Obésités L’obésité est la plus fréquente des maladies de la nutrition dans les pays industrialisés

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Au MALI, l’évaluation de l’état nutritionnel des adultes dans les cercles de Kénieba, Bafoulabé et Kita en 1981 a révélé que 1,5% des adultes étaient obèses. La ration alimentaire au MALI est déséquilibrée en faveur des glucides et lipides et est considérée comme un facteur favorisant de cette obésité. De plus le pays est considéré comme en situation de transition sur le plan économique, l’OMS redoute une augmentation rapide de l’obésité liée aux changements de mode de vie.
L’obésité, longtemps considérée comme une préoccupation plus esthétique que médicale, doit cesser d’être une simple disgrâce et encore moins un critère de beauté pour prendre place dans les grandes questions de santé publique même dans un pays comme le Mali.
En 2006, un sujet de thèse de médecine à l’hôpital du Point G de Bamako révéla que l’obésité était paradoxalement fréquente dans leur consultation (11% de patients venus en consultation), alors que nous sommes dans un pays sahélien, encore confronté aux problèmes de sous-nutrition.
Une maladie chronique et évolutive
L’organisation mondiale de la santé (OMS) a défini l’obésité comme une maladie, car elle altère le bien-être physique, psychologique et social des populations. C’est une maladie chronique et évolutive. Initialement due aux comportements de consommation et à la sédentarité, l’obésité devient progressivement une pathologie organique relevant d’anomalies biologiques responsables d’une chronicisation et d’un certain degré d’irréversibilité. Des progrès récents ont permis de comprendre la physiopathologie de la maladie. La nouveauté scientifique est la mise en évidence des phénomènes qui aboutissent à une véritable maladie du tissu adipeux. Le tissu graisseux s’altère : il devient capable de recruter de nouvelles cellules graisseuses, qui elles mêmes se chargent en graisse aggravant l’obésité ; il est infiltré de cellules  « inflammatoires », il se fibrose. C’est ainsi que le tissu graisseux devient de plus en plus résistant à l’amaigrissement. Bref, cette maladie initialement comportementale s’organise biologiquement. On connait cette séquence pour d’autres maladies chroniques. L’asthme, par exemple, est initialement favorisé par la pollution chez certains sujets génétiquement prédisposés, puis devient une maladie chronique des bronches, puis retentit sur le cœur, etc. il faut accepter que l’obésité soit, à partir d’un certain stade, une maladie chronique.
Dr Cheick Bah

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