Paix et sécurité au Mali: les engagements des femmes leaders

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Au nord, au sud au centre ou à l’Est de notre pays, les élues municipales ont sur le cœur cette paix qui devient une préoccupation pour chaque citoyen. Ainsi, elles ont bravé tous les dangers de la route pour donner leur part de proposition pour le retour d’une paix durable au Mali, à la faveur du forum des femmes conseillères municipales qui se tient à Bamako, depuis lundi. Elles, ce sont les conseillères municipales et femmes leaders de leur collectivité respectives, suite à un entretien, beaucoup ont accepté de réitérer leur soutien au gouvernement pour que finisse cette guerre qui n’a fait que trop durer.

Mme Maïga Fadimata Maïga, élue municipale à Niafunké :
« La paix, c’est l’affaire de tout le monde »

Je suis fière de participer à ce forum parce que je suis femme leader chez moi et j’ai mon mot à dire sur cette problématique de la paix. Cette crise nous la vivons quotidiennement dans nos collectivités. En venant à Bamako, nous avons été témoins des cas d’attaque et nous pouvions nous même être à la merci de ces bandits armés. Mais ce risque, on le minimise. Car pour trouver la paix au Mali, les femmes du Nord, particulièrement celles de Niafunké sont prêtes à braver tous les dangers pour apporter leur contribution. La paix est aujourd’hui l’objectif de toutes les femmes du Mali. La preuve, ici à Bamako, nous nous sommes retrouvées entre femmes leaders, on n’a pas parlé d’un parti politique spécifique. On a plutôt parlé des problèmes de chaque communauté pour trouver voir comment trouver une stratégie bien déterminée pour que revienne, qu’elle soit nationale et durable. Je lance un appel à tous les compatriotes pour que cette paix soit un comportement de tout le monde et de tous les jours. Je regrette que certaines personnes pensent que cette crise est le seul problème du gouvernement. La paix, c’est l’affaire de tout le monde. Au gouvernement, je lui garantis qu’elle a le soutien des femmes du Nord pour que le Mali retrouve son climat de paix d’antan. Mais il faut d’abord la justice et que la lutte contre l’impunité soit le cheval de bataille des autorités compétentes. Une fois de plus, que le gouvernement sache que cette paix est d’abord et avant tout une affaire de femme. Car les hommes peuvent fuir alors qu’une femme ne peut pas abandonner ses enfants, sa famille. Donc, nous sommes obligées d’aider le gouvernement pour que plus que jamais le sang d’un seul Malien ne coule plus, pour que plus que jamais aucune Malienne ne soit violée, pour que plus jamais on ne coupe les mains et les pieds des gens. Le Mali n’a jamais vécu ce cauchemar et nous allons nous battre pour mettre fin à ce désastre.

Mme Tamboura Aïssata Traoré, Mopti :
« La région de Mopti reste dangereuse pour les voyageurs »

À Mopti, nous avons besoin de paix. Dans la zone de Mopti, surtout dans le cercle de Youwarou, on ne peut pas se hasarder pour voyager. Les hommes en moto persécutent les paisibles citoyens. Dans la région de Mopti, ces gens-là même qui se disent musulmans violent les femmes et les enfants. C’est pourquoi quand on m’a parlé de ce forum, je me suis dit qu’il faut que je vienne pour y participer. Je suis sûre qu’ensemble, nous trouverons une solution à ce problème. En tant que femme leader de Mopti, je dis au gouvernement de mettre les moyens pour sécuriser l’ensemble du territoire national. Nous, les femmes, nous allons jouer notre partition en sensibilisant nos enfants et nos maris de ne pas suivre ces terroristes qui ne font rien de catholique. Nous soutenons le gouvernement pour toutes ses actions de paix au Mali.

Mme Fadimata Dicko, Gourma Rarhous :
« le gouvernement a notre soutien total ».
Nous les femmes de Gourma Rarhous, nous nous inscrivons dans la paix. Nous soutenons nos braves soldats qui tombent chaque jour pour sauver les vies des populations du Nord. Pour que cette paix soit durable, il faut que le gouvernement et ses partenaires organisent des ateliers de sensibilisation et d’éducation sur le radicalisme religieux. Cela peut contribuer considérablement à la paix. Quant à moi, je dis au nom de toutes les femmes de ma collectivité que le gouvernement a notre soutien total. Tant que nous sommes à Gourma Rarhous, nous allons aider les forces de l’armée à démasquer et à dénoncer les terroristes. Parce que sans cette paix, il n’y a pas d’activité génératrice de revenus ni de maraichage des femmes, pas de foire. En un mot, sans paix, pas de développement.

Mme Ascofaré Arkia Haïdara :
« On veut connaitre le contenu de
l’accord. »

Nous, nous voulons la paix. Nous voulons que la paix soit instituée parce que nous sommes vraiment fatigués. Nos routes sont coupées par les bandits armés, donc nous n’avons aucun revenu. Les convois de marchandises sont attaqués par les bandits. Ce qui affecte beaucoup les femmes commerçantes. On est vraiment fatigué de cette crise. À l’école non plus ça ne va pas. On veut la paix. Il faut que le gouvernement s’implique. Il faut que l’accord soit respecté par les deux parties. C’est ce qui peut amener la paix selon moi. Il faut aussi faire comprendre à tout le monde, le contenu de l’accord. On entend parler d’accord, mais on sait vraiment ce que c’est. On veut connaitre le contenu de l’accord.

Mme Touré Ramatou BAKAYOKO, Sikasso :
« Ce problème ne concerne pas seulement le gouvernement ».

On est venu pour parler de paix parce que le Mali est un et indivisible. Moi-même j’en suis l’illustration. Je suis native de Sikasso, mais mariée à un songhaï de Tombouctou. Donc, il va de soi que la paix nous importe beaucoup. Dans un pays où il n’y a pas de paix, les gens vivent mal. Nous à Sikasso, nous sommes en insécurité avec des braquages quotidiens qui se passent chez nous sur le tronçon Côte d’Ivoire est une préoccupation majeure pour les femmes de la région. Notre commune est à mi-chemin entre deux frontières. Nous aussi, on est inquiet de cette insécurité qui nous pose problème pour le développement de notre cité. L’appel que je lance au gouvernement, c’est de chercher une solution à cette insécurité.
Tout ce que nous pouvons faire, c’est conseiller nos amis, nos parents pour qu’on revienne tous à cette paix. Pour le gouvernement, on voudrait qu’il prenne des mesures, des solutions adéquates. Que l’impunité puisse être combattue pour qu’enfin le Mali redevienne ce qu’il était avant, c’est-à-dire un havre de paix. Ce problème ne concerne pas seulement le gouvernement. C’est un problème de tout le monde et les femmes jouent un grand rôle.

Maïga Tahiya CISSE, Bourem :
« Pour garantir la sécurité, il faut de bonnes routes au nord »

La route n’a pas été facile. En venant, on nous a attaqué en route. C’était deux bandits à moto, l’un était armé. Ils nous ont braqués avant de dépouiller les passagers de leurs biens. Malgré tout, on est là parce que c’est un engagement que nous avons pris pour le Mali. On est élue au nom des femmes, donc, nous sommes obligés de répondre partout à l’appel de notre patrie au nom des femmes. Le message qu’on a à lancer au gouvernement est que la paix revienne. Aussi, une solution rapide doit être trouvée à l’insécurité et au banditisme résiduel qui affecte presque tout le pays. Aujourd’hui, on ne peut pas aller à Gao et on ne peut non plus quitter Gao pour une autre région. La route est très mauvaise. Ce qui favorise cette insécurité est l’absence de route praticable. On recommande au gouvernement de faire tout pour faire des infrastructures routières. S’il n’y a la route, ça sera difficile pour une moto d’attraper un véhicule. La reconstruction de la route a commencé chez nous, mais les travaux sont très lents. Il faut accélérer les travaux. Nous sommes pressés de voir la route. Les femmes ont un grand rôle à jouer pour la paix. Parce que les enfants qui font le banditisme sont nos enfants, les hommes armés sont nos frères, nos enfants, donc on a un grand rôle à jouer dans le processus de la paix chez nous. Nous devons nous battre pour que la paix revienne chez nous, parce que sans paix, il n’y a de développement.

PROPOS RECUEILLIS Par Christelle KONE

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