Paix et cohésion sociale : Des primats de la démocratie et du développement durable

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Mohamed Salia
Mohamed Salia,CNJ

En cette période charnière de profonde interpellation et de nécessaire ravivage de la fibre patriotique, chaque malienne et chaque malien doit se livrer, dans son quotidien, à des actions qui serviront à prêcher la paix, le vivre ensemble, la réconciliation nationale et bien d’autres idéaux qui plaideront en faveur d’un Mali uni, apaisé et prospère.

Dans ce même ordre d’idée, nous estimons que les décideurs, pour leur part, devraient encore accentuer leurs efforts en faveur de l’éducation, la santé, la recherche scientifique et technologique afin de mieux doter notre jeunesse de capacités à affronter les défis nouveaux auxquels notre pays est confronté.

Les préalables à cet ambitieux processus de développement exigent la création de conditions propices à la consolidation de la paix, à la sécurité, à la cohésion sociale et au bien-être ; mais aussi un Etat de droit, une bonne gouvernance et une démocratie forte et solidaire.

Aussi, de notre avis, doit-on accorder une place prépondérante au dialogue interculturel qui pourrait se définir comme  un échange de vues, ouvert, respectueux et basé sur la compréhension mutuelle, entre des individus et des groupes qui ont des origines et un patrimoine ethnique, culturel, religieux et linguistique différents. Il a pour enjeu d’endiguer la dimension violente et mortifère de la culture en contribuant au vivre ensemble.

Dès lors, toute l’œuvre de construction de paix consistera à prendre acte d’un état de fait important: la diversité humaine.

L’interaction, l’échange et la communication entre les cultures dans le respect mutuel de la différence, et la quête d’unité collective dans la diversité est l’intérêt principal des études interculturelles.

L’essentiel de la pédagogie interculturelle est d’apprendre à des personnes de cultures différentes à communiquer entre elles, à mieux se connaître et à se découvrir, au-delà des préjugés, des stéréotypes et des clivages entre leurs cultures d’origine.

Au niveau politique, il s’agira inexorablement de s’impliquer pour effacer les séquelles des douloureux souvenirs, de contribuer à une meilleure entente entre communautés, de promouvoir un sentiment de solidarité, comme la conscience d’une citoyenneté universelle.

Au Mali où il est loisible de remarquer que les cultures s’imbriquent davantage, il est important d’apprendre à mettre à profit la diversité culturelle croissante des communautés, la dynamique inhérente à chaque culture, afin de créer des synergies pour inventer de nouvelles façons de vivre ensemble.

Un pays en proie à une crise récurrente concentre d’abord ses efforts sur la recherche de solutions pour rétablir la paix au détriment du développement économique. Une croissance qui ne pourrait peut être se réaliser dans un contexte de turbulence, d’instabilité ou d’enchevêtrement d’évènements à reculons.

C’est pourquoi, des efforts devront aussi être consacrés pour l’acquisition des infrastructures économiques, notamment celles liées au réseau routier, fluvial, aérien, les moyens de communication qui favorisent les échanges commerciaux et l’intégration des populations situées aux différents coins et recoins du pays.

Mohamed Salia Touré

Président du CNJ-Mali

 

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