A force de se baigner et de côtoyer la nature notre mère nourricière, M Tiémoko Diakité a eu l’ingénieuse idée de mettre en valeur la flore pour en faire des produits de consommation courante.
Sans nul doute, notre pays dispose des ressources humaines des hommes et des femmes de gros calibres. M Tiémoko Diakité en est la parfaite illustration grâce à ces innovations atypiques. Tout démarre depuis la tendre enfance auprès de son père adoptif feu Ladji Sanogo. Ce dernier s’était installé à sept kilomètres du village de N’Kourala dans la région de Sikasso au bord d’une rivière du nom de Soro. Plus tard à l’époque de sa jeunesse il alternait les études tout en restant berger. La nature ne lui a jamais laissé. Naturellement après le baccalauréat le jeune Tiémoko entreprit des études en lien avec la nature en option eaux et forêts à l’IPR de Katibougou. Il sortira en qualité d’ingénieur en sciences appliquées. Pendant qu’une majeure partie des étudiants de sa promotion courraient pour avoir un poste dans l’administration forestière, fidèle à sa conviction le jeune Tiémoko voyait son avenir dans la connaissance accrue des arbres. Ce qui lui orienté sur la recherche forestière et hydro biologique. Après vingt-deux ans de recherches sur les espèces autochtones du Mali effectués à l’IER (Institut d’Economie Rurale). Cette situation a renforcé ses liens avec la nature notamment les espèces végétales. Toujours avides de connaissance il est recruté au terme d’un test. Ce qui lui a valu d’aller approfondir ses connaissances à l’université Laval au Canada. Au terme de trois ans d’études supérieures il obtient le master 2 en écophysiologie et rentre au bercail pour servir le pays. Fonctionnaire des services des eaux et forêts, il a trouvé dans le milieu professionnel la matière première pour entreprendre une véritable révolution cosmétique. Le point de départ de l’innovation aura été la senteur que dégagent les plantes sauvages. Sensible à ce phénomène il entreprend des recherches qui ne tardèrent plus à donner des résultats concrets. Dès lors ce fut le début d’une aventure prometteuse. Il s’attaqua à connaitre davantage le karité. Cette folie lui a permis d’anéantir les odeurs qui collent au beurre de karité. En même temps il se lança à mener des recherches sur les espèces odorantes et médicinales. Cette initiative a été farouchement soutenue par le professeur Drissa Diallo l’actuel secrétaire général du département de la recherche scientifique. Emporté par la passion des plantes, il a mis au point une gamme d’huiles essentielles à base de plantes dont la citronnelle cymbopogon citratus (bimboulou en bambara), la basilique ocinum basilicum (choukolan en bambara), la cymbopogon gigantus (tièkala en bambara), gingembre zinziber (niamakou en bambara) et l’ail ocinum allium, syperus rotundus (n’guéni en bambara), menthe poivrée mentha piveta (nanayé fiman en bambara). Au-delà de ces panoplies de produits rares, il fabrique également des savons à base de beurre de karité et d’huile de carapa trocera (kobi en bambara) sans oublier de l’encens prêt à l’emploi dans une manière dont lui seul détient le secret. Par ailleurs, l’innovateur excelle dans la médecine traditionnelle où il a mis en œuvre de nouveaux produits tels que : l’anti cari dentaire, l’anti moustique et surtout un remède efficace contre la constipation. Dans les jours et les mois à venir rien ne l’empêchera d’arracher un prix au prochain salon de l’innovation.
Ce que l’on peut retenir de ce fabuleux parcours est la suivante : « le jour où nos compatriotes feront le déclic que la nature nous a légué un grand héritage que nous sommes en train de dégrader, notre pays ferait un bon en avant.
Aboubacar Eros Sissoko