L’élection du président Ibrahim Boubacar Keïta à la magistrature suprême du Mali a été vu par les Maliens, dans leur majorité, comme une lueur d’espoir pour un pays qui a longtemps souffert d’une crise multiforme et multidimensionnelle. L’actuel locataire de Koulouba, aux yeux des Maliens, était considéré comme l’homme de la situation, pour permettre au Mali de se relever. C’est pour cette raison que le peuple lui a fait confiance en lui accordant une large victoire dans l’espoir d’un changement non seulement de la situation au Nord, mais aussi des conditions de vie des populations. Mais à l’allure où les choses sont en train de tourner, nombre de nos compatriotes ont commencé à perdre espoir.
Situation inchangée à Kidal, diminution du pouvoir d’achat, coût élevé de l’électricité et de l’eau, augmentation des prix des produits de première nécessité, chômage des jeunes, sont entre autres défis qui sont pour le moment restés sans réponses concrètes. Partout aujourd’hui, dans la rue, au grin autour du thé, dans les salons feutrés, dans les services, l’impatience et le désespoir gagnent les Maliens. À entendre les débats à longueur de journée, les Maliens demeurent toujours en expectative de voir se réaliser les promesses de campagne du président de la République. À la limite, ils sont impatients et pressés de voir le Mali recouvrer entièrement sa souveraineté ; de voir s’infléchir la courbe des prix des produits de première nécessité ; de voir leur pouvoir d’achat «reprendre du moral».
Et enfin, les Maliens, surtout les plus jeunes d’entre eux, sont impatients et pressés d’avoir du travail. Comment trouver une solution à tous ces problèmes en si peu de temps, dans un pays qui a été sérieusement secoué par une crise sécuritaire, politique et institutionnelle ? C’est cette question qui irrigue la réflexion des uns et des autres.
Au demeurant, c’est vrai, les choses peinent à décoller, mais il faut reconnaître qu’elles ne sont pas aussi faciles qu’elles peuvent paraître. En effet, nous devons raison garder tout en restant vigilants. Mais il ne serait de mauvais aloi de contrôler les actions du pouvoir, sinon constituer un véritable contre-pouvoir. Ce dont nous avons besoin aujourd’hui pour relever les défis de l’heure.
Diango COULIBALY