Dieu merci, tout ça est derrière nous. Qu’est- ce qui a fait cela ?  Le professionnalisme, la loyauté, le travail en équipe. C’était la clé de notre réussite, de même que le respect mutuel et l’humilité. Je sais que mon frère en fera autant avec vous.

Je voulais vous remercier et vous charger de présenter nos excuses à vos familles respectives, pour vous avoir gardé au bureau plus que normal. Je pense que c’était pour la bonne cause, c’était pour le Mali. L’important c’est le Mali. Les hommes passent, le Mali reste. Chacun d’entre nous fait sa part du boulot et passe le flambeau à un moment donné. C’est un de ses moments- ça peut  être inquiétant, si c’est quelqu’un en dehors du système parce que le Ministère  de l’Economie et des Finances n’est  un ministère  ordinaire. Maintenant  que c’est  quelqu’un de la maison qui connaît les difficultés qui vit avec nous au quotidien les difficultés  du  financement de l’économie, du  bouclage dès  fois  du budget, récemment monsieur le Ministre nous a  aidé à boucler  une partie  pas facile, en mobilisant  tout son réseau. Je pense que ça, c’est à son actif. Je sais qu’il méritait d’être ici aujourd’hui pour lui aussi donner sa part, à son pays, comme il l’a déjà fait par le passé. Je sais qu’il le fera sans calcul. Je vous demande de bien vouloir le servir comme vous m’avez servi, vous dire que vous ne servez pas un homme, vous ne servez pas une femme, vous servez votre pays. Votre salaire ne vient de la poche de personne. Il vient de l’Etat. Travailler pour votre pays. De quelques bords politiques que vous voyez, ce qui nous réunit, c’est le Mali. Il faut qu’on pense à ça. Tout ce qu’on pose comme acte, veillons à ce que le Mali en sorte grandi. C’est en cela que nous aurons mérité de nos aînés, de nos pères, de nos grands parents qui se sont donnés à ce pays corps et âme.

Merci beaucoup Zamilatou. Je voudrais particulièrement te saluer pour ton leadership, ton professionnalisme, ton engagement citoyen et l’ensemble du Ministère. Merci au Ministre Wagué. Ensemble, on a réussi l’impossible. C’est çà le plus important. Voilà arriver le moment de la séparation des chemins qui peuvent se croiser encore. La vie est ainsi faite. Ce n’est pas un deuil au contraire ce n’est qu’un passage de flambeau qui doit vous requinquer et vous engager davantage à avancer ; les Ministres passent et vous restez. Travailler avec toutes les structures qui contribuent au budget de l’Etat, à l’exécution de la dépense et à la collecte des retenues ? Encore une fois, merci pour votre soutien et  votre assistance. Depuis qu’il y a eu ce décret, vous avez tellement défilé chez moi et j’en suis fortement réconfortée. Faites en sorte que l’humilité, le respect mutuel, le professionnalisme, l’engagement soient mis au service de mon jeune frère pour qu’il puisse réussir la lourde et haute mission qui lui est confiée. Bonne chance à toi Igor et je reste toujours à ta disposition comme toujours. »

Pour sa part, le nouveau locataire de l’hôtel des Finances Mamadou Igor Diarra, à l’entame de son speech, a tenu à remercier le ministre sortant pour les aimables propos adressés à son endroit de même que la bienvenue souhaitée. « C’est pour moi un grand honneur de revenir dans ma maison. J’ai vécu au rythme de ce département depuis plusieurs années. Je me sens chez moi, Mme le Ministre. La carrière gouvernementale n’est pas une carrière, ce n’est pas de soi. Je puis témoigner que vous avez fait un grand don de soi. Cela n’a pas commencé ici. Lors de votre premier passage au gouvernement, nous nous sommes tous bonifiés de votre expertise mais également de votre manière de faire, qui tranche avec ce que nous avons l’habitude de voir. Mme le Ministre, vous comprendrez aisément qu’il n’y a pas de fiances au sens restrictif. Certes, il y a les fiances publiques dont vous vous êtes pleinement occupée. Mais je dirais qu’il y a les fiances tout court. On ne peut pas, en regardant les statistiques de notre pays, ne pas saluer ce qui a pu être fait en si peu de temps, dans un contexte très difficile.

Le pays à renouer  avec la croissance mais également  à des seuils qu’on avait  lus connu, bien  au-delà des 50% qui étaient  perçues comme un performance à l’époque. Quoi qu’on dise, la stabilité macro économique a été maintenue. Tout ce qui a été promis au Mali, ne lui a pas été facilité. Je viens à un moment où ça devient un peu facile. Pour qui connaît la vie de ce département, après c’est le seul département où tout est urgent, tous les jours. Je tiens à saluer vos collaborateurs qui ne sont pas étrangers à cette réussite. Je voudrais rassurer que difficilement, on pourra s’éloigner de la ligne de conduite que vous avez tracé. Je voudrais aussi vous rassurer que nous nous exonérerons difficilement de vos conseils mais également de vos orientations. Et que nous n’allons pas vous laisser vous reposer. Nous allons vous consulter sur la façon dont nous allons gérer ce département. J’invite les uns et les autres à éviter la rupture parce que notre pays ne peut pas se l’offrir aujourd’hui. J’ai accepté cette charge qui est un grand honneur parce que le poste, il est aussi prestigieux. J’ai accepté ce poste parce que, je sais que nous sommes à un moment très difficile pour notre pays. L’obligation est faite à tous de le sauver.

A la faveur d’un retour prochain de la paix définitive, je l’espère, la locomotive et le moteur qui peuvent impulser tout le reste, c’est notre département. J’en appelle à la remobilisation, à la poursuite du don de soi. Je n’ai pas de doute que les hauts cadres se remobiliseront pour que les défis puissent être relevés dans un cadre cohérent de l’action conduite par le Premier ministre Modibo Keïta mais de pouvoir remplir le contrat que le président de la République, SEM Ibrahim Boubacar Keïta, a signé avec notre peuple.

A vous Mme le Ministre, je vous souhaite, un tout petit peur de repos. Vous l’avez amplement mérité. Je sais que vous serez très rapidement appeler à d’autres fonctions. Bonne chance et que Dieu veille sur vous. »

La ministre a fait le tour de table en donnant le dernier coup de poignée aux collaborateurs avant de regagner son domicile.

Tiémoko Traoré

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