Oumou Barry est l’unique femme couturière de Diré. Elle est sortante du COPEC de Bamako, de Vieux Sambou Fané. Elle a décidé de retourner à la maison, dans sa ville de Diré plus précisément, pour y exercer sa profession.
Oumou Barry avait pris un stand au niveau de l’exposition du Festival de la concorde à Diré. Elle attendait impatiemment la visite des stands par l’épouse du chef de l’Etat Touré Lobbo Traoré, mais compte tenu du programme chargé de la cérémonie d’ouverture du festival, la présidente de la Fondation pour l’enfance n’a pu faire la visite des stands car il faisait nuit. C’est en faisant le tour des lieux que nous sommes tombés sur cette charmante dame au teint clair, assise derrière une machine à coudre. Nous n’avons pas pu la dépasser, tant elle attirait par sa présence dans cette exposition, mais aussi par son talent. C’est ainsi que nous avons eu un entretien avec elle.
Elle est venue dans la couture grâce à une de ses tantes couturière. Mieux Oumou aussi n’avait d’autres passions que la couture : " Je me suis adonnée à ça, cela fait trois ans avant d’aller au COPEC, à Bamako, pour apprendre la couture et les techniques de coupes. ". Oumou n’avait même pas fini son stage. Venue à Diré pour voir sa maman, elle s’est dit que ça ne vaut plus la peine de retourner à Bamako. Comme elle avait une machine à coudre, elle a décidé de rester pour exercer.
" Je ne suis pas parvenue à ouvrir un atelier. J’ai besoin d’autres machines pour le faire et aussi former des jeunes filles qui ne vont pas à l’école et qui sont nombreuses à Diré. C’est ce que je voulais expliquer à la Première Dame, pour qu’elle puisse m’aider. Mais malheureusement, elle n’est pas venue à mon stand et on ne nous a pas dit pourquoi,.
On n’est restée tard dans les stands à l’attendre. Peut être qu’on aura une autre occasion, sinon j’ai appris qu’elle est venue avec beaucoup de machines pour les femmes. Nous on en a besoin pour former les jeunes filles, elles pourront à leur tour s’installer parce que la ville est grande et chacun peut gagner sa vie ".
Pour ce qui est de la profession de couturière, elle mesure les difficultés. Il y a des clientes qui crient sur toi. Il faut savoir ménager chacun, parce que le client est roi. Ma spécialité c’est coudre les habits des enfants, mais je couds pour moi et les autres ".
Oumou Barry nous a fait savoir que vivre à Bamako n’est pas facile, c’est pourquoi elle a décidé de faire le come back, pour aider les femmes, les jeunes filles qui veulent apprendre la couture, afin de lutter contre la pauvreté : " Parce qu’elles peuvent aider leurs maris, leurs, parents et faire face à leurs propres besoins. En tout cas, elles ne seront pas liées directement à quelqu’un car, en travaillant, on gagne toujours".
Réalisée par Kassim TRAORE