Nouveau ”Kare” de Kela : Les ”Diamonsi”sur le trône

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C’est dans une atmosphère de convivialité, de joie et d’émotion que les ”DIRRASI” ont passé le flambeau aux nouveaux maitres de Kela, Les ”DIAMONSI”,  après plus de 30 ans de règne. C’était lors d’une cérémonie grandiose que le village n’a jamais comme dans la célébration d’un tel évènement. Ils sont venus de partout, tous les fils du village mythique de Kela, pour être des témoins oculaires à cet important du donner et du recevoir. C’était le samedi 22 mai dernier sur la grande place publique du village.

Autrefois, les coutumes et traditions qui faisaient la fierté de nos ancêtres et qui constituaient la source de toute leur force tendent vde nos jours à être oubliées. En rappel, souvenons- nous des fêtes de l’indépendance où dans chaque contrée nos valeureuses populations organisaient des danses traditionnelles au cours desquelles les prouesses et l’agilité des danseurs étaient appréciées à telle enseigne qu’il n’était pas rare d’assister à une ruée des occidentaux pour faire des photos. Souvenons-nous des cérémonies de circoncisions ”Fari-Fari”, d’adoration de ”Ba faro” enfin de mois de carême et de mariage traditionnel. Aujourd’hui encore certaines localités sont restées coller à ces pratiques culturelles. Et pour se ressourcer un peu,  il faudrait faire un tour à Kela, situé à une centaine de Km de Bamako, dans le  cercle de Kangaba. En effet, le ”KARE” est un évènement culturel et traditionnel qui existe dans le Mandé depuis la nuit. Il est célébré chaque trois ou ans. Il s’agit de passage de témoin de l’ancienne génération à la nouvelle dans le cadre de l’organisation et  la gestion du village. Ainsi, après 32 ans de pouvoir sans partage des ”DIARRASI”,  ils ont cédé le pouvoir à ceux qui les suivent. Pourquoi plus de trente ans de pouvoir des ”DIARRASI”,  ”C’est parce que nos jeunes frères sont des paresseux, des peureux, qui ne pouvaient pas  nous remplacer,” répond volontiers, Amara Diabaté. ”Faux, ce sont des dictateurs qui ne voulaient pas céder le pouvoir. On les a obligés à quitter’,’ répliqua Zoumana Haidara, président des DIAMONSI. Pour l’imam Haidara, le ”KARE”, est une pratique culturelle et sociale qui s’accommode bien avec la religion. ”C’est une forme d’organisation du village, une responsabilité donnée à une génération pour organiser et gérer le village.  C’est un lien qui a longtemps soutenu les échanges et favorisé  le brassage intergénérationnel.” Pour le traditionnaliste Balla N’tieni, la tenue d’une telle cérémonie est une manière de rappeler l’histoire du Mandé, plus particulièrement du village de Kela. Il s’agit de revaloriser la culture mandingue. C’est  un témoignage complet de l’intégration pour qui connait les rapports entre les familles au Mandé.  ”Au-delà même de l’histoire, ces pratiques ont offert à Kela, sa notoriété sur le plan social et culturel. Il favorise l’intégration sociale et l’affirmation de l’identité culturelle est de plus en menacée au Mali. Aujourd’hui nous sommes perdus, on est ni européen ni africain. Nos pratiques coutumières ont tendance à disparaitre, peu de gens accordent de l’importance à la tradition. Il faut tout faire pour changer cet état de fait et je pense que Kela est sur la bonne voie”, ajoute le   Psychopédagogue Mamadi Diabaté. Un point de vue partagé par l’infirmier Abdoulaye Haidara qui estime : ”la tradition doit être une source d’inspiration pour la jeune génération confrontée à une crise identitaire’’.. Pour cette nomination, la participation des plusieurs ressortissants du village, de l’ORTM, a été une nouveauté qui a inscrit son cachet spécial à la manifestation.

Amadou Coulibaly

 

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