Certes il y a des petites difficultés au niveau des agents déployés, mais il n’y a pas eu assez de campagnes de sensibilisation à l’endroit des populations alors que l’enjeu est de taille pour les prochaines échéances électorales
L’opération spéciale d’enrôlement et de renouvellement biométrique des nouveaux majeurs dans le cadre du Recensement administratif à vocation d’état civil (Ravec) se déroule depuis quelques semaines à Bamako et dans les régions de notre pays. Cette opération qui durera deux mois, vise à compléter et à consolider «la liste des potentiels électeurs». Ce, d’autant que «les différents audits du fichier électoral malien réalisés ces trois dernières années ont révélé la sous-représentation des jeunes de 18 à 24 ans qui constitueraient seulement 11% des inscrits sur les listes électorales», selon une étude.
Alors que cette tranche d’âge représente plus de 51% de la population. Cette opération concerne essentiellement les personnes âgées d’au moins 18 ans au 31 décembre 2020 et celles enrôlées en 2009 en tant que mineurs et qui n’ont pas de données biométriques (photo et empreintes) dans la base de données de la population. On les appelle les nouveaux majeurs.
Pour ce qui concerne une personne non encore enrôlée, elle doit fournir son acte de naissance aux agents chargés de l’opération. Ces derniers, sur la base de ce document, remplissent un formulaire avant de prendre la photo et les empreintes de l’intéressé. Après enregistrement de ces données dans leur tablette ou base de données, ils procèdent ensuite à la lecture des informations fournies pour éviter toute erreur, avant de remettre à la personne le récépissé Ravec. Quant à la personne déjà enrôlée mais qui n’a pas sa photo et ses empreintes dans la base de données Ravec, celle-ci doit se présenter tout simplement avec son récépissé. Sa photo et ses empreintes seront prises et insérées dans la base des données.
Pour constater l’effectivité de cette opération, notre équipe de reportage a fait, hier, le tour de certaines mairies de Bamako. Au niveau de la mairie de la Commune IV, l’ambiance était bon enfant. L’équipe chargée de l’opération dans cette municipalité peut recenser 57 à 67 personnes par jour.
«Pour éviter la spéculation, on commence toujours avec une liste de 40 personnes mais qui peut évoluer dans la journée», indique Mamadou Traoré, chef d’équipe de la mairie de la Commune IV. Ici, le renouvèlement biométrique des nouveaux majeurs ne fonctionnait pas, car les tablettes des agents ne contiennent pas des données Ravec. Toutefois, rassurent-ils, les autorités doivent leur fournir dans les jours à venir des tablettes ayant des données Ravec.
Sowesse Dembélé vient d’être recensée à la mairie de la Commune IV. Cette dame indique avoir fait son enrôlement pour avoir la carte Nina (Numéro d’identification nationale) et pour voter lors des prochaines échéances électorales. Néanmoins, notre interlocutrice déplore la lenteur dans la délivrance de ces services. «J’ai fait une semaine avant d’être enrôlée», confie Sowesse Dembélé. Contrairement à cette dernière, Aly Sanafo s’est fait enrôler pour obtenir un passeport. Voyageur qu’il est, cet homme ignore le caractère électoral de l’opération.