Dans le souci de professionnaliser les sociétés de surveillance et de gardiennage, de transport de fonds et de protection des personnes et pour mettre de l’ordre dans ce secteur, une nouvelle loi a été adoptée par le gouvernement. La nouvelle a été annoncée le mois de mars dernier par le ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, Général de brigade Salif Traoré lors d’une rencontre avec les promoteurs des sociétés en question. Cependant, le délai de 6 mois et la somme à payer par chaque promoteur de société pose problème.
En effet, aujourd’hui, il existe au Mali plus de 300 entreprises privées de surveillance et de gardiennage, 8 entreprises privées de transport de fonds et 4 entreprises privées de protection de personnes. L’exercice de l’activité de ces entreprises privées constitue de nos jours un moyen de renforcement de l’action des services publics de sécurité. D’où la nécessité selon l’Inspecteur Général de Police Moro Diakité d’instaurer une complémentarité entre les différents acteurs dans le cadre du partenariat public-privé en matière de sécurité. Selon lui, tous les postulants à un agrément pour la création d’une entreprise privée de gardiennage et de surveillance, de transport de fonds et de protection de personnes doivent préalablement disposer de ressources financières suffisantes pour équiper et faire fonctionner leurs entreprises.
« Les entreprises privées dont le siège est implanté à Bamako doivent déposer 50.000.000 FCFA chacune et celles des régions 30.000.000 FCFA. Cela n’est pas fortuit, car on veut que certaines entreprises aillent s’installer à l’intérieur du pays », a-t-il précisé.
Cependant, pour certains promoteurs d’entreprises privées de surveillance et de gardiennage, la somme de 50.000.000 FCFA est trop élevée. Pour eux, certes leur secteur a besoin d’être assaini, mais il faut une concertation au préalable. « Au début, le gouvernement était dans cette logique, on a eu même à faire beaucoup de séances de travail ensemble. Mais arrivé à un certain moment, ils nous ont écartés et ils nous ont même imposé certaines choses », affirme un des responsables de la fédération. Aussi, les promoteurs de sociétés de gardiennage estiment que le délai de six mois pour l’application de cette nouvelle loi est court.
« Les sociétés de gardiennage sont des opportunités d’emploi pour les jeunes. Le gouvernement doit prêter beaucoup d’attention à ce secteur. Car il contribue au développement de ce pays », soutient une source proche du Ministère de l’Emploi.
Du côté du Ministère de la Sécurité et de la Protection Civile, l’Inspecteur Général de Police, Moro Diakité pense que la loi est faite pour être appliquée. Et les entreprises privées de surveillance et de gardiennage, de transport de fonds et de protection de personnes sont tenues de s’y conformer. « C’est la loi qui a fixé le délai de 6 mois et elle date du 12 juin 2017, mais on ne pouvait pas le faire courir à partir de cette date, parce que les textes d’application de la loi n’étaient pas encore élaborés », a-t-il souligné. Plus loin, il précise que cette nouvelle loi remplace la loi N°96 020 du 21 février 1996. « Plus de 20 ans se sont écoulés. Aujourd’hui, on se rend compte que les textes de 1996 ne sont plus adaptés à la situation sécuritaire », a-t-il expliqué.
Parlant des principales modifications, il dira que toutes les trois (3) sociétés sont autorisées à porter des armes de 2ème et 3ème catégorie, doivent avoir un siège obligatoirement, disposer obligatoirement de deux (2) véhicules en bon état de fonctionnement et équipés de système radio et la tenue doit être de couleur marron sans épaulettes, etc.
« Notre objectif premier est de professionnaliser l’activité. Nous voulons que ce soit réservé à ceux qui en ont les moyens et qui en ont la compétence technique et professionnelle nécessaire. Nous voulons que les sociétés privées de gardiennage soit désormais, une force complémentaire des forces de sécurité étatiques et pour cela, il faudra avoir des moyens », a laissé entendre l’Inspecteur Général Moro Diakité. Avant de préciser que la somme de la cotisation a été fixée par trois Ministères à savoir le Ministère en charge du Commerce, des Finances et celui de la Sécurité et de la Protection Civile.
Fily Sissoko