Premières à se lever et dernières à se coucher, ces vendeuses de condiments font le bonheur de nos populations, particulièrement les femmes de ménage. Ce n’est donc pas pour rien qu’on dit que les femmes sont les piliers de la famille et qu’elles jouent aussi un rôle primordial dans la société, et surtout dans le développement du pays.
Depuis des temps immémoriaux, les femmes se battent aux côtés des leurs maris et des hommes en général en subvenant à certaines charges du foyer et en contribuant au développement du pays. Pour nourrir leurs familles et subvenir à leurs besoins, ces braves dames cherchent de l’argent sous le soleil, la pluie, le froid, la chaleur, souvent même dans la difficulté. Elles sont impliquées dans tous les domaines socioprofessionnels. Ce qui intéresse notre rubrique « Parole aux femmes » d’aujourd’hui, ce sont les vendeuses de condiments dans les marchés. À leur manière, ces femmes battantes contribuent à l’économie du pays. Sans elles, il est difficile de faire de la bonne sauce. Ce qui fait qu’elles contribuent aussi au bien-être de la famille surtout quand on sait que leur quotidien se résume à la vie au marché car elles y passent la plus grande partie de leur, le plus souvent 7 jour sur 7. Nous avons rencontré quelques-unes très occupées à étaler leurs marchandises afin de servir leurs clientes et…clients.
-Gnamagnama Cissé, vendeuse de légumes :
Depuis 20 ans, je vends des légumes. Au début, j’accompagnais ma mère au marché. Petit à petit, je me suis intéressée à ce commerce et j’ai cherché une place à côté d’elle pour mon propre compte. Depuis que j’ai commencé, je ne vends que des légumes. Je viens chaque jour de 7h jusqu’au petit soir, c’est-à-dire à 18h si je n’ai pas d’autres préoccupations, par exemple les cas sociaux. Au début, je gagnais beaucoup d’argent, mais maintenant, ce n’est plus pareil. Avec ces économies, j’ai pu acheter un terrain et je suis en train de construire. Aujourd’hui, je fais le commerce, je vais à Lomé et à Cotonou pour acheter des marchandises : habits, sacs, chaussures et autres petits trucs. Mieux, avec ce que je gagne, cela me permet de contribuer aux dépenses du foyer. Et je souhaiterai continuer avec mon commerce de légumes et de temps en temps, me rendre à Lomé ou à Cotonou pour prendre des marchandises : l’un n’empêche pas l’autre. C’est devenu une passion pour moi et aujourd’hui, je suis fière d’avoir ma propre maison.
-Mamou Coulibaly, vendeuse de poissons fumés :
Ma spécialité, ce sont les poissons fumés et séchés. Je fais ce commerce il y a 20 ans, et chaque jour que Dieu fait, sauf en cas de maladie, je viens au marché du matin jusqu’au soir, souvent jusqu’à la nuit. Auparavant, ce commerce était rentable. Aujourd’hui, il n’y a plus assez de poissons. C’est pourquoi on les achète très chers pour les revendre après. Ce qui fait qu’on n’a pas assez de bénéfice. J’ai pu faire une grande réalisation : j’ai acheté un terrain que j’ai pu construire.
-Nana Dembélé, vendeuse de pommes de terre :
J’ai commencé avec les légumes. Ce n’était pas rentable. J’ai essayé la pomme de terre et les oignons. Aujourd’hui, cela marche fort. Je suis dans le commerce de pommes de terre il y a cinq ans. Je viens chaque jour du lundi au lundi, tant que je me porte bien. Je gagne un peu, et avec ce que j’y gagne, je m’occupe de toutes les dépenses de mes enfants, dont leur scolarisation. Ensuite, cela me permet de subvenir à mes propres besoins sans déranger mon mari. A l’approche des fêtes, je vends aussi des habits.
-Mme Diarra Alima Koné, vendeuse d’épices :
Tout mon quotidien se résume à la vente d’épices au marché. Je viens très tôt pour retourner le soir, si je ne cuisine pas. Souvent, je prépare avant de venir. Cela rapporte car l’argent que je gagne me permet de prendre en charge certaines dépenses de la famille, y compris mes propres dépenses. Mieux, cela m’évite de prendre part à certaines petites querelles de la maison. Dans notre société, s’il y a beaucoup de familles dans une maison, les petites querelles ne finissent pas. En venant au marché, je ne suis pas concernée par certains petits trucs de femmes. Je peux dire que le marché est mon second foyer.
-Mme Coulibaly Batoma Diarra, vendeuse de condiments :
Je viens au marché depuis huit ans maintenant : j’avais 16 ans. Il y a une période où les condiments sont chers : pendant l’hivernage et le mois de carême. Ce sont des périodes très difficiles pour les vendeuses de condiments. Je viens chaque jour très tôt pour vendre mes condiments. A 11h déjà, je retourne à la maison pour faire la cuisine. Ce commerce est bénéfique pour moi. Il couvre tous mes besoins si on sait que les femmes ont trop de préoccupations avec les mariages, baptêmes, tontines et autres. Au-delà, je contribue aux petites dépenses de la famille. D’ailleurs, mon mari me soutient dans ce que je fais. Je n’ai aucun problème de ce côté. Ma grande ambition aujourd’hui, c’est de voir mon commerce avancer.
-Maïmouna Mariko, vendeuse de sel :
Je vends du sel depuis très longtemps. Les condiments ne sont pas trop mon fort. Tout est cher. On ne peut pas acheter des condiments chers pour vendre ensuite et avoir des bénéfices : c’est impossible pour moi. C’est pourquoi je préfère vendre du sel et du cube Maggi. C’est simple ; ce n’est pas compliqué. Je n’ai pas besoin de me casser la tête pour trop de bénéfice. Ce que je gagne me permet de subvenir à mes besoins.
-Djénéba Sangaré, vendeuse de pommes de terre et d’oignons :
Je suis très heureuse dans ce que je fais. Cela me permet de gagner de l’argent. En retour, je subviens à mes besoins : nourriture, scolarisation des enfants… Le marché, c’est comme mon second domicile. Je viens passer toute la journée ici. J’ai quelqu’un qui fait la cuisine à ma place. J’ai 20 ans d’expérience dans ce domaine. Je vends des légumes et de l’oignon.
-Hawa Traoré, vendeuse de condiments :
Comme je n’étais pas douée pour les études, j’ai abandonné l’école au profit du commerce de condiments. Au début, pendant les congés et les vacances, j’aidais ma mère à vendre des feuilles er d’autres condiments au marché. J’ai vu que cela marchait bien. Au fil du temps, j’y ai pris goût. J’étais pressée de prendre mes congés. Finalement, j’ai abandonné mes études pour m’investir dans ce commerce. Aujourd’hui, c’est grâce aux économies j’ai pu faire mon trousseau de mariage. A l’avenir, j’aimerai faire autre chose, c’est-à-dire voyager, devenir en quelque sorte une vraie commerçante.
Rassemblées par Salimata Fofana