OPAM : Les dessous d’une démarche syndicale compromettante

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A l’Office des Produits Agricoles du Mali (OPAM), les conflits d’intérêts semblent prendre le dessus sur les avancées essentielles du service incontournable en matière de sécurité alimentaire. Face à des revendications syndicales à l’allure de blocage, le comité syndical, plutôt que de contribuer à la vision commune, s’emploie  à semer la discorde.

Selon le Directeur Général Adjoint de l’OPAM, deux points constituent le cœur des revendications syndicales. Il s’agit de la composition des commissions d’achat et la gestion des contrats de transport.

Pour la première revendication, le syndicat exige à ce que les commissions d’achat soient exclusivement composées de membres de l’OPAM. Or, depuis 2020, ces commissions incluent aussi des représentants du Commissariat à la Sécurité Alimentaire et du Secrétariat Technique et Financier, conformément aux réformes mises en place pour garantir une plus grande transparence dans le processus d’acquisition. Cette disposition vise à renforcer la crédibilité du processus et à éviter toute accusation de favoritisme ou d’irrégularité. « La présence de tiers dans ces commissions favorise un processus équitable et rassurant pour les partenaires », soutient le DGA.

S’agissant de la deuxième revendication, elle est relative au transport. Le syndicat souhaite que l’OPAM soit seul en charge du transport des produits, bien que ce rôle ait été confié à d’autres structures ces dernières années. En effet, aucun document officiel ne permet à l’OPAM d’assurer ce service. Le syndicat, évoquant des accords caducs datant de 2017, persiste à revendiquer ce rôle, malgré la nouvelle création de l’OPAM qui met fin à toute disposition antérieure.

Alors que l’OPAM est engagé dans une opération de gestion du blé et de l’engrais russe, une mission qui représente un espoir économique pour le service, le syndicat choisit ce moment pour lancer un mouvement de grève.

Pour le Directeur Général Adjoint, cette démarche semble contre-productive, alors même que l’OPAM vient de générer des bénéfices grâce à cette opportunité du gouvernement. “Le personnel reçoit régulièrement salaires et primes, et le service a payé deux des trois primes demandées. Le syndicat préfère ignorer ces efforts,” souligne-t-il. À cela s’ajoute, un projet d’envergure visant à construire des entrepôts modernes pour l’OPAM, un investissement stratégique qui pourrait l’offrir un souffle nouveau.

Pendant que la direction travaille à diversifier les partenariats pour renforcer l’infrastructure, la grève pèse lourdement sur les perspectives de développement. Cette situation pousse les responsables à s’interroger sur les véritables motivations de ce mouvement syndical. « Nous sommes tous ouverts au dialogue », martèle le DGA. Et de rappeler que l’avenir de la sécurité alimentaire au Mali dépend de la coopération de tous les acteurs internes. La réussite de cette mission nationale exige unité, vision et dépassement des querelles d’intérêts.

Adama Coulibaly

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