Paludisme, choléra, malnutrition guettent les 300.000 réfugiés maliens

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PARIS / AFP – Le paludisme et le choléra, en raison de l’arrivée de la saison des pluies, et la malnutrition, après l’épuisement prochain des vivres bien avant la récolte, guettent les 300.000 Maliens ayant fui les violences dans leur pays, a averti mardi Médecins sans Frontières.

En raison de l’occupation du nord du Mali par des groupes armés depuis près de trois mois, de nombreuses régions du nord du Mali se vident. Les réfugiés et déplacés se cachent dans la brousse ou partent en masse vers le Burkina Faso, le Niger et la Mauritanie, rappelle MSF, qui chiffre leur nombre à 300.000.

L’organisation humanitaire est présente dans des camps de réfugiés et centres de santé de ces trois pays, ainsi que dans des régions frontalières du Mali où ses équipes ont assuré plus de 23.000 consultations médicales depuis février.

Nous soignons principalement des infections respiratoires, des cas de paludisme et des diarrhées. Ces pathologies sont souvent dues aux conditions de vie extrêmement précaires auxquelles doivent faire face les réfugiés , constate Marie-Christine Férir, coordinatrice des urgences pour MSF, dans un communiqué.

Le manque d’eau potable et la malnutrition, alors que les réfugiés dépendent entièrement de l’aide humanitaire, sont relevés par MSF.

Pour les protéger contre la rougeole, dévastatrice pour des enfants qui vivent dans la promiscuité des camps et souffrent de malnutrition chronique, 10.000 enfants ont été vaccinés depuis mars.

Des cas de choléra se sont déclarés au Niger, où 600 malades ont été pris en charge depuis début mai.

La vulnérabilité des populations réfugiées et l’arrivée de la saison des pluies augmente les risques d’épidémies comme le paludisme et le choléra. De plus, la période de soudure – la période entre les deux récoltes annuelles -débute au mois de juillet et entraîne toujours une augmentation de la malnutrition aiguë, souligne MSF.

Le coup d’Etat militaire qui a renversé le président Amadou Toumani Touré le 22 mars a précipité la chute de l’immense région désertique du Nord Mali aux mains du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, rébellion touareg) et surtout du mouvement islamiste Ansar Dine et de son allié Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

(©AFP / 26 juin 2012 18h36)

 

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  1. D’une dictature à l’autre: 52 ans d’une histoire malienne

    Le Mali du début des années soixante cherchait à s’affirmer comme un état nation sur la scène internationale. 

    Très actif dans le mouvement des pays Non Alignés, le président Modibo traitait directement avec Kennedy, De Gaulle, Kroutchev, Tito, Nasser, Mao , Hô-Chi-Minh et Fidel Castro, alors que les fantassins de la pègre militaro-politique actuelle, sont réduits à la recherche de rendez-vous auprès des fonctionnaires du Quai d’Orsay, du régime algérien et à faire de la ola à Blaise Compaoré.

    Quelle régression!

    Le Président Modibo Keita, demanda à l’armée française de quitter le territoire malien, battit une monnaie nationale, essaya de jeter les bases d’un développement économique et social.

    Il avait beaucoup d’ambitions pour le Mali. 
    En lisant la première campagne de 1961 à 1962 du premier plan quinquennal du régime de Modibo Keita, j’ai été surpris par la grandeur de l’ambition qu’avait le premier gouvernement du Mali indépendant,

    Mais ce n’était pas facile car nous venions de loin , et malgré plus de 60 ans de colonisation, le Soudan français dont nous avons hérité était scandaleusement marginalisé sur le plan du développement économique et social par le colonisateur comparé à d’autres anciens territoires de l’AOF, l’Afrique Occidentale Française, devenus ceux de la communauté.

    Aussi des relations personnelles difficiles entre Modibo et De Gaulle (sans doute liées à l’épisode de l’éclatement de la fédération du Mali et aux prises de position de Modibo pendant la guerre d’indépendance de l’Algérie) ont fortement contribué à mettre son régime sur ses gardes. 

    A juste titre d’ailleurs car l’ancien colonisateur ne s’est jamais lassé de tentative des déstabilisation en infiltrant (par des idées) les anciens du PSP (parti progressiste soudanais) et certaines corporations du Mali indépendant des années 60 pour essayer de saborder les choix politiques et l’option socialiste de l’union soudanaise RDA (Rassemblement démocratique africain).

    Cette politique d’immixtion dans les affaires intérieures du Mali et de la politique de déstabilisation de la France de De Gaulle a triplement marché:

    1. Des soulèvements sociaux ont pu éclater dans le pays avec une vigoureuse opposition des commerçants contre le nouveau franc malien et l’option socialiste du régime de Modibo.

    2. Modibo et son régime sont tombés dans le piège d’une radicalisation du régime qui malheureusement a conduit à des crimes contre des monuments comme Fily Dabo Sikosso et bien d’autres.
    Pire les miliciens du régime ont par leur cruauté restreint considérablement les libertés fondamentales des maliens tout en cultivant le culte de la personnalité.

    3. Les pays côtiers frontaliers du Mali restés en zone franc ont continué à relayer la politique de sabordage de la France contre l’économie malienne dans le seul but de l’asphyxier et de le faire couler.

    La conséquence a été le retour dans la zone franc en 1967 avec à la clé une dévaluation du franc malien (qui continua d’avoir cours légal au Mali jusqu’en 1984) après la grande sécheresse qui avait mis l’économie malienne à genou au milieu des années 60.

    Et le 19 novembre de l’année qui suit: “le régime dictatorial de Modibo Keita et de ses valets a chuté…” un communiqué de la radio Mali met fin au suspens des maliens qui avaient passé la nuit à écouter une interminable musique instrumentale de Ba Zoumana Sissoko dit Bazoumana Ba et qui continua jusqu’à à la mi journée.

    Les maliens dans leur grande majorité sont soulagés et saluaient un vent de liberté qui les manquait.

    Une page de l’histoire se ferme.

    Le CMLN, le Comité Militaire de Libération Nationale, quatre lettres et quatorze jeunes officiers et sous officiers s’emparent du pouvoir sans vraiment y être préparés. 

    De 1968 à 1978 ce fut la guerre de leadership, les frasques, et le laisser-aller tranchant radicalement avec les années labeur et d’honnêteté du premier régime dans les conduites des affaires du pays.

    Moussa Traoré se fait plus discret ou modéré, demanda aux cantatrices de ne pas chanter ses louanges mais plutôt de dédier leurs chansons à l’armée malienne. 

    Une institution qu’il préserva et même renforça dans la rigueur et le sens du service et de l’éthique du soldat de Kissima Doucara au général Coulou.

    Cette Demande fut enfreinte par le chanteur Salif Keïta dans son “Soumbouya Balla don Foli” vite transformé en “Sinè don Foli” et par Tata Bambo Kouyaté à travers ses “Balla i gni wellé…”

    Pour une fois les maliens peuvent parler librement ou presque à condition que Tiekoro Bagayogo ou Kissima Doucara soient loin sinon tu risques de danser “le Tièkolo Ba” au Motel.

    Après l’élimination du capitaine Diakité, la mort suspecte de Modibo en 1977 (déporté à Kidal et réclamé à Bamako par les étudiants du temps de Boniface) ce fut le tour des deux têtes brulées de la junte militaire et quelques uns de leurs frères d’armes de tomber en 1978 car surpris par Moussa Traoré et Youssouf Traoré qui ont été plus rapides dans ce jeu dangereux des militaires qui n’a qu’une seule règle connue de tous: 
    “Prends le avant qu’il ne te prend! Sinon c’est toi qui va aller boire la bouillie dans une boite à Taoudénit comme Dibi Syllace Diarra”

    Ensuite ce fut l’UDPM, l’Union Démocratique du Peuple Malien, le parti unique. “Il est l’expression de l’unité nationale” m’a-t’on appris à l’école du parti (qui s’invitait dans nos salles de classes) même si je n’ai jamais été d’accord. 
    J”ai toujours défendu une démocratie pluraliste et je continuerai à le faire.

