La position de ville carrefour a transformé la capitale du Djitoumou en nid de prostituées, avec son corollaire de vols, d’actes de banditisme de tous genres.
L’insécurité dans notre pays prend des proportions de plus en plus inquiétantes. Les actes de banditisme sont perpétrés sous de multiples aspects. L’insécurité ne règne pas seulement dans le district de Bamako. Elle déstabilise les populations sur toute l’étendue du territoire nationale. Elles sont victimes d’escroquerie, assistent impuissantes aux trafics d’armes. Les citoyens travailleurs méritants subissent les vols, les cambriolages, les braquages à main armée commis par des fainéants malfaiteurs. Ces actes de banditisme et de criminalité abominables sont perpétrés au quotidien par les malfrats. Les bandits agressent les personnes et les dépossèdent ensuite de leurs motos. Ces voyous n’hésitent pas à mettre en scène des faux accidents de la circulation sur la voie publique pour appâter les usagers. Notre fait divers d’aujourd’hui porte sur un cas de braquage à main armée perpétré sur des forains dans la commune rurale de Ouélessébougou. Dans cette agglomération, la forte croissance de la population s’accompagne de problèmes d’insécurité. La localité de Ouélessébougou est située à 80 km de Bamako sur la route nationale N° 7 reliant la capitale à Bougouni. Une bretelle mène à Sélingué. La ville de Ouélessébougou est aujourd’hui un carrefour célèbre dont la foire hebdomadaire se tient les vendredi. Dans la capitale du Djitoumou, le climat est très doux et le paysage verdoyant, surtout en saison hivernale. Cette commune rurale du cercle de Kati ne cesse de se développer tirant profit de sa proximité avec Bamako. L’implantation de nombreuses Organisations non gouvernementales et des projets de développement ont impulsé la croissance de Ouélessébougou.
Malheureusement cette croissance exponentielle a son revers. En effet, la position de ville carrefour a transformé Ouélessébougou en nid de prostituées avec son corollaire de vols, d’actes de banditisme de tous genres. Les services de sécurité, malgré leurs moyens insuffisants, tentent de faire face à la situation. La gendarmerie de la circonscription est consciente du danger. Les éléments procèdent à des patrouilles régulières de nuit et de jour. Ce déploiement des forces de sécurité ne rassure pas les habitants de certains quartiers de Ouélessébougou et de certains villages environnants. Ils ne dorment plus que d’un seul œil parce qu’ils sont toujours victimes d’actes de vol et de banditisme. Les bandits visitent nuitamment les maisons. Leur mode opératoire consiste à endormir leurs victimes en les aspergeant de gaz somnifère. Ils ouvrent les portes des domiciles en utilisant des clés passe-partout ou des cisailles. Les cambrioleurs disposent de tout un arsenal pour démonter les cadenas des engins découverts dans les maisons visitées. Parfois ils se servent d’armes pour menacer les habitants qui se réveillent en sursaut ou qui tentent de les poursuivre.
La nuit, les rues ne sont plus sûres à partir d’une certaine heure. Les malfrats armés sont les plus redoutés des populations. Ils sont devenus maîtres dans l’art d’agir promptement tout en semant la terreur. Les attaques à main armée se multiplient sur les routes et les pistes rurales menant aux foires hebdomadaires de la commune de Ouélessébougou et des communes environnantes. Cette explosion des actes de brigandage prouve que cette race de malfaiteurs amés a encore de beaux jours devant elle. Actuellement dans la commune de Ouélessébougou, les braquages, les vols, les attaques, les cambriolages défraient la chronique. Chaque semaine enregistre son lot d’opérations criminelles sur les pistes des foires hebdomadaires. Une attaque armée a été perpétrée mercredi dernier, contre des forains sur la route de Dangassa (commune de Kourouba) dans la sous-préfecture de Ouélessébougou. Elle a semé la panique générale dans la localité.
Cette foire hebdomadaire très fréquentée, regroupe chaque mercredi les vendeurs et les acheteurs des communes de Ouélessébougou, de Dialakoroba, de Sanankoroba. De nombreux commerçants arrivent de Bamako. Le marché hebdomadaire de Dangassa est propice à la vente de produits agricoles (céréales, fruits et légumes) et du bétail. Ce jour là, les populations de la zone de Djitoumou, comme à leur habitude, avaient massivement afflué vers la foire hebdomadaire où elles réalisent des belles affaires. Ainsi, après une journée bien remplie, marquée par les interminables marchandages entre vendeurs et acheteurs, les forains emballèrent les stocks non vendus. Ils montèrent à bord des minibus qui attendaient là. Les premiers véhicules et leurs passagers quittèrent Dangassa aux environs de 18 heures. Une heure plus tard le deuxième convoi s’est ébranlé. Il n’arrivera pas à destination sans dommage. Après une demi-heure de parcours sur une piste bordée d’arbustes, le convoi fut brusquement bloqué par un tronc d’arbre barrant la route. Le chauffeur de tête freina pour permettre à ses apprentis de dégager l’obstacle. A ce moment précis des bandits armés jailliront des buissons pour attaquer les passagers et leur ordonner de sortir des véhicules. Ils mirent les forains en rang avant de commencer les fouilles corporelles. Un chauffeur sidéré n’approuva pas la fouille corporelle qui constitue une humiliation pour les femmes et les personnes âgées. Il se rebella contre les bandits. Il commença à vitupérer, demandant au chef de gang d’épargner les personnes âgées et les femmes. La révolte du chauffeur choqua un bandit qui lui tira une balle à bout portant. La balle l’atteignit à la mâchoire droite.
Profitant du cafouillage qui suivit, un passager se précipita à la rencontre des minibus du convoi suivant pour signaler l’attaque des bandits armés. Ceux-ci rebroussèrent chemin tandis que la gendarmerie de Ouélessébougou a été alertée. Les gendarmes rallièrent rapidement le lieu du guet-apens. Les malfrats apercevant au loin les phares des véhicules de la gendarmerie disparurent dans les buissons. Les blessés ont été rapidement secourus par les gendarmes. Ils seront transportés au centre de santé de référence de Ouélessébougou. Les recherches continuent pour traquer les bandits qui sèment la terreur sur les routes des foires hebdomadaires de la commune de Ouélessébougou. En attendant leur neutralisation, la psychose règne chez les forains. Rappelons qu’il y a quatre mois, des forains avaient été dépouillés de leurs revenus sur ce même axe.