La pression augmente en puissance sur le gouvernement de transition pour l’organisation des joutes électorales de février 2022. Les visites des délégations de la Cedeao et l’ONU vont dans ce sens. Par contre, le Premier ministre de la transition malienne pense que les Maliens aspirent plus aux réformes politiques et institutionnelles. Il reste à voir s’il pourra tenir la dragée haute à la communauté internationale et à la fronde en préparation dans le pays.
Le Premier ministre de la transition du Mali, Choguel Kokalla Maiga, joue la prolongation. Il n’entend pas céder à la pression de la communauté internationale. Suite à une visite, sous la coupe du Président en exercice de la Cedeao, Nana Akufo Addo, une délégation de l’organisation des Nations-Unies a séjourné au Mali, le samedi 23 octobre 2021. Elle était conduite par l’ambassadeur du Niger, Abdou Abarry et son homologue de la France, Nicolas de Rivière. Les diplomates onusiens ont martelé que la meilleure transition est la plus courte et qu’il ne faut pas, au nom des réformes, retarder les élections. Elles devraient, selon la Charte de la transition, se tenir le 22 février 2022.
Ils sont tous venus pour échanger avec le gouvernement sur la conduite de la transition. Au centre des interventions, la question des élections de février 2022 ont été évoquée. C’est dire que la communauté internationale tient à l’organisation des élections même si elle juge nécessaires les réformes politiques et institutionnelles. Ce qui semble ne pas être du goût des autorités maliennes de la transition. C’est pourquoi, au cours de différentes séances de travail avec ses hôtes de la Cedeao ainsi que de l’ONU, le chef du gouvernement n’avait que la thèse des réformes aux lèvres.
L’on se rappelle, Choguel Kokalla Maiga avait déjà dit à qui voulait l’entendre que les conclusions des Assises nationales de refondation (ANR) détermineront les dates des élections prochaines. Histoire de dire à ses étrangers que les Maliens veulent les réformes plus que le vote. Il avait auparavant laissé échapper un petit bout de sa volonté de prolonger cette transition. « C’est aux Maliens de décider la prolongation de la transition de quelques semaines ou de quelques mois », a-t-il récemment affirmé.
Dans sa débrouillardise, le Premier ministre leur a fait savoir que trois besoins vitaux sont indispensables à la survie du Mali. Selon lui, il s’agit de la sécurité, la justice, la réforme. « Le premier dénominateur est la dimension sécuritaire qui est la colonne vertébrale sans laquelle la puissance publique n’est pas légitime et la démocratie ne saurait être viable. Le second dénominateur de la crise politique de 2020 est l’inadaptation du cadre juridique et institutionnel régissant la gouvernance électorale au Mali », a expliqué le PM à ses hôtes du jour.
Il reste à savoir si ces arguments de Choguel Kokalla Maïga réussiront à convaincre la communauté internationale et la classe politique malienne qui laisse déjà apparaitre les signes avant-coureurs d’une fronde contre la prorogation de la durée de la transition.
Bazoumana KANE
Il n’y aura rien de transition après mars. C’est du rêve. les démocrates sont en sentinelle pour stopper toute véléïté de prendre le pays en otage transitoire. REFUS CATEGORIQUE. Point
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