Ouverture de la 2ème Session de la Cour d’assises : Un parfum de renouveau de la Justice

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La salle Boubacar Sidibé de la Cour d’appel de Bamako a servi de cadre à l’ouverture de la 2e session ordinaire des assises de l’année 2012. C’était sous la houlette du tout nouveau Procureur général, Daniel Tessougué. On y notait la présence d’autorités politiques et administratives, de leaders de la société civile et des membres de  la famille judiciaire.

La 2ème session de la Cour d’Assises qui se tient à Bamako, est appelée à traiter 70 affaires inscrites au rôle. La plupart des présumés sont détenus à la Maison centrale d’arrêt de Bamako. Précisons que sur ces 70 affaires au rôle de la présente session, il y a une prédominance des infractions de crimes de sang et d’atteinte à l’intégrité physique d’honnêtes citoyens. Viennent ensuite les crimes d’atteinte aux mœurs, de détention et consommation de stupéfiants. Ils sont suivis en tenant compte de leur nombre, par les crimes d’atteinte à la propriété privée et ceux relatifs à l’atteinte aux biens publics.

Dans son intervention, le Procureur général (Pg) près la  Cour d’appel dira que cette session se tient à un moment excessivement pénible dans la vie de notre pays, avant d’ajouter que nos pensées  vont à nos frères et sœurs qui se trouvent dans les zones sous occupation des islamistes et alliés. Il dira également que toute la nation compte sur nos braves soldats qui, au prix de leur vie, réussiront l’unification de la patrie, le Mali. Il faut aussi savoir que Daniel Tessougué a laissé apparaître son opposition à une quelconque négociation, avant de se poser un certain nombre de questions dans cette dynamique: «Négocier quoi et avec qui ? Et comme toujours, on occultera tous ses assassinats, ces viols, ces rapts, ces pillages et autres forfaits que les mêmes reprendront demain quand l’argent où les profits négociés seront finis. Il est temps de faire passer la justice et ce n’est guère faire hors sujet, que de dire que si la justice faiblit dans l’action étatique, c’est la porte ouverte à toutes les permissivités. Le Mali ne doit plus s’accommoder de formules bancales et oiseuses. Que ceux qui évoquent avec énergie la négociation, leur donne leur nationalité et un territoire. Ça suffit comme cela» a-t-il martelé.

En ce qui concerne la Justice malienne de nos jours, le nouveau Pg précisera que la mission que le peuple malien attend de sa Justice, est d’être en phase avec le droit, d’être véritablement au service de la vérité. Selon le Pg, l’injustice a fait trop de ravage dans notre pays, a-t-il conclu.

Prenant la parole, Me Mamadou Bobo Diallo, représentant le bâtonnier de l’Ordre des avocats du Mali, dira qu’il félicite le Pg d’avoir associé le Barreau pour l’organisation de cette session des Assises, avant de laisser entendre que le Barreau restera attaché aux droits des personnes. Il dira également qu’’il rejoint le Pg dans ce qu’il a dit concernant la diffusion des images des voleurs à visage découvert à la télé. Ce qui est une infraction au vu et au su de la loi car ces personnes ne sont pas encore jugées et que leur culpabilité reste à confirmer par une juridiction. Pour finir, il dira qu’’il compte sur le Pg car il sait que ce dernier a le pouvoir d’interpeller les chefs hiérarchiques de ces télés pour mettre fin à cette pratique qui n’honore pas la Justice.

Pour Moussa Sara Diallo, 1er président de la Cour d’appel, la Cour saura s’acquitter de sa mission à la lumière de la loi, en respectant le principe du contradictoire et de la présomption d’innocence. Elle veillera à ce que le coupable n’échappe pas aux mailles de la Justice. Elle saura sévir quand il le faut, étant entendu que la peine a aussi vocation à faciliter la resocialisation du délinquant. Et enfin la Cour acquittera l’innocent.

Seydou Oumar N’DIAYE

 

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