Il ressort de l’étude que notre capitale domine le paysage urbain et économique du pays et le centre névralgique de l’économie. Elle a tout intérêt à devenir une ville productive et vivable. En l’état actuel des choses, elle est loin de donner la pleine mesure de son potentiel
L’hôtel Sheraton de Bamako, a servi de cadre mercredi 20 février dernier, aux travaux de l’atelier de dissémination de l’étude : « Bamako, moteur de croissance économique et de prestation de services ». L’étude est financée par la Banque mondiale, à travers le Projet d’appui aux communes urbaines du Mali (PACUM). La rencontre était présidée par le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Mohamed Moustapha Sidibé, en présence de la directrice des Opérations de la Banque mondiale pour la Mali, Mme Soukeyna Kane, du maire du District, Adama Sangaré, du président du Conseil national du patronat, Mamadou Sinsy Coulibaly, de la directrice au Pôle d’expertise en développement social, urbain, rural et résilience de la Banque mondiale, Mme Anna Wellenstein et de nombreux autres invités.
Trois temps forts ont marqué les travaux de ce atelier de dissémination à savoir les discours des responsables, la présentation de l’étude et enfin le panel entre les acteurs et les usagers.
Selon l’étude, Bamako, capitale du Mali, domine le paysage urbain et économique du pays et le centre névralgique de l’économie. Elle a tout intérêt à devenir une ville productive et vivable. En l’état actuel des choses, elle est loin de donner la pleine mesure de son potentiel.
L’étude relève aussi que, la capitale malienne ne parvient ni à accroître sa compétitivité dans le temps, ni à fournir des services urbains attendus par ses citoyens.
Le problème, selon l’étude, c’est le nombre de la population à Bamako qui a doublé en seulement 15 ans. Pis, la pression démographique sur la ville devrait s’accroître à l’avenir. La même étude précise que dans les prévisions de croissance démographique, un bon nombre des 2,5 millions d’habitants actuels de Bamako verront la population de la ville dépasser même 13 millions d’habitants d’âmes d’ici 2050.
Il ressort également de l’étude qu’au Mali, le taux d’urbanisation a dépassé les 40%, ces dernières années. Son PIB par habitant dollars en PPA 1971 et en dollars constants de 2011, reste nettement inférieur à celui d’autres pays en développement présentant des niveaux d’urbanisation similaire. Le taux annuel de croissance urbaine, de 4,9%, est de loin supérieur au taux de croissance démographique, selon l’étude.
Selon Mme Soukeyna Kane en 2030, les prévisions indiquent que le Mali sera urbanisée à près de 50%. Cependant, l’urbanisation au Mali ne se traduit pas par des augmentations proportionnelles du PIB.
« En fait, au cours de la dernière décennie, l’urbanisation s’est accompagnée d’une désindustrialisation : aujourd’hui, la production industrielle ne représente plus que 18% du produit intérieur brut national, contre 28% en 2006 », a expliqué directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Mali. Avant d’estimer que l’importance économique et sociale de la ville ne doit pas être minimisée, sachant que toute décision prise à Bamako aura des effets durables sur le développement du pays.
Pour le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, cette étude contribue à l’atteinte d’un des objectifs de la Politique nationale de la Ville (PONAV) qui est de renforcer les économies locales pour améliorer les capacités d’autofinancement des villes et lutter contre le sous-emploi et la pauvreté. Le projet de rénovation urbaine de la ville de Bamako permet, selon Mohamed Moustapha Sidibé, d’opérationnaliser l’étude. En outre, Il a rassuré que son département ne ménagera aucun effort pour appuyer la mairie du District et les autres collectivités pour réaliser les actions salvatrices permettant à Bamako d’être un moteur de croissance et d’inclusion. Mohamed Moustapha Sidibé n’a pas manqué de remercier la Banque mondiale et l’ensemble des partenaires techniques et financiers pour la constance dans leur accompagnement.
Lors du Panel qui a suivi la présentation de l’étude, qu’ils ont animé, le ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat; le maire du district de Bamako; le président du Patronat du Mali et le responsable sectoriel développement urbain à la Banque mondiale, MeskaremBrhane ont chacun de son côté proposé leur solution pour le développement de Bamako.
AMTouré