    L’UDPM innovait déjà avec le “consensus” et la “cooptation” pour maintenir des élus sans bases au sein des instances dirigeantes comme le Conseil National du parti ou le Bureau Exécutif central, B.E.C. 
    Surtout ne prononcez jamais “bec” sinon vous risquez de passez une nuit sans votre femme.
    Ah si vous pouviez demander à Lamine Coulibaly ancien de l’Ortm, paix à son âme. C’était un grand Monsieur.

    Demandez plutôt à Baba Daga, le fraichement nommé Directeur Général de l’Ortm, il vous racontera, la mésaventure de son excellent collègue.

    L’UDPM inventa aussi “la démocratie au sein du parti” et “la section pilote avec palme” pour endormir les consciences et réussir les élections à 99,98% des suffrages exprimés pour leurs candidats aux différentes consultations électorales. 

    Ouh quel succès!

    Le parti avait son organisation unique pour les femmes (L’UNFEM) et pour les jeunes (L’UNJEM).

    Cette mascarade et parodie de démocratie sur fonds de médiocrité et de laisser-aller (châteaux de la sécheresse, slogans creux comme “la lutte contre l’enrichissement illicite”) agaçaient en premier lieu les étudiants.
    Boniface en 1976 puis Cabral en 1980 et 1981 osent affronter ouvertement pour la première fois une junte militaire qui se croyait tout permis.
    Non mes chers amis, la bande à Sanogo ne sont rien à titre de comparaison, puisqu’il sort difficilement de son Kati fortifié.

    Kissima était tout aussi commerçant, banquier que ministre de la Défense. Tiekoro était tout aussi entraineur du Djoliba, chef d’orchestre au Motel que Directeur national de la sécurité.
    Alors vous comprendrez mieux le morceau “samia” du chanteur Salif Keïta (dédié à l’homme) dans son album “la différence” .

    Moussa Traoré qui avait éliminé les éléments les plus coriaces du CMLN, avait pris de l’assurance (il suffisait juste de remarquer le grand boubou, le treillis, et l’assurance de ses pas lors de ses tournées à l’intérieur du pays coiffé de son béret vert et flanqué d’une flopée de gardes du corps aux allures martiales) et ses protégés Sekou Ly, Danfaga, Oumar Diallo Birus, Ouloguème et autres Madou Coulou lui étaient dévoués comme en Corée du Nord.

    Cette assurance et cette assise contribua malheureusement à rendre le Général d’armée intraitable à toute ouverture politique avant le congrès de l’UDPM de 1991.

    La chute du mur de berlin en 1989 et le sommet de la Baule en 1990, ont ouvert une voie aux peuples africains pour leur aspiration à plus de liberté et de démocratie pluraliste. 

    Le peuple malien ne rata pas ce train. 

    Au début avec l’aide de Moussa lui même (pièce de théâtre wari: toléré; jet de chaussure dans la mosquée: idem; radios libres et journaux libres).

    Ces vagues de tolérances inhabituelles renforcent les mouvements et associations démocratiques d’abord clandestins puis autorisés (CNID association et ADEMA association, AJDP et j’en oublie…)
    L’AEEM est créée dans la foulé toujours dans la clandestinité, elle mène les AG (assemblées générales) clandestines sous la conduite d’Oumar Mariko ancien de l’Unem sous Cabral. 

    Les marcheurs de Bagadaji et de Niarela et bozola inaugurent les premiers le pavé malien avec beaucoup de courage.

    Le vendredi 18/01/1991 une marche interdite du Cnid de Me Moutaga Tall, de Hamidou Diabaté, et j’en oublie… (à Bamako Coura, Dravela et sur le boulevard de l’indépendance) se termine par des arrestations dont des étudiants.

    Le samedi 19/01/1991 l’Adema association de Mamadou Lamine Traoré, Alpha Oumar Konaré, Ali Nouhoum Diallo, Mme Sy Kadiatou Sow et son Mari et j’en oublie.. tenait son meeting.

    Le dimanche 20/01/1991 un comité directeur clandestin de l’AEEM informe ses participants de l’arrestation de quelques camarades élèves et étudiants le 18/01/1991 lors de la marche interdite du Cnid.

    Le lundi 21/01/1991 les étudiants de l’ENA barrent la route d’accès à Koulouba dès 8 heures. 
    Les forces de l’ordre ne tardent pas à venir, la bande à Dicko, la Camora et autres étudiants anomynes de l’ENA venaient de déclencher le printemps malien vingt ans avant les pays arabes.

    Le lendemain le mouvement se poursuit et se radicalise avec casses et affrontements avec les forces de l’ordre. 

    L’école est fermée jusqu’en mars 1991. Les régions imitent Bamako et la crise s’étend.

    Le nord était déjà en guerre avec la rébellion touareg du MPLA, et autres mouvements touareg et arabes.

    Désormais ça brule au Nord et au Sud en même temps.
    Un peu comme maintenant sauf que les acteurs de 1991 étaient meilleurs sur tous les plans que ceux de 2012 au nord comme au sud.

    Les mouvements des associations démocratiques ne faiblissent pas, appuyés par les journaux et des radios privés de plus en plus critiques (la roue, les échos, radio Karia et j’en oublie..), l’Amdh, le barreau malien, l’untm et bientôt les femmes mères d’élèves et étudiants. De milliers de combattants anonymes affrontent ouvertement le régime et souvent au prix de leur vie devant les BRDM de l’armée malienne.

    Des centaines de victimes dorment dans le carré des martyrs à Niarela et dans d’autres cimetières du pays, nous n’oublierons jamais leur courage et leur bravoure. Paix à leur âmes!

    Une mention spéciale à Maitre Demba Diallo et à Bakary Karambé, respectivement responsables de l’Amdh et de l’Untm pour avoir donné à Moussa Traoré sa lettre de démission. Mais aussi aux femmes maliennes qui voulaient marcher sur Koulouba le samedi 23 après le vendredi “noir” 22 mars 1991. 

    On n’oubliera jamais l’acte patriotique des officiers du Comité du Salut du Peuple (devenu le CTSP avec les civils issus du mouvement démocratique) avec à sa tête le Lieutenant Colonel Amadou Toumane Touré dans la nuit du 25 au 26 mars 1991.

    Ainsi commença une transition démocratique de 14 mois et suivent deux régimes démocratiques (ou issus des urnes si cela peut soulager certain) de 10 ans chacun ou presque.

    En ce jour 26/02/2012 le Mali qui revenait de loin est encore parti très loin.

    Nous avons combattu le Général d’armée Moussa Traoré (les mains nues sans l’aide de l’Otan et de l’ONU) pour avoir un régime démocratique et donner le dernier mot au peuple malien dans le choix de ses dirigeants, dans la conduite des affaires du pays et œuvrer à ce que personne ne s’éternise à Koulouba pour faire comme Modibo ou Moussa parce que le pouvoir rend aveugle.

    Les partis politiques se sont endormis sur un “consensus” de facette et rétrograde et le peuple malien les a laissé faire, dans une aimable négligence de ses propres droits et devoirs.

    Le régime ATT qui devrait contribuer à consolider nos acquis démocratiques s’est perdu dans la corruption, la médiocrité et le mensonge d’état contribuant à faire de l’armée malienne une armée de cartons vides plutôt qu’une armée de défense nationale.

    Aux bras cassés en trellis de Kati et au gouvernement incapable de Cheick Modibo Diarra (avec sa politique à chaudes larmes du genre “Ouh pardon les gars j’ai encore tout loupé!”), cessez les politiques aux oeillères!

    Vous devriez savoir que depuis le 26 mars 1991 le dernier mot doit revenir au peuple souverain du Mali de décider de quoi demain serait fait en république du Mali.
    Si personne ne vous le dit, soyez sûrs que je le fais.

    Alors normalisez au plus vite le jeu politique au Mali avec tous les acteurs politiques, tendez la main à la communauté internationale et libérez le nord par tous les moyens (militaires et diplomatiques).

    C’est votre seule mission avant de préparer les élections générales libres, transparentes et démocratiques 

    Comme le disait le président Alpha Oumar Konaré “Le bateau Mali peut tanguer mais il ne chavirera jamais”.

    Que chacun se le tienne pour dit. 

    Vive le Mali démocratique et que Dieu bénisse le Mali.

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