Le processus de paix et de réconciliation dans notre pays est l’affaire de tous. La Coalition nationale de la société civile et de la lutte contre la prolifération des armes légères (CONASCIPAL) entend participer pleinement à cette dynamique de résolution de la crise que traverse le pays. C’est dans ce cadre qu’elle tient depuis hier au Centre Aoua Keïta, un atelier intitulé « rôle des acteurs de la société civile dans la construction et la consolidation de la paix en prélude au processus inclusif de concertation, de négociation, de médiation et de réconciliation ».
C’est le ministre de la Réconciliation nationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed, qui en a présidé la cérémonie d’ouverture en présence du directeur national du Programme gouvernance partagée sur la sécurité et la paix (PGPSP), Yacouba Diallo. Plusieurs personnalités d’organisations et institutions internationales étaient également présentes dont le représentant du PNUD, Samba Tall, et son homologue de la CEDEAO, Boncana Ibrahim.
L’atelier entend renforcer les capacités des organisations de la société civile dans le processus de réconciliation nationale et d’instauration d’une paix durable au Mali. Prennent part à la rencontre plus d’une centaine de participants qui vont, durant trois jours, discuter des moyens pour les acteurs de la société civile de prendre une part active au processus de dialogue inclusif entre le gouvernement, les groupes armés et l’ensemble des couches sociales. Il s’agira de mutualiser la réflexion sur la base d’un état des lieux de la crise, de ses dimensions et des acteurs en jeu.
Les participants vont plancher sur les différents accords signés entre le gouvernement et les rebelles, notamment l’accord préliminaire de Ouagadougou et la feuille de route d’Alger. Les débats porteront également sur le processus de paix et de réconciliation nationale dans sa globalité : état des lieux, défis, enjeux et perspectives. La problématique de la prolifération des armes légères dans le cadre des futures opérations de Désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR), la question des forces de défense et de sécurité, etc.
La rencontre correspond aux orientations de la société civile qui entend prendre activement part au processus de dialogue et de sortie de crise, a expliqué la directrice exécutive de la Conascipal, le Dr Mariam Djibrila Maïga. Ella a rappelé que notre pays a connu 4 générations de rébellion plus ou moins importantes. Tous ces soubresauts ont connu des dénouements heureux grâce au sens de responsabilité et de tolérance des Maliens. Ainsi, il appartient une fois de plus aux Maliens de faire preuve de discernement et d’esprit de tolérance pour juguler la crise actuelle. Personne ne doit rester en marge. C’est à ce prix que notre pays pourra retrouver sa stabilité pour une paix durable, a-t-elle conclu, avant de remercier l’ensemble des partenaires techniques et financiers pour leur accompagne constant au Mali.
Le directeur national du PGPSP et les représentants de la CEDEAO et du PNUD ont, tour à tour, salué l’initiative de l’atelier qui confirme l’engagement et la détermination de la société civile à accompagner les pouvoirs publics dans la quête de la stabilité et d’une paix durable. Le Mali est sur la bonne voie. Il faut consolider cet élan, a préconisé Boncana Ibrahim qui a réitéré l’engagement de la CEDEAO à accompagner le processus de dialogue inclusif entre Maliens.
Le ministre de la Réconciliation nationale a souligné la pertinence de l’atelier et insisté sur le caractère inclusif du processus de réconciliation. Selon Zahabi Ould Sidi Mohamed, un échec éventuel des pourparlers résiderait en grande partie dans l’exclusion d’une partie de ceux ou celles qui en sont les premiers acteurs. La société civile sera partie intégrante de tout le processus, car elle est et demeure une pièce maitresse dans l’équilibre social dans notre pays, a-t-il assuré.
Zahabi Ould Sidi Mohamed a rappelé le contexte dans lequel se déroule le processus de réconciliation inter-malien. Le chemin à parcourir reste encore long, a-t-il admis en soulignant que les défis auxquels le pays reste confronté demeurent la réconciliation nationale et la question de la sécurité des biens et des personnes. Le ministre a exhorté les participants à une profonde réflexion pour aboutir à des recommandations susceptibles d’inspirer les pourparlers.
L. DIARRA