Une opération spéciale d’enrôlement et de retrait des fiches descriptives individuelles à l’endroit des jeunes de 15 ans et plus est en cours actuellement à Bamako, jusqu’au 31 décembre. Au troisième jour de son lancement, l’opération suscite beaucoup d’engouements parmi des jeunes, dont certains auront la chance de voter pour la première fois aux prochaines échéances électorales.
Aïchata Diarra est étudiante dans une université de Bamako. Elle est parmi les jeunes maliens qui iront aux urnes pour la première fois aux prochaines élections. La jeune fille a soufflé ses 18 ans cette année, l’âge requis pour le vote au Mali.
Il est 8h du matin au centre principal d’état-civil de Korofina, en Commune I. La nouvelle majeure se joint au rang de la liste d’enrôlement.
Figurant déjà dans la base de données du recensement Ravec, elle tient dans sa main son ancien récépissé. Au bout de deux heures d’attente, l’étudiante passe enfin devant un des agents. Prise de photo et d’empreinte, l’opération de collecte des données biométriques a été vite faite minutieusement. Le soulagement se lit enfin sur le visage de la jeune fille. “Tout s’est bien passé”, a-t-elle laissé dire.
Comme Aïchata, tous les jeunes de 15 ans qui sont dans la base de données du Ravec et ne disposant pas de photos et d’empreintes digitales sont concernés par cette opération spéciale d’enrôlement et de retrait des fiches descriptives individuelles lancée par le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation.
Elle se prolonge jusqu’au 31 décembre 2020 dans les centres principaux d’états-civils du district de Bamako, la mairie du district de Bamako ainsi que le gouvernorat du district de Bamako. Elle enrôle aussi les personnes non enregistrées dans le Ravec afin de faciliter la délivrance de fiches descriptives individuelles et leur inscription sur les listes électorales.
Le gouvernement ambitionne de toucher plus de jeunes de 15 et 20 ans sur l’étendue du territoire national aux prochaines élections qu’elle a en sa charge d’organiser.
Ce qui justifie la visite de terrain du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Lieutenant- Colonel Abdoulaye Maïga, le jeudi 3 octobre, dans deux des six centres principaux d’état-civil de Bamako.
Le chef du département est allé s’imprégner du déroulement des opérations au niveau des mairies centrales des Communes I et III du district de Bamako. Sur place, le Lieutenant-colonel Abdoulaye Maïga a constaté une bonne poursuite des opérations, malgré la grève des administrateurs civils. M. le ministre s’est réjoui du vif engouement pour cette opération spéciale.
“Je saisis l’occasion pour saluer le professionnalisme de celles et ceux qui, tout en ayant des revendications, restent dans le cadre de la loi. J’invite les autres à venir à tour de la table“, a ajouté M. le ministre. Il informera que cette opération a été lancée conformément aux instructions du chef de l’Etat, Bah N’Daw, qui considère que les élections constituent l’essence des préoccupations de la transition. “Pour organiser des élections libres, crédibles, transparents, il faut prendre en compte le vote de tout un chacun. Pour cela, il faut dans un premier temps procéder à leur enrôlement et avoir un fichier électoral aussi complet que possible. C’est raison pour laquelle nous avons décidé d’organiser cette opération spéciale”, s’est-il exprimé devant la presse.
En Commune I comme en Commune III, les équipes permanentes d’enrôlement et du retrait des fiches descriptives individuelles ont été renforcés. Ce dernier était suspendu depuis plusieurs semaines suite au mot d’ordre de grève des administrateurs civils.
Selon Bourama Traoré chef de service d’état-civil de la mairie centrale de la Commune III, le centre a enregistré depuis le 1er décembre, plus de 100 enrôlements et près de 200 retraits des fiches individuelles. Même aussi au centre d’état-civil de la Commune I, la marie de la a ajouté six équipes aux deux permanentes pour prendre en charges les jeunes selon Kassogué Théra de la mairie centrale de Korofina.
Après l’enrôlement, les données seront acheminées au niveau du Centre de traitement des données de l’état-civil (CTDEC) sis à Korofina où ils vont être traités. Après cette étape, le CTDEC envoie les fiches individuelles au niveau des différentes mairies centrales pour leur retrait.
Le temps de traitement dépendra du dossier, selon Bourama Traoré car il peut avoir des échecs, explique-t-il, “Très souvent, il y a des personnes qui changent leur âge croyant qu’en le faisant qu’ils auront gain de cause. Lorsque dès qu’on fait le premier enrôlement même c’est depuis la naissance, les données restent. Cela veut dire que le changement n’est plus possible”.
Kadiatou Mouyi Doumbia