« La Panafricaine des femmes, 50 ans après : acquis, nouveaux défis aux plans régional et national, sur la crise sécuritaire et ses impacts sur la famille. Quelle solution de sortie de crise ? ». Ce thème a été largement débattu les 2 et 3 août aux Maisons de la Femme et de l’Enfant sis à Sabalibougou et Dar-Salam.
Après 50 ans de lutte contre la décolonisation et pour la défense des droits des femmes, l’Organisation panafricaine des femmes (OPF), en collaboration avec d’autres organisations féminines internationales et d’institutions spécialisés des Nations Unies, a rassemblé toutes les femmes africaines en son sein. Cette rencontre visait à informer et sensibiliser les peuples africains, particulièrement les femmes, sur les conditions difficiles dans lesquelles elles vivent ; à mobiliser les populations africaines pour le combat contre le colonialisme et le néocolonialisme ; à contribuer efficacement à la libération totale des pays africains, notamment le nôtre, à conscientiser les femmes pour la création d’associations nationales ; à participer à l’élaboration et au renforcement des textes de lois régissant la condition féminine et à promouvoir l’unité effective entre les Etats africains. Toutes ces actions d’envergure sur la promotion des femmes et l’égalité des chances entre les sexes ont abouti à l’engagement des Etats à travers des instruments juridiques régionaux et internationaux qui représentent des acquis inestimables pour les femmes, en ce sens que ces instruments juridiques servent de recours aux femmes africaines pour réclamer leurs droits de la manière la plus légitime.
Pourtant, en dépit de ses 50 ans d’existence et d’actions à travers l’Afrique et le monde, l’OPF reconnaît aujourd’hui que ses résultats sont en deçà de ses attentes. Et malgré les multiples engagements pris par les Chefs d’Etat en faveur de l’égalité du genre, les conditions de vie des femmes africaines restent encore précaires. Malgré tout, elles subissent la féminisation de la pauvreté, l’analphabétisme, la mortalité maternelle et infantile, le VIH-SIDA, le paludisme et les conflits de toutes natures, entre autres. Selon Mme Diallo Kama Sakiliba de l’OPF, l’Afrique traverse aujourd’hui une période dure où la pauvreté, la faim, les maladies et l’analphabétisme sont les principaux maux (entre autres) qui y sévissent. A l’en croire, les défis sont énormes. Mais l’engagement des femmes africaines à faire de l’Afrique un havre de paix où il fait bon vivre. Concernant les acquis et nouveaux défis du Cinquantenaire de l’OPF au plan national, Me Djourté Fatimata Dembélé, directrice de la Maison de la Femme et de l’Enfant de Sabalibougou, a rappelé les avancées enregistrées suite aux différentes initiatives de l’Organisation pour la promotion socioéconomique et politique de la femme. Selon elle, l’état des lieux sur la situation des femmes au Mali depuis 1960 a permis de mettre en évidence des avancées significatives dans tous les domaines. Elle dira ensuite que la volonté politique affichée, l’existence de mécanismes institutionnels et les actions conjuguées des acteurs de la société civile, des associations, des ONG et groupements de femmes et des institutions étatiques (entre autres) ont permis de rendre possible l’évolution de cette situation.
Par ailleurs, Me Djourté Fatimata Dembélé a souligné qu’au constat, si des progrès importants ont été faits en ce qui concerne la promotion de la femme, l’équité égalité du genre est loin d’être atteinte au Mali. Aussi a-t-elle formulé des recommandations : comme par exemple lutter contre les pesanteurs socioculturelles pour mettre fin à la discrimination et aux stéréotypes qui entravent la promotion des femmes ; mettre en œuvre une politique visant à garantir l’égalité effective des hommes et des femmes dans tous les domaines et surtout, appliquer une politique de parité en matière de recrutement du personnel. Elle a en outre informé qu’en matière de promotion de la femme et d’équité du genre, des efforts sont entrepris et qu’une dynamique est en cours. Evoquant des solutions de sortie de crise, Mohamed Touré de la Direction nationale du Développement social a indiqué que ces solutions ne seront pas seulement d’ordre militaire et sécuritaire, mais qu’il faudrait faire en sorte que tous les aspects du développement, de libération des populations occupées du Nord, de leur réinsertion sociale et de la réparation des injustices soient déposées sur la table des négociations.
Salimata Fofana