Sous nos cieux en particulier, et en Afrique en général, on a toujours collé le statut de « ménagère » à la femme qui ne travaille pas. La cause n’est peut-être pas difficile à comprendre. Tout d’abord, la femme s’occupe du ménage et du foyer. Cela a toujours été ainsi depuis les temps immémoriaux. Même si certaines femmes n’y accordent pas trop d’importance, d’autres pensent au contraire que l’appellation « ménagère » doit être remplacée par « femme au foyer ».
Dans une déclaration du Capitaine Amadou Haya Sanogo, président du CNRDRE, il a touché le problème du doigt en faisant allusion aux femmes des militaires qui n’ont jamais bénéficié des avantages des projets en faveur de la promotion féminine tels que les microcrédits. Pourtant, ce problème concerne les femmes en général. Une femme « ménagère » est une femme qui n’a pas un emploi rémunéré, qui ne travaille pas dans les bureaux ou qui ne mène pas d’activités commerciales. Cette appellation ne date pas d’aujourd’hui et n’est pas non plus propre à notre pays seulement : elle concerne presque toute l’Afrique.
A chacune son point de vue
Ami (une jeune dame) pense que les femmes qui ne travaillent pas dans les bureaux ont un statut de ménagères puisqu’elles ne s’occupent que de leurs foyers. Mais Ina Sow (étudiante) n’adhère pas à ce point de vue et pense que le concept doit plutôt changer. « Je préfère l’appellation « femme au foyer » plutôt que « ménagère ». C’est juste pour nous différencier des aides ménagères ».
Malgré son diplôme en gestion, Mme Coulibaly ne travaille pas encore. Elle dit ceci, « Nous évoluons avec le temps. Il faut donc que certains concepts changent. Sinon j’apprécie « femme au foyer » plus que « ménagère ». Par ailleurs, elle dira que ces deux expressions donnent le même sens. « Quand on parle de ménagère, c’est y compris le foyer. Un peu partout en Afrique, l’appellation « ménagère » existe. Bon, certaines préfèrent « femme au foyer » car elles pensent que c’est plus classique. Moi, cela m’est égal », explique-t-elle.
Quant à Mme Keïta Assan (agent de santé), elle ne passe pas par mille chemins. Elle dira tout simplement : « Même si on a toujours constaté cet état, je préfère « femme au foyer » car cela sonne bien. Et c’est aussi une manière de valoriser la femme dans son foyer. Par ailleurs, je pense que c’est le même concept ». Kadidia, qui mène de petites activités commerciales, estime que les femmes intellectuelles ont une autre vision des choses, sinon elle ne voit pas d’inconvénient à ce que cela soit « ménagère » ou « femme au foyer » : pour elle, c’est du pareil au même. «Je m’occupe aussi bien de mes tâches ménagères que de mes enfants. Je ne pense même pas embaucher une aide ménagère parce que je n’ai pas les moyens. En plus, nous ne sommes que six personnes. Avec l’aide de mes deux sœurs, je m’en sors sans problème ».
Mariam Diarra (fonctionnaire) indique : « Une femme ménagère a beaucoup de responsabilités par rapport même à celle qui travaille dans un bureau. D’abord, elle se lève très tôt le matin pour faire le petit déjeuner. Ensuite, elle fait quelques tâches ménagères avant de prendre d’aller au marché. Ensuite, elle prépare le déjeuner, ainsi de suite. Mais sa tâche la plus difficile reste l’éducation des enfants. Puisqu’elle ne travaille pas, elle est obligée de suivre pas à pas tout ce que les enfants font quotidiennement. Alors qu’une femme fonctionnaire ne pense qu’à son boulot et surtout, aux dossiers qui l’attendent sur la table. Je dirai bravo à ces braves dames. Je pense que « femme au foyer » ne répond pas à tous ces critères, même s’il n’y a pas une grande différence entre « ménagère » et « femme au foyer ».
« Ménagère » ou « femme au foyer » ? Les avis sont partagés. Pour quoi pas « femme au foyer » tout simplement, ce qui n’est d’ailleurs pas extraordinaire s’il s’agit tout juste de valoriser les efforts des femmes dans leurs foyers.
Salimata Fofana
