Si les préparatifs de la fête de tabaski ont commencés depuis quelques jours, l’affluence autour d’elle n’est pas aussi festive que cela semble à cause de la cherté de la vie. A cela s’ajoute la crise actuelle du pays. Les préparatifs des fêtes musulmanes sont des événements majeurs pour toutes les populations particulièrement les femmes. Pour les hommes, en plus de l’achat du mouton, le second souci, ce sont les enfants.
Quand on parle de fête, on pense immédiatement aux femmes. Elles sont au début et à la fin de tous les processus des fêtes musulmanes. D’abord, ce sont elles, en plus d’elles mêmes s’occupent de l’achat des habits, chaussures et autres des enfants. Elles veulent que tout soit parfait avant le jour « J ». Ce qui fait qu’elles sont plus préoccupées par les préparatifs de ces fêtes. Les femmes tiennent à porter des habits neufs. A une semaine de la fête de la Tabaski, l’ambiance ne s’annonce pas festive que cela. Seulement les sons de Tam Tam dans certains lieux du marché pouvaient le confirmer un peu. En entrant au marché, on n’a pas l’impression que la fête de la tabaski est dans une semaine. Pas trop d’engouement, les gens ne se bousculent pas trop, chacun marche à l’aise sans problème.
Cette année, la crise que travers le pays rend certaines femmes un peu tristes, comme cette dame qui est venue acheter des habits pour ces enfants, elle s’adresse au propriétaire de la boutique en ces termes, « avec la situation actuelle du pays, on n’est pas contents de préparer la fête de tabaski. Quand on y pense seulement on est découragé. On a même envie de faire plaisir à nos enfants en achetant deux complets de prêt à porter mais on n’a pas d’argent aussi. Tout est cher. »
Les femmes et les trucs de femmes, pour elles, les fêtes musulmanes que cela soit le ramadan ou la tabaski, constituent leur souci majeur à l’approche de ces fêtes. La preuve, le premier reflexe en franchissant le seuil du grand marché, elles sont plus nombreuses que les hommes.
Après avoir priorisé les préoccupations de leurs enfants pour la fête en habillement, chaussures et autres accessoires, elles se donnent le temps de s’occuper d’elles- mêmes aussi en habillement et en chaussures. Il arrive que des femmes cousent deux ou plusieurs habits pour la fête. En tout cas, si la plupart des dépenses concernent les hommes, les femmes également ont les leurs entre les ateliers de coutures, les salons de coiffure.
Avec l’achat du mouton, premier souci de certains hommes, ils préfèrent que leurs enfants fêtent avec les habits de la fête du ramadan. Par exemple, Fatoumata Dembélé, dira ceci, « je n’ai pas encore commencé les préparatifs de la fête de tabaski. Mon mari n’a rien donné encore. Il veut que les enfants portent les habits qu’elles ont portés lors de la fête du ramadan. Comme je mène des petites activités commerciales. Je vais essayer d’acheter des habits pour elles comme par exemple des pagnes wax qu’on coud pour vendre ce n’est pas cher. »
Aujourd’hui, les gens ne fêtent plus comme avant. Les temps ont évolué avec la crise que le pays traverse. Néanmoins, au grand marché avec les produits chinois, les choses sont moins chères et chacun trouve son goût à des prix bas pour juste combler ce vide en faisant plaisir aux enfants.
Mme Fatim Traoré, dira que « les prix restent pareils que pour la fête précédente. Pas eu d’amélioration. Seulement les gens n’ont pas d’argent avec la cherté de la vie actuelle. Sinon, chacun trouve son compte au grand marché. »
Depuis très longtemps, les fêtes musulmanes, ramadan et tabaski sont le « dada » des enfants. Ce qui fait que leurs parents se sacrifient pour leur faire faire plaisir. Pour que le jour de la fête en voyant leurs petits camarades, qu’ils ne soient pas jaloux.
Une chose est sûre, certaines femmes n’hésitent pas à consacrer beaucoup d’argent à cette occasion, tout simplement pour que leurs progénitures puissent être le jour J.
Mme Sira Coulibaly, fonctionnaire, souligne que « la fête c’est pour les enfants. Si on arrive à satisfaire tous les besoins de nos enfants, on est heureuse de leur voir le sourire leur visage le jour de la fête. Je pense que les prix sont abordables par rapport à la fête du ramadan. Certains commerçants ont compris que les gens n’ont pas d’argent surtout avec la situation actuelle du pays. »
Pour d’autres, ce sont les enfants d’abord et la maman ensuite. Ce qui amène Mme Doumbia Mouna, à dire que sa priorité ce sont ces deux filles. « Pour la fête de tabaski, je m’organise avec mon mari. On priorise nos enfants. Ensuite l’achat du mouton. Pour moi, ce n’est pas un problème. Quand on est en bonne santé, chaque jour est un jour de fête. »
Mme Keita Assan Diané, elle ne se complique pas la vie. « Mon mari s’occupe des préparatifs des enfants. Je m’occupe des miens », a-t-elle dit.
Un autre aspect a souligné, est la popularité du Bazin, ce genre reste à la mode. La preuve, les femmes se bousculent dans les boutiques de Bazin en vogue pour se ravitailler. Comme cette grande dame, venue acheter du Bazin, « Le Bazin reste en vogue malgré la crise. Les femmes maliennes aiment le porter le jour de la fête. Le Bazin fait ressortir la beauté de la femme malienne avec toutes ces créations. J’aime encore le blanc. Je ne vais pas mettre la teinture, je vais le coudre blanc tout simplement. C’est élégant et rayonnant », a dit la grande dame.
Avec la crise que le pays traverse, la fête s’annonce un peu triste car pendant que certains sont en pleine préparation, d’autres souffrent au nord sous occupation depuis environ 8 mois. Chose qui n’est pas aisée.
Il est temps de multiplier les efforts pour libérer le septentrion afin que les populations puissent vivre en paix et dans la dignité.
Par ailleurs, les fêtes musulmanes, restent une affaire de femmes et des enfants.
Salimata Fofana