S’il y a un souci auquel sont le plus confrontés les usagers de la route à Bamako, c’est bien l’occupation anarchique de la voie publique. Les abords de certaines artères de la capitale sont érigés en places d’étalage ou d’exposition d’articles et de marchandises, causant ainsi un véritable casse-tête chinois aux usagers, en particulier les piétons, obligés à se faufiler dans le trafic sur la chaussée, avec tout le risque qu’ils encourent.
Qu’est-ce qui explique ce laxisme de la part des autorités municipales de Bamako, censées mettre de l’ordre sur la voie publique ?
S’agit-il de l’incivisme ou simplement d’actes d’insouciance de la part de certains citoyens, qu’on n’observe sur pas mal d’artères de la ville de Bamako ? Que ce soit aux abords des tronçons ou sur les voies aux alentours des marchés de Bamako, il est facile de constater des installations, des chariots remplis de marchandises ou des produits étalés à même le sol, jonchant le long des trottoirs jusqu’à déborder sur la chaussée.
Le phénomène est préoccupant aux abords des marchés où les trottoirs, normalement réservés aux piétons sont bloqués. Pire, les chaussées sont alors déguisées en place de commerce au grand dam des usagers de la route.
Le phénomène va en crescendo, au vu et au su de tous, y compris les autorités municipales de Bamako qui sont censées mettre de l’ordre sur la voirie urbaine.
Sur le terrain, le phénomène prend de l’ampleur au jour le jour. Des installations illégales et anarchiques de kiosques et autres étalages de petits commerces occupent les trottoirs, tout en débordant sur la chaussée. Les piétons sont donc contraints de partager la chaussée avec les autres usagers de la route (automobilistes, motocyclistes et cyclistes), avec tout le risque possible.
En plus de créer d’énormes désagréments dans la circulation routière, cette situation d’occupation anarchique de la voie publique pourrait donner une mauvaise image à notre ville, de surcroît la capitale du Mali.
Debout à côté de ses installations à même la chaussée, aux abords du Grand Marché, Bachirou, revendeur de maillots, estime qu’il n’a pas d’autre choix que d’occuper la chaussée pour vendre ses articles. ‹‹ Prendre une boutique qui coûte 130 000 fcfa ou 150 000 fcfa voire plus dans le Grand Marché, ce n’est pas évident, surtout lorsqu’on vous demande une caution de 2 à 3 ans ››, s’indigne-t-il.
De l’avis de plusieurs commerçants interrogés, les magasins servant de boutiques coûtent souvent les yeux de la tête pour le simple revendeur de produits ou d’articles exposés sur le chariot ou sur les poussepousses.
Un véritable dilemme auquel doivent faire face les autorités municipales auxquelles, il revient de sensibiliser les riverains, notamment au sujet de l’occupation anarchique de la voie publique. Le plus important, c’est de savoir manier le bâton et la carotte pour ne pas créer d’autres frustrations. On attend de voir.
M. Yattara