Suite à l’occupation de la Mairie de Konsiga, cercle de Yélimane, aboutissant à des désastres entre manifestants et forces de l’ordre, l’Union pour la République et la Démocratie (URD) a organisé un point de presse pour demander au gouvernement de prendre sa responsabilité. C’était ce jeudi 11 janvier 2018 à son siège à Badalabougou.
” Dans la matinée du vendredi 15 décembre 2017, les forces de l’ordre sont intervenues pour disperser un groupe de manifestants de la commune rurale de Konsiga dans le Cercle de Yélimané. Ce groupe occupait illégalement, depuis plusieurs jours, la Mairie de ladite Commune pour empêcher le Maire URD Tamassa KEBE d’y accéder, ainsi que les autres usagers ” livre le vice président de l’URD, Pr Salikou Sanogo à la presse.
En effet, portant un boubou blanc et muni d’un bonnet noir et épaulé par ses pairs de gauche comme de droite, tous avec des mines tristes, Pr Sanogo s’exprime en monologue devant la presse curieuse de découvrir la ” vérité “. Exposant, selon lui, les causes de la manifestation et les tentatives de résolution stérile. Ainsi, les faits remontent aux élections communales du 20 novembre 2016 qui se sont terminées par la victoire de la liste URD-ADEMA-FARE. La liste (deux listes étaient en compétition) de CODEM-YELEMA étant jugée invalide par la cour d’appel de Kayes. Car cette liste présentait une jeune fille de 19 ans. Or, selon l’article 191 de la loi électorale, l’âge minimum pour être éligible est 21 ans. Depuis lors, les militants des partis de la liste perdante multiplient des réactions. D’abord par voie légale.
En effet, au nom de l’alliance CODEM-YELEMA, Abdoulaye Konaré porte l’affaire au tribunal administratif de Kayes pour non seulement annuler les résultats de l’élection mais aussi d’ordonner le sursis de l’installation du nouveau maire Tamassa Kébé. En conséquence, le juge tranche en faveur de sieur Konaré. Mais le désormais patron de la Mairie de Konsiga et ses conseillers contestent la décision du juge administratif et mettent l’affaire au jugement de la Cour Suprême du Mali. Cette dernière donne raison à M. Kébé. Et celui-ci reste légalement maire de cette circonscription. Toutefois, M. Konaré et ses hommes ne sont pas convaincus. Ils empruntent alors la voie illégale. Puisque le juge administratif a annulé les résultats de l’urne et a ordonné le sursis de l’installation de M. Kébé et ses conseillers mais sans préciser à qui, le pharmacien Abdoulaye Konaré et ses complices s’en ont chargés. Ils assiègent la Mairie empêchant tout accès à la première structure administrative locale.
Par contre, le maire réplique en faisant appel au préfet pour disperser les manifestants. Ces derniers déterminés, affrontent les forces de l’ordre déployés par le préfet. Ce qui solde à 1 mort et 8 blessés du coté des manifestants et aussi des blessés dans le rang des forces de l’ordre. De plus, l’association des chefs de village, sur demande du maire, intervient en vain. Du coup, le Ministre de l’Administration Territoriale se rend sur place pour présenter les condoléances du gouvernement et appelle au calme. Mais les manifestants sont sourds. Ils exigent la démission du conseil municipal et la traduction du maire devant la justice, la levée de l’immunité sur leur élu Mahamadou Hawa Gassama, le départ du Gouverneur de Kayes, du préfet et du sous préfet. Pour motif que ceux-ci ne défendent pas l’intérêt de la population de Konsiga. Pire, ils décident de surseoir le payement de la Taxe de Développement Locale et Régionale à la mairie mais à un représentant du chef de village de Korsignané.
Actuellement, le maire menacé de mort sur les réseaux sociaux vit dans son village natal, Korsignané. Et, ses conseillers font l’objet de la même menace. Sous cette pression, trois des conseillers ont jeté l’éponge.
Yacouba TRAORE