« C’est par les femmes et seulement par elles que nous pouvons définitivement restaurer la paix et la réconciliation au Nord Mali. Puisqu’aucun homme ne peut rester insensible aux larmes d’une femme ». C’est par ces mots que le ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Traoré Oumou Touré a reçu les femmes leaders chet tamasheq le samedi dernier dans son cabinet. C’était à l’occasion de la réception d’une déclaration de Chet Akal, Groupement des femmes leaders chet tamasheq. Elle était assistée par son secrétaire général Mohamed Attaher Maiga.
Avant de recevoir ladite déclaration des mains de la présidente du groupement, Mme Sann Hauser Keltoum, Mme le ministre a beaucoup insisté sur le rôle que les femmes peuvent jouer dans la recherche de la paix. C’est pourquoi, elle compte beaucoup sur elles pour ramener la paix au Mali. En croire Mme Traoré Oumou Touré, même, les partisans de la violence ont eux aussi toujours souhaité que les femmes soient impliquées dans toutes les actions allant à la recherche de la paix. De même, elle reste confiante que seule l’implication des mères du Mali peut nous ramener définitivement la paix dans ce pays. Le chef du département a conclu en plaidant pour une cohésion, voire une fédération de l’ensemble des associations des femmes qui œuvrent pour que le septentrion malien renoue avec la paix.
Dans leur déclaration, ces femmes de la société civile chet tamasheq de tous bords et tous horizons, invitent l’Etat et les mouvements armés, signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, à prendre toutes leurs responsabilités devant cette situation préjudiciable à la quiétude des populations en souffrance. Ces femmes engagées pour la cause, disent en prendre en témoin la plume de l’histoire de notre pays et le monde tout entier. Elles sollicitent également toutes les parties signataires, au respect de leur engagement en accélérant la mise en place des unités mixes et du Protocole d’accord du G5, afin de sécuriser les populations et leur biens.
Par ailleurs, dans sa déclaration, le Groupement des femmes leaders chet tamasheq se dit consterné face à l’impuissance et le silence des Nations Unies, de la force Barkane, de l’Union africaine, de l’Union européenne, de la médiation algérienne et du gouvernement malien. Une telle attitude, selon le groupement est la pire traduction d’une posture sous la forme d’une complicité passive, d’une carence de la démocratie à trancher les décrets qui urgent, dans un système globale.
Conscientes de la gravité de la situation, les femmes tamasheq de toutes appartenances, ont lancé un appel solennel à toutes leurs sœurs de tous bords et tous horizons à rejoindre ou appuyer la dynamique du mouvement Kel Azidiz. De même, elles demandent à l’ensemble des partenaires du Mali, à la population des régions affectées par les conflits, aux Etats concernés d’adopter un langage franc afin d’éviter la langue de bois et le laxisme qui minent nos sociétés.
La déclaration fera l’objet d’une remise officielle au Premier ministre en présence du groupement des femmes leaders chet tamasheq a promis le ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille.
Diakalia M. Dembélé
