L’engagement des femmes doit être une réalité dans la recherche d’une paix définitive au Mali. Pour ce faire, faudrait-il qu’elles soient impliquées dans les processus de dialogue, de paix et de réconciliation ? C’est ce qu’a compris le NDI, qui a organisé mardi dernier, en partenariat avec le Réseau Paix et Sécurité des Femmes de l’Espace CEDEAO REPSFECO/Mali une journée de planification et d’échanges entre les femmes leaders et les institutions spécialisées en matière de paix et de réconciliation au Mali.
La Mali revient de loin. Jadis considéré comme un exemple dans la sous-région et en Afrique en termes de démocratie et de stabilité, la crise profonde et multidimensionnelle qu’il a traversée en 2012 a contribué à dégrader la situation sociopolitique et sécuritaire.
Cette crise sans précédent a été caractérisée par la destruction du tissu social, l’effondrement de l’économie des régions du nord et le déplacement de près de 400 000 personnes à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Les femmes et les enfants représentent plus des ¾ qui étaient obligés de quitter leur terroir. A ce tableau, s’ajoute les nombreux sévices physiques et psychologiques que les occupants ont fait subir aux populations qui ont choisi de rester sur place malgré l’occupation. Ce conflit armé a profondément affecté les relations entre les individus et les communautés du Nord du pays et a eu des répercussions sur l’ensemble du pays, ce qui s’est traduit par des déplacements de populations à l’intérieur et l’exode des populations vers les pays voisins. Ayant payé le lourd tribut des conséquences de cette crise, les femmes ne doivent pas être mises à l’écart du processus de dialogue et de réconciliation.
C’est pour contribuer à ce processus que le NDI et le Réseau Paix et Sécurité des Femmes de l’Espace CEDEAO REPSFECO /Mali ont initié un projet dénommé : « Promouvoir le rôle des femmes dans les processus de réconciliation au niveau local et national».
La rencontre de mardi était une des étapes de projet. Une trentaine de femmes leaders des communautés maliennes ont ainsi échangé avec les expertes du NDI et les représentantes de la Commission Vérité Justice et Réconciliation (CVJR), du Ministère de la Réconciliation Nationale et du Développement des Régions du Nord et du Haut Représentant du Président de la République pour les pourparlers de paix. Il s’agissait de renforcer les capacités des femmes leaders en facilitation de dialogue, communication, plaidoyer et en réconciliation ; et de permettre d’identifier des activités de réconciliation et d’édification de la paix à mettre en œuvre au niveau local afin de contribuer aux processus de réconciliation.
Rappelons que la cérémonie d’ouverture était présidée par le chef de cabinet du ministère de la réconciliation, Illal Kamar Ag Oumar. On notait aussi la présence du premier secrétaire de l’Ambassade de Grande Bretagne, Adrian Hunt, du directeur résident du NDI, Dr Badié Hima et de la vice- présidente du REPSFECO, Dr Mariam Djibrilla Maïga.
Une contribution de Y. Tamboura