Participation des femmes dans les Forces de défense et de sécurité au Mali : IMRAP formule des recommandations fortes pour plus de présence féminine au sein des forces armées

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IMRAP

Le 4 Octobre 2018, l’Hôtel Radisson Blu de Bamako a servi de cadre à la cérémonie de présentation des résultats et des recommandations du rapport intitulé « D’un coup d’essai, un véritable coup de maître » participation de femmes dans les forces de défense et de sécurité au Mali : un vecteur de confiance. C’était sous la présidence de la représentante Ministre de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, Mme Nanaissa Cissé, en compagnie la Directrice exécutive de l’Institut Malien de Recherche Action pour la Paix (IMRAP), Traoré Nènè Konaté, la Directrice régionale d’Interpeace pour l’Afrique de l’Ouest, Alessia Poidoro, la représentante spéciale adjointe du secrétaire général, coordinatrice de l’action humanitaire et coordinatrice résidente du système des Nations-Unies au Mali par intérim, Loubna Benhayoune.

Le but dudit rapport, selon Traoré Nènè Konaté, est pour qu’il y ait un renforcement de la confiance entre femmes et Forces de Défense et de Sécurité (FDS) ainsi que l’amélioration de leur participation dans les FDS qui constituent des dynamiques clés dans la consolidation de la confiance entre populations et FDS au Mali. Produit d’un vaste processus de recherche, fondé sur les principes de l’exclusivité et de la participation, cette étude faite durant 18 mois dans toutes les régions du Mali et du District de Bamako de même que dans les campa de réfugiés, par IMRAP et son partenaire Interpeace avec le soutien de la MINUSMA, indique le présentateur du rapport, Amadou Maguiraga, se veut comme une continuité de leur processus autour du renforcement de la confiance entre les populations et les FDS au Mali. Le contenu du rapport, précise-t-il, reflète le point de vue de plus de 3000 maliens. Le rapport, indique Amadou Maguiraga, a abouti à des conclusions constituant une base à la réflexion et aux actions concrètes pour être menées autour de la thématique.

L’étude a dégagé des résultats concrets. Il ressort, indique Amadou Maguiragua, qu’au-delà du droit de la femme, avec du personnel féminin dans les FDS, est une question de paix au Mali. Cela favorise la confiance entre FDS et population civile. Selon le rapport, « la femme n’a pas sa place dans l’armée » est un concept à déconstruire face à la réalité que les femmes font partie des FDS et y réussissent. Le rapport poursuit que malgré une dominance masculine, les portes des FDS sont ouvertes aux femmes, chaque corps accepte l’intégration des femmes. Pendant qu’on dit, rappelle le rapport, qu’il n’y a pas de il ou elle dans les FDS, il faut reconnaitre que des conditions équitables ne permet une égalité de chances entre hommes et femmes.

Entre respect et rejet, souligne le rapport, la communauté est incontournable pour l’inclusion des femmes dans les FDS car elle peut encourager ou décourager. Selon le rapport, il y a des opportunités existantes au sein des FDS que certaines porteurs d’uniformes ne saisissent pas. « Certaines femmes manquent de confiance en elles pour prendre de postes de plus de responsabilités au sein des FDS », indique le rapport. Et de regretter que les femmes en tenue progressent difficilement au sein des FDS aux attentes opposées entre famille et travail.

Des recommandations fortes, aux termes de cette étude, ont été faites par IMRAP et ses partenaires. D’abord, faciliter une compréhension partagée des rôles et des responsabilités des différents corps FDS, documenter et vulgariser la plus value de la participation des femmes au sein des FDS, inspirer à intégrer les FDS par la diffusion de modèles de femmes qui ont réussi au sein des FDS, insérer toute initiative pour inclusion des femmes dans les FDS dans les efforts existants, prendre en compte le genre dans le processus de réforme du secteur de la sécurité.

Ensuite, il a été proposé d’augmenter l’âge maximal de recrutement de 22 à 26 ans pour tous les corps des FDS, de diffuser les informations liées au recrutement à la radio et en langue locale pour mieux atteindre les femmes en milieu rural, de créer des synergies d’action entre les Organisation de la société civile et FDS, notamment dans la préparation des candidates potentielles, adapter la visite corporelle aux besoins des femmes : médecins féminins et protection de l’intimité, adapter les dortoirs et locaux sanitaires et disciplinaires à la présence du personnel féminin.

Enfin, sanctionner les responsables de harcèlement sexuel, de reconnaitre l’importance de l’intégration des femmes dans la mise en place effective de la Force conjointe du G5-Sahel, évaluer l’inclusion des femmes dans les contingents de la MINUSMA et en tirer des leçons pour le Mali et au-delà. Des questions, suggestions, ont été faites par les participants afin d’améliorer le rapport avant la remise du rapport par IMPRAP et Interpeace à la représentante des Nations qui, a, son tour l’a remis à la représentante du ministre de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille qui ont toutes salué l’initiative et le fort soutien de l’Etat et des Nations Unies aux côtés de IMPRAP et Interpeace.

Hadama B. Fofana

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