L’Amicale des anciens élèves du Prytanée du Mali (AEPM), en partenariat avec le Centre d’analyse et recherche dans l’espace sahélo-saharien (Caress), a organisé une conférence-débat sur la culture de la paix, à l’Ecole de maintien de la paix Alioune Blondin Bèye.
Il s’agissait à travers le thème “culture de la paix” de lancer le débat sur la quête de la paix dans notre pays et échanger sur les mécanismes de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), y compris les initiatives locales de résolutions des crises.
“Frappé de plein fouet par la crise multidimensionnelle, seule une dynamique citoyenne est une option idéale. Cette dynamique, nous l’avons compris par ses échanges d’idée dans cette école symbolique pour l’Afrique et du monde”, a indiqué Ousmane Sina Diallo, président l’Amicale des anciens élèves du Prytanée du Mali.
“Nous sommes convaincus que cette période de crise est une occasion pour les Maliens de se remettre en cause. L’organisation de cette conférence-débat est notre contribution”, ajoutera-t-il.
Les conférenciers, Boubacar Gaoussou Diarra et Cheaka Abdou Touré, représentant spécial du président de la Commission de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, ont mis en exergue les avancées enregistrées et les obstacles rencontrés dans le processus de paix au Mali.
Le conférencier, l’ancien ministre Boubacar Gaoussou Diarra dira que la crise est derrière nous. Mais la gestion du processus de paix est la problématique du moment. “Le processus de paix est dans une phase cruciale. Il s’agit de raccommoder les liens sociaux qui ont pris un sérieux coup lors de la crise. Parce que la gestion calamiteuse des précédentes crises a approfondi la déchéance sociale sur l’Etat. Les difficultés de la justice sont déjà connues : faible équipement, défiance des acteurs et corruption. Malgré la mise en œuvre des nombreuses réformes judiciaires, son fonctionnement reste mis en cause par la population…”
“Pour avoir une culture de la paix, il faut aller au-delà du concept traditionnel de justice. L’appropriation de la justice transitionnelle est un passage obligé”, proposera-t-il.
Cheaka Abdou Touré, représentant spécial du président de la Cédéao est revenu sur les efforts de la Communauté. Selon lui, l’objectif de la politique de la Cédéao est de former des citoyens capables de coopérer en vue de vivre ensemble dans la poursuite d’objectifs communs de développement et de changement social durable.
“La restauration de la paix fait partie intégrante des objectifs de la Cédéao, en plus de la prise en compte des besoins spécifiques aux niveaux du traitement des conflits et de la recherche de la paix”. Il ajoutera que “la participation accrue des jeunes dans la phase post-conflit de mise en œuvre de l’Accord de paix au Mali est déterminante”.
“Des efforts ont été consentis pour assurer la protection et l’assistance de la population de l’espace. Il reste cependant à combler les lacunes dans certains domaines…”
Mais faut-il rappeler que l’inclusion des femmes et des jeunes dans le processus de paix et de démocratie est dès lors une nécessité.
Bréhima Sogoba