Pour orienter les universités, les chercheurs et les institutions de recherche vers ces sources manuscrites, la SAVAMA-DCI a ouvert le débat à Bamako du 22 au 23 novembre 2017 à travers une conférence sous régionale sur le thème : « les manuscrits africains et la recherche en Afrique de l’Ouest : nécessité d’un soutien mutuel, défis et perspectives ». La conférence avait pour objectif de faire l’état de lieux des recherches menées ou en cours sur les manuscrits africains, particulièrement ceux de l’Afrique de l’Ouest.
Depuis une décennie, les manuscrits anciens de Tombouctou suscitent beaucoup d’intérêt, tant au plan médiatique que la mobilisation des ressources pour leur sauvegarde et leur conservation. Surtout après les évènements de 2012 dans le septentrion malien qui avaient menacé l’existence de ces manuscrits. Malgré la richesse des contenus des manuscrits, force est de reconnaitre, qu’il n’y a pas eu un véritable travail de recherche dans le sens de leur exploitation scientifique. Certes, il y’a quelques efforts éparpillés, mais ils restent insuffisants par rapport aux besoins et au potentiel de ressources manuscrites. Il est évident que l’immense travail accompli dans le domaine de la sauvegarde et de la conservation ne saurait être valorisé sans aucune exploitation de recherche du contenu de ce riche patrimoine écrit.
Par ailleurs, c’est là l’enjeu d’une rencontre sous régionale que la SAVAMA-DCI a organisé autour de la thématique de recherche sur les manuscrits en Afrique de l’Ouest.
Il faut rappeler que, les manuscrits maliens et les manuscrits en Afrique de l’Ouest n’ont pas fait l’objet d’un domaine privilégié de recherches. Ils n’ont pas fait, non plus, objet d’investigations poussées par les ethnologues africanistes et les récentes élites africaines.
Il faut préciser que, de manière spécifique, elle avait comme objectif de présenter les manuscrits, leur potentiel d’information scientifique ainsi que les initiatives de recherche sur le patrimoine écrit en Afrique de l’Ouest.
La Savama-Dci est une association Tombouctienne pour la sauvegarde et la valorisation des manuscrits pour la défense de la culture. Elle fut créée le 27 novembre 1996. Elle devient une ONG en signant le 10 juin 2005 avec le gouvernement de la République du Mali un accord cadre. Cet accord est renouvelé en décembre 2007. L’ONG et l’association visent le même but « Sauvegarde et Valorisation des Manuscrits pour la Défense et la culture Islamique » sur l’ensemble du territoire national.
La conférence a enregistré la présence de la communauté scientifique (organisations sous régionales de recherche scientifique, université), les représentants en charge de la gestion des manuscrits, les personnes ressources ayant une expertise avérée dans le domaine des manuscrits, les représentants de l’Unesco et le représentant du ministre de la culture Bourama Fofana.
Kossa Maiga
IHERI-ABT et l’ONG SAVAMA-DCI : deux structures qui travaillent main dans la main pour la conservation des manuscrits
La conservation et la valorisation du patrimoine écrit constituent le fondement du centre de documentation Ahmed Baba (CEDRAB), devenu l’Institut des Hautes Etudes et de Recherches Islamiques Ahmed Baba de Tombouctou (IHERI-ABT) et la création de l’ONG SAVAMA-DCI (Sauvegarde et Valorisation des Manuscrits-Défense de la Culture Islamique). Depuis toujours, les deux structures travaillent main dans la main pour la conservation des manuscrits. L’information a été donnée lors d’une conférence de presse le vendredi 24 novembre 2017 au siège de l’ONG SAVAMA.
« Les manuscrits anciens constituent une partie considérable du patrimoine culturel non seulement du Mali, mais aussi de l’Afrique et du reste du monde. Les plus de 400 000 manuscrits recensés dans notre pays représentent un précieux trésor que nos prédécesseurs nous ont légué au fil des siècles et dont nous devons assurer la conservation afin qu’ils puissent également bénéficier aux générations futures » a précisé Abdoul Kader Maiga Directeur général de l’IHERI-ABT.
En effet, après des décennies de collecte et de sauvegarde des manuscrits qui étaient menacés de dégradation, selon le directeur de l’IHERI-ABT, l’heure est venue de valoriser tout cet acquis en passant à l’exploration et a l’exploitation scientifique de leur contenu.
Ceci est une attente forte pour les citoyens de notre pays et des peuples africains en général qui sont impatients de découvrir le contenu de ce patrimoine qui mobilise toute la communauté internationale. C’est une attente forte aussi pour les pouvoirs publics intéressés par les leçons des gouvernances et des opportunités d’un développement socioéconomique et culturel durable et endogène.
Par ailleurs, aujourd’hui plus que jamais, les deux structures veulent d’avantage conjuguer leurs efforts et mettre ensemble leurs synergies afin de faire de l’exploitation scientifique des manuscrits un facteur de développement pour le Mali et la sous-région. C’est dans le cadre du lancement de cette activité phare que la conférence de presse est organisée.
Il faut rappeler que, les manuscrits constituent une source d’une histoire dont nous sommes tous fiers pour l’Afrique et pour le monde. C’est un point de repère, un phare culturel qui évoque entre autres les millénaires de sagesse islamique, d’histoire, de géographie de grammaire…
La conférence de presse a enregistré la présence de Abdoul Kader Maiga conférencier et Directeur général de l’IHERI-ABT, Maria Luisa Russo l’université de Thambary et Adoul Kader Haidara ONG SAVAMA
Kossa Maiga