Le Mali a célébré le mardi 26 mars la 28e année de sa révolution, qui a mis fin à vingt-trois ans de dictature du Général Moussa Traoré et marque ainsi l’avènement de la démocratie au Mali.
La célébration de cet anniversaire constitue un moment pour avoir un regard d’aigle sur ce qui s’est passé. Déjà, les thuriféraires et les nostalgiques commencentà sortir du bois. Ils ne ratent aucune occasion pour flinguer la démocratie en l’accusant de tous les péchés d’Israël.
Ils ont la mémoire courte. Ils ont oublié que c’était de la pensée unique au Mali. Ils ont oublié qu’ils ont eu plus de chance que les partisans de Modibo Kéita, dont le nom avait été effacé des annales de l’histoire du Mali. Ils ont oublié que le fait d’écrire ces quelques lignes était une occasion de se retrouver en prison pour de longs moments.
Ils ont oublié que les enseignants ont fait dix ans sans connaître le moindre avancement. Ils ont oublié qu’il n’existait pratiquement pas de route au Mali. Ils ont oublié que la couverture sanitaire frôlait le néant. C’est sous la dictature que la corruption s’est gangrénée et l’armée forte dont ils parlent n’était qu’une affabulation. La déliquescence de l’armée n’a pas commencé sous la démocratie. Ce sont des faits et ils sont têtus.
Aujourd’hui, malgré tout ce qu’on peut dire, la couverture sanitaire s’est améliorée. Ce qui a permis de baisser le taux de mortalité et d’accroître le taux de natalité. L’école, en dépit de la situation dans laquelle elle se trouve, a connu des avancées avec une augmentation indéniable du taux de scolarisation. Des routes ont été construites. Ce qui a permis de désenclaver certaines parties du territoire.
Les médias se sont multipliés et chacun a droit à la parole même les pourfendeurs de la démocratie. C’est d’ailleurs ce qui leur donne la latitude de donner de la voix. La démocratie a permis l’amélioration des conditions de vie des Maliens. Cela dans tous les domaines de la vie.
Comme le disait Winston Churchill : «Personne ne prétend que la démocratie est parfaite ou omnisciente». Ainsi, il faut reconnaître que la démocratie malienne a connu bien deratés. Ceux-ci s’expliquent par l’immensité des attentes mais aussi par l’incapacité des animateurs de la démocratie à insuffler une nouvelle mentalité. Mais la démocratie malienne est encore très jeune. Travaillons à lui permettre d’être à même de nous assurer des lendemains meilleurs.
Abdrahamane Sissoko
Le Wagadu