Le Mali s’est engagé dans un processus inclusif de paix et de réconciliation nationale. Pour permettre aux femmes de jouer leur rôle dans celui-ci, le NDI, en partenariat avec le Réseau paix et sécurité des femmes de l’espace CEDEAO au Mali (REPSFECO), a initié un projet appelé: «Promouvoir le rôle des femmes dans les processus de réconciliation, aux niveaux local et national».
Les conclusions de ce projet ont été présentées, au cours d’un atelier de deux jours (16 et 17 décembre), aux femmes leaders venues des 8 régions du Mali et du District de Bamako. La rencontre était présidée par le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, Mohamed Ali Bathily, en présence du Directeur résident du NDI au Mali, Badié Hima et de plusieurs actrices de la paix et de la sécurité au Mali.
Au cours de cet atelier, elles vont échanger sur les recommandations de paix et de réconciliation issues des fora organisés aux niveaux des communautés locales et partager ces recommandations avec les autorités en charge du processus de paix et de réconciliation, en vue de leur adhésion.
Profitant de cette rencontre, le ministre de la Justice a invité les femmes leaders à sortir des discours pour poser des actions concrètes. Selon lui, l’une des causes des échecs de la résolution des précédentes crises dans notre pays a connues est due au fait qu’on a voulu tout résoudre dans la théorie.
C’est pourquoi il a insisté pour que les femmes leaders agissent afin d’éviter qu’elles ne soient toujours les victimes des crises. Il a notamment donné l’exemple des précédentes rébellions, au cours desquelles les femmes ont connu plusieurs violations de leurs droits, décrivant des situations où les femmes ont fait l’objet de viols et ont été utilisées comme esclaves sexuelles.
Pour sa part, le Directeur du NDI au Mali a indiqué que le travail des femmes leaders des communautés avait permis de faire ressortir les préoccupations de leurs communautés respectives et leurs propositions pour la paix et la réconciliation.
Au terme de la présente session, a-t-il expliqué, «nous disposerons d’un document de synthèse de l’ensemble des propositions des différentes communautés maliennes, de toutes les contrées du pays. Ce document peut servir au plaidoyer pour l’implication des femmes dans le processus de paix et de réconciliation, à travers les organismes en charge de la question».
A l’en croire, aujourd’hui, les Maliens sont tous tournés vers les pourparlers d’Alger, qui constituent une phase importante dans la résolution du conflit du Nord et doivent permettre d’aboutir à une paix définitive et durable. A ce niveau, il a précisé que les préoccupations et les points de vue des femmes doit être entendus, analysés et intégrés dans l’approche de la gestion du conflit et dans les dispositions pour la réconciliation.
«Les femmes maliennes ne doivent pas rester en marge des négociations, car elles sont celles qui ont souffert le plus des conséquences du conflit. Elles doivent activement prendre part à tout le processus de paix et de réconciliation», a-t-il conclu.
Youssouf Diallo